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CHAMBOULER, verbe.
Familier
A.− Emploi trans. [Le suj. désigne gén. une pers.] Bouleverser, renverser, mettre sens dessus dessous. Synon. chambarder.
1. Domaine concr.[Le compl. désigne une pièce, des meubles etc.] Il (...) secoue ses fringues, chamboule sa literie (Genevoix, La Boue,1921, p. 44).
2. Domaine abstr.
a) Domaine des instit.Toutes les lois du temps ont été chamboulées depuis la guerre (A. Arnoux, Les Gentilshommes de ceinture,1928, p. 23).Chambouler la société (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 235).
b) Domaine affectif, psychique ou moral :
... on a cru que la fréquentation des gens du monde lui chamboulait la cervelle. R. Queneau, Les Enfants du limon,1938, p. 17.
Rem. Emploi adj. attesté dans ce sens. Aurais-tu la cervelle chamboulée? (A. Arnoux, Rêverie d'un policier amateur, 1945, p. 209).
Spéc., très fam. Ça me (le...) chamboule. Ça m'(l'...) émeut, me (le...) bouleverse. De la voir rigoler, ça m'a chamboulé (Barbusse, Le Feu,1916, p. 178).
Rem. Emploi de la var. chambourner dans ce sens : Votre prison, (...), m'a toute chambournée (P.-J. Toulet, Mon amie Nane, 1905, p. 218).
B.− Emploi intrans., région. (Lorraine). Tituber comme un homme ivre. Synon. chanceler.
Rem. Attesté ds J.-F. Michel, Dict. des expr. vicieuses, 1807; Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.] et Quillet 1965.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑ ̃bule], (je) chamboule [ʃ ɑ ̃bul]. Pour var. chambourner, cf. supra A 2 b. Étymol. et Hist. 1. 1807 (Michel, p. 41 : Chambouler. Se dit improprement d'Un homme ivre. Il est ivre; il chancelle); 2. 1915, 31 mars « bouleverser, mettre en désordre » (Rigolboche, no2 ds Sain. Tranchées, p. 117 : [ici, au repos] il ne dégringole pas... des gros noirs ou des crapouillots pour chambouler la cagnat); 1916 fig. (Barbusse, Le Feu, p. 178). Mot lorr. : mosellan (Zél.) et meusien (Labourasse), composé pour le 2eélément du verbe bouler*; l'orig. du 1erélément est discutée. L'étymon chant* « face étroite d'un objet » (FEW t. 2, 1, p. 631a; Bl.-W.5) n'est pas invraisemblable. On pourrait aussi penser à un croisement avec chanceler* (cf. chambranle); les hyp. qui rattachent le 1erélément du verbe au lat. gamba (soit à cambo « jambe » [Mistral] hyp. suggérée à Dauzat 1973 par la var. camboler [Delvau 1867], soit au franco-prov. chambe « jambe » (v. chambarder) (cf. bressan chambiller « chanceler », Guillemaut, s.v. chambe) se heurtent au fait qu'au lorr. jambe correspond le dér. jambouler (Zél.). Si le sens de « chanceler » est premier, le sens 2 est dû à l'infl. de chambarder*. Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. et pop. Cah. Lexicol. 1970, t. 17, pp. 3-14. − Jaberg (K.). Zu den französischen Benennungen der Schaukel Lautverstärkung und Lautvertauschung. Vox rom. 1946, t. 8, p. 13.