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CHARNU, UE, adj.
A.− [En parlant (d'une partie) du corps humain ou animal]
1. Qui est essentiellement composé de chair, de tissu musculaire. (Quasi-)anton. osseux :
Leur corps [des mollusques] est charnu, mou, sans membres articulés, quoiqu'il ait quelquefois en dedans des pièces dures, et qu'il soit souvent recouvert par des écailles pierreuses. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, p. 71.
Spéc., ANAT., vx. Pannicule charnu. Membrane sous-cutanée de type musculaire. (Chez l'homme) (quasi-) synon. muscle peaucier.Des muscles de la peau ou du pannicule charnu (Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 2, 1805, p. 560).Partie charnue d'un muscle. Partie à dominante de fibres rouges (p. oppos. aux aponévroses et aux tendons). Muscles ventrus (...) leur partie charnue (...) plus ou moins renflée (Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, p. 135).
P. métaph., à la forme subst. avec une valeur de neutre. Tout ce qu'il y a de « charnu », de « substantiel » dans la réalité (Ruyer, Esquisse d'une philos. de la struct.,1930, p. 307).Faire quelque chose de très lié, d'organique, de charnu (P. Schaeffer, À la recherche d'une mus. concr.,1952, p. 58).
2. Qui présente, dans sa configuration extérieure, une certaine abondance de chair, des formes plus ou moins rebondies. Bouche (...) grosse, avancée, charnue, charnelle (Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 183).Catherine, grande et forte, (...) sein volumineux, (...) jambes musculeuses, (...) taille (...) robuste (...) bras charnus (Balzac, Les Paysans,1844, p. 204).Une petite femme replète, toute bien charnue par devant et par derrière (Giono, Regain,1930, p. 226).
SYNT. Cuisses, joues, lèvres, masse, nez, ventre charnu(e)(s).− PARAD. a) (Quasi-)synon. bien en chair, corpulent, dodu, épais, gras, grassouillet, plantureux, potelé, rond, rondelet, saillant; b) (Quasi-)anton. atrophié, décharné, émacié, étique, grêle, maigre, sec, squelettique.
Spécialement
Fam. L'endroit, la/les partie(s) charnu(e)(s) (de l'être). Région fessière. Frapp[er] dans les parties charnues (Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 181).Rondeurs fessières (...) cet endroit charnu (Aymé, La Jument verte,1933, p. 25).
ANAT. Colonnes charnues du cœur. Faisceaux musculaires qui font saillie sur la face interne du cœur. Le ventricule droit (...) présentant des colonnes charnues plus volumineuses malgré la moindre épaisseur de ses parois (R.-T.-H. Laennec, De l'Auscultation médiate,t. 2, 1819, p. 216).Colonnes charnues de premier ordre (ou muscles papillaires, piliers) / de deuxième ordre / de troisième ordre (Attesté ds Rud. 1962, p. 177 et Méd. Biol. t. 1 1970).
P. ext., PATHOL. Bourgeons charnus. Petites tumeurs inflammatoires. S'enflamme[r] comme une plaie simple, se couvr[ir] de bourgeons charnus qui s'organisent en tissu fibreux (A. Nélaton, Élémens de pathol. chir., t. 1, 1844, p. 234).Bourgeons charnus de la plaie (A. Calmette, L'Infection bacillaire et la tuberculose chez l'homme et chez les animaux,1920, p. 212).
B.− [En parlant de choses]
1. Domaine alim.,rare. Qui comporte de la chair, de la viande. Abandonn[er] (...) le bol de riz cuit (...) pour des mets plus charnus (Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 172).
P. métaph. Style charnu, nourri (cf. adipeux ex. 9).
2. P. ext. [En parlant de certains végétaux : champignons, fruits, etc.] Qui offre une contexture, une consistance analogues à celles de la substance animale. Prunes entr'ouvertes (...) fruits charnus (...) pulpes fondantes (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 88).Une herbe drue, verte et charnue (Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 25).
Prononc. et Orth. : [ʃaʀny]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « bien fourni de chair, musclé » (Roman de Renart, éd. Martin, X, 9378 : de ma pate, que je ai fort et charnue et plate); 2. 1542 « à la pulpe épaisse » (Du Pinet, Pline, XV ds Hug. : Olives fort charnues). D'un lat. pop. *carnutus (REW3, no1705; Dauzat 1973; Bl.-W.5; EWFS2) dér. de caro (v. chair) postulé par l'a. prov. carnut (2emoitié xives. ds Rayn.), l'ital. carnuto (attesté dep. le xives. ds Batt.) et l'esp. carnudo (attesté dep. fin xves., Cor., s.v. carne). Fréq. abs. littér. : 558. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 774, b) 333; xxes. : a) 325, b) 484.