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CHABRAQUE, subst. fém.
A.− Vieilli. Pièce de drap, ou peau d'animal (chèvre, mouton, panthère, léopard, etc.) qui recouvrait la selle des chevaux de cavalerie. Les autres [soldats de la Bérésina] portaient des chabraques de cheval, des couvertures crottées (Balzac, Adieu,1830, p. 26).
B.− Arg. (cavalerie), péj. [En parlant d'une pers.] Vieille peau :
Sa beauté ne diminua pas. Elle résistait à toutes les avaries. Et, cependant, la vie qu'elle menait devait faire très vite d'elle ce qu'on appelle entre cavaliers une vieille chabraque, si cette vie de perdition avait duré. Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques,À un dîner d'athées, 1874, p. 358 (Rheims 1969).
P. ext., région. (Orléanais, Beauce, etc.) et arg.
1. Femme de mœurs légères. Synon. garce.
2. Péj. [Insulte vague] Femme désagréable, ou excentrique, ou déséquilibrée. Mousseret [officier de semaine, à Mme Bijou, cantinière]. (...). Qui est-ce qui m'a bâti une vieille chabraque comme ça! (Courteline, Les Gaîtés de l'escadron,1886, III, 3, p. 52).
Rem. On rencontre chez Proust la var. sabraque. « Quelle vieille sabraque! » (Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 19).
Prononc. et Orth. : [ʃabʀak]. Ac. 1835 et 1878, s.v. chabraque, renvoient à schabraque (cf. aussi Littré, DG et Guérin 1892). Ac. 1932 donne uniquement chabraque; cf. aussi Besch. 1845 qui note, s.v. chabraque : ,,On écrit aussi schabraque, orthographe que les partisans de l'étymologie trouvent plus correcte que la nôtre, ce qui n'est pas exact, puisque ce mot s'écrit en allemand schabracke. Laquelle de ces orthographes est préférable? Nous pensons que c'est celle qui est le plus conforme au génie de notre langue, puisque aucune des deux formes ne reproduit l'orthographe allemande.`` Lar. 19e, Lar. encyclop. et Lar. Lang. fr., ainsi que Rob. admettent chabraque ou schabraque. Étymol. et Hist. 1. 1803 schabraque « couverture de selle » (Boiste); 1813 chabraque (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, p. 207); 2. 1866 « femme de mauvaise vie » (Lar. 19e); cf. 1907 (France : Schabraque. Vieille prostituée qui [...] s'est accrochée au derrière des cavaliers comme la schabraque que portaient autrefois les hussards, les guides et les artilleurs de la garde); sens péj. attesté dans de nombreux dial. (FEW t. 17, p. 24b). Empr., prob. à la faveur des guerres de Bonaparte, à l'all. Schabraque « couverture de selle » attesté dep. 1669 sous la forme Schaberacke, dep. 1671 sous la forme trisyllabique Tchabraken ds Trübner, lui-même empr. au turc čaprak « couverture de selle ou de cheval » (de jap, čap « couvrir », v. Lok., no395), soit directement (Kluge20; Vasmer t. 2, p. 302), à la faveur des conquêtes turques dans le Saint-Empire au xvies. (sièges de Vienne en 1529 et 1539), soit par l'intermédiaire d'une lang. slave (FEW t. 17, p. 25a), plus prob. du hongr. csáprag « id. » (Lok., loc. cit.; Paul-Betz; Trübner) ce peuple ayant partic. subi l'assaut turc lors de cette invasion et Bude étant resté pendant deux siècles la principale forteresse turque face à l'Occident chrétien. Fréq. abs. littér. : 7. Bbg. Simon (J.-M.). Un Mot orléanais qui disparaît : chabraque. B. folklorique d'Île-de-France. 1956, t. 19, p. 843.