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CHAPE, CHAPPE, subst. fém.
A.− HABILLEMENT
1. Vx. Synon. de cape*.Elle est vêtue, malgré la saison, d'une immense chape de chinchilla (R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 75).
P. métaph. Ses œufs (du bouvreuil) sont ardoisés comme la chappe de son dos (Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, p. 176).
Rem. D'où le nom d'une maladie des volailles que l'on reconnaît au fait que le volatile laisse tomber les ailes comme les bords d'une chape (d'apr. Fén. 1970).
Spéc. Chape de plomb. Ancien instrument de torture consistant dans un manteau de plomb :
1. ... nous ressemblions à ces malheureux que Dante a peints se traînant et haletant sous des chapes de plomb, ... Lamennais, L'Avenir,1830-31, p. 185.
Au fig. Fardeau moral lourd à supporter :
2. ... la volupté (...) l'a jeté ensuite dans la satiété et l'ennui, l'ennui brut et mort comme une chape de plomb qui couvre l'âme et l'écrase. Flaubert, Smarh,1839, p. 99.
P. métaph. ou au fig. Chape de glace, de neige; chape de silence :
3. Et peut-être est-ce plus beau encore quand l'atterrissage du réveil se fait brutalement et que nos pensées du sommeil, dérobées par une chape d'oubli, n'ont pas le temps de revenir progressivement avant que le sommeil ne cesse. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 981.
2. Long manteau de cérémonie agrafé par devant et que revêtent des ecclésiastiques pour la célébration de certains offices. Chape d'or; chape brodée :
4. Le costume de religion vise à donner au corps l'immobilité sans contracture, ce qui se connaît principalement aux épaules, aux bras, à la tête; la chape s'oppose à ces mouvements de tête en arrière, qui déplacent l'attention et permettent l'arrogance; ... Alain, Système des beaux-arts,1920, p. 61.
Expr. Se battre de la chape à l'évêque. Être en contestation au sujet d'une chose qui n'appartient à aucune des personnes en cause :
5. − L'enfant n'est pas encore venu. Vous vous battez de la chape à l'évêque, répondit-il [le rebouteur] froidement au comte en cachant l'avorton. Balzac, L'Enfant maudit,1831-36, p. 360.
B.− [P. anal. avec le sens A 1]
1. [P. anal. de forme]
a) Vieux
ARTS MÉN. Couvercle bombé permettant de maintenir les plats au chaud.
FOND. Châssis intermédiaire employé pour le moulage des pièces hautes entre le dessus et le dessous du moule (d'apr. Bader-Th. 1962).
b) Usuel
MAR. ,,Petit cône placé au milieu d'une aiguille aimantée`` (Gruss 1952).
TECHNOL. Toute monture métallique portant l'axe d'une poulie, d'un galet, d'une pièce pivotante (chirurgie, horlogerie, etc.). Chape à pivot, de manutention, à coussinet; poulie à chape mobile. L'extrémité de la bielle, (...) est reliée par une chape (...) à une roue dentée (A.-M. Villon, Dessinateur et imprimeur lithographe,1932, p. 318).
2. [P. anal. de fonction]
ARM. Garniture de l'extrémité supérieure du fourreau d'une épée.
TECHNOL. Épaisseur de gomme qui constitue la bande de roulement d'un pneumatique (cf. rechaper). Chape d'un pneumatique.
TRAV. PUBL. Couche superficielle et imperméable à base de ciment, d'asphalte, destinée à empêcher les infiltrations d'eau. Chape d'une voûte; chape en mortier, en bitume.
C.− HÉRALD. Pièce honorable de l'écu, constituée par deux triangles. Cf. aussi chapé; attesté ds Lar. 20eet Rob.
Prononc. et Orth. : [ʃap]. Ds Ac. 1694-1932. Orth. avec 1 p dans l'ensemble des dict. pour le terme qui désigne le vêtement. Orth. avec 2 p admise ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-20e, Littré, Guérin 1892 pour le terme de pêche et de technol., ds Rob. pour le terme de blason. Noter ds Guérin 1892 la var. chaple (technol.) et ds Lar. encyclop. la var. schappe (text.). Étymol. et Hist. 1. xies. cape « manteau de chœur des ecclésiastiques » (St Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 117b); ca 1131 chape « manteau ample » (Couronnement Louis, 274 ds T.-L.); 2emoitié xiiies. « manteau des religieux » (Ph. de Novare, éd. Kohler, LV, 26, ibid. : la chape saint Johan [vêtement des Hospitaliers]); 1680 « manteau de ville de certains religieux » (Rich.); 2. p. anal. ca 1100 la cape del ciel « la voute du firmament » (Roland, éd. J. Bédier, 545); 3. techn. a) maçonn. 1403 « revêtement » (Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens ds Gdf.); 1704 « enduit de ciment d'une voute » (Trév.); b) 1690 « couvercle bombé qui se met sur les plats » (Fur.); 4. 1690 hérald. (ibid.). Du b. lat. cappa « capuchon » (Grégoire de Tours, Vit. patr. 8, 5, ds TLL s.v., 354, 33); p. ext. « manteau à capuchon » (viies., Isidore, Etym., 19, 31 ds Nierm.), en part. « vêtement de moine » (ann. 767-850, Epistolae, var. I 13, p. 512, 20 ds Mittellat. W. s.v., 236, 61) notamment « vêtement de cérémonie des prêtres, des moines » (ca 1000, Consuet. Trev. 43, p. 47, 26, ibid. 237, 54); v. aussi cape et chapelle. Fréq. abs. littér. : 176.
DÉR. 1.
Chapé, ée, adj.a) Revêtu d'une chape et plus spécialement de la chape ecclésiastique. Et sur ce brancard resplendissait, crossé, chapé et mitré, le nouveau pape des fous, le sonneur de cloches de Notre-Dame, Quasimodo le bossu (Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 82).Les bergers sont chapés de couvertures brunes à rayures claires, qui leur tombent jusqu'aux genoux (T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 228).b) [P. anal. de forme avec la chape ecclésiastique] Hérald. Écu chapé. Écu s'ouvrant en chape du milieu du chef jusqu'au milieu du pavillon (d'apr. Grandm. 1852). [ʃape]. Ds Ac. 1762. 1resattest. 1558 (S. Fontaine, Histoire catholique de nostre temps, 257bcité par Vaganay ds Fr. mod. t. 5, p. 72); 1690 hérald. (Fur.); de chape, suff. *. Fréq. abs. littér. : 4.
2.
Chapier, subst. masc.a) Vx. Celui qui porte la chape. Lui-même [l'abbé] était allé se mettre à genoux sur le prie-Dieu et toute sa cour de cérémoniaires, de chapiers, de religieux en aube, s'agenouillait aussi et l'on ne voyait plus qu'une volute d'or, dominant un champ de lunes mortes (Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 253).b) ,,Meuble composé d'énormes tiroirs demi-circulaires pivotant autour d'un axe central et dans lesquels on place les chapes qui, étendues, se développent suivant un demi-cercle`` (J. Adeline, Lex. des termes d'art, 1884). [ʃapje]. Ds Ac. 1694-1932. 1resattest. 1440 « meuble de rangement pour les chapes » (Bull. Comité de la langue, 1853, p. 66 ds IGLF), attesté ds la lexicogr. dep. 1731, Dict. des Arts ds Trév. Suppl. 1752; 1680 « celui qui porte la chape » (Rich.); de chape, suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 206, 390. − Goug. Mots t. 1, 1962, p. 21. − Henry 1960, pp. 182-184. − Vidos 1939, p. 283.