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CHÂTRER, verbe trans.
A.−
1. [L'obj. désigne le plus souvent un animal domestique mâle] Rendre impropre à la reproduction par la castration. Doublet non sc. de castrer*.Châtrer un cheval, un chat, un bélier, un taureau; châtrer une truie, une chienne (Ac. 1835-1932; cf. bélier ex. 1) :
1. C'est le taureau de ma maison, dit la petite fille en riant, il s'est laissé tomber exprès, il est rusé, il ne veut pas être châtré, et il a bien raison. Tu sais, les gens qu'on châtre, c'est épouvantable, ils ont les yeux éteints, ils ont de la mort sur la figure. Prévert, Paroles,1946, p. 41.
Châtrer des écrevisses. ,,Enlever le boyau des écrevisses avant de les cuire`` (Mont. 1967).
2. P. métaph. Mutiler, amoindrir. Nul abandon au pessimisme qui châtre les volontés (Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 295):
2. « Nous voulons la vérité. » Mais pour l'empêcher de se produire on a bien soin de ne pas déférer aux tribunaux l'ensemble du pamphlet de Zola. (...). On torture le texte, on le tronque, on le châtre, ... Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 450.
Rem. Châtrer reste plus fort et expressif que son doublet castrer au figuré.
B.− P. ext. [L'obj. désigne un inanimé concr.]
1. [Objets naturels] Châtrer des cotrets, des fagots. ,,En ôter quelques bâtons`` (Ac. 1835-1932). Châtrer des ruches. ,,Enlever avec un couteau de fer fait exprès, la cire et le miel d'une ruche`` (Ac. 1835-1932). Hortic. Châtrer un fraisier. ,,En ôter les rejetons superflus`` (Ac. 1835-1932). Châtrer des melons, des concombres. ,,En retrancher quelques fleurs`` (Ac. 1835-1932).
2. TECHNOL. Châtrer une roue. ,,Ôter une faible partie des jantes, pour en resserrer les rais`` (Ac. 1835-1932).
Prononc. et Orth. : [ʃ ɑtʀe], (je) châtre [ʃ ɑ:tʀ ̥]. Ds Ac. 1694-1718 s.v. Chastrer; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1121 chastrer « rendre impuissant » pronom. (Ph. de Thaon, Bestiaire, 1137 ds T.-L.); ca 1175 trans. (Chr. de Troyes, Cligès, 6781, ibid.); 1486 chastrer [les abeilles] « ôter de la ruche la cire ou le miel » (Prouffitz champ. et ruraulx, VII, 6 ds Littré); 1562 pommes chastrees « fruits dont les rejetons superflus ont été retranchés » (Du Pinet, Pline, XV, 14 ds Gdf. Compl.); 1690 fig. livre chastré (Fur.). Du lat. class. castrare « rendre impuissant [un homme, un animal] », « élaguer des arbres », au fig. « atténuer, affaiblir ». Fréq. abs. littér. : 47.
DÉR.
Châtreur, subst. masc.,rare. Celui qui a pour métier de châtrer les animaux. Châtreur de chiens (Ac. 1835-1932), couteau de châtreur (Ac. 1835-1878). Un châtreur de cochons (Courier, Lettres de France et d'Italie,1805, p. 697). P. métaph. Les châtreurs de pensée (...) ont eu l'imprudence d'exciser encore le lambeau d'idée d'où pouvait naître un commencement de preuve (Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 366). [ʃ ɑtʀ œ:ʀ], fém. [ø:z]. Ds Ac. 1694-1718 s.v. chastreur; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. 1resattest. 1416 castreur (Reg. de la loy, 1416-24, A. Tournai ds Gdf. Compl.), 1585 chastreur (Cholières, Matinees, p. 123, ibid.), 1659 au fig. (Chapelain ds Hunter, Lex. de la lang. de Chapelain); de chastrer, châtrer, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 4.