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CAVALIER1, IÈRE, subst.
I.−
A.− Personne qui monte un cheval.
1. Personne à cheval ou sachant monter à cheval. Le cheval désarçonne son cavalier; être bon, hardi cavalier. Seul, (...), un lourd irlandais gris que son cavalier ressanglait, demeurait en arrière (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 99).Elle [Soledad] ne devait pas être très forte. Peut-être même n'était-elle pas une très bonne cavalière (Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 483).
Rem. Désignant une femme qui monte à cheval, le fém. de cavalier est plus souvent amazone que cavalière mais on garde aussi la forme masc. ,,cette femme est un excellent cavalier`` (Colin 1971).
Loc. adv. vieillie. En cavalier. En costume de cavalier. Il a fallu attendre la fin du XIXesiècle pour les [jeunes filles] voir ferrailler, monter à cheval en cavalier (Jeux et sp.,1968, p. 1293).Il faut, ma chère enfant, vous mettre en cavalier. Nous allons dans un lieu sauvage où, sur mon âme, L'on est fort exposée en costume de femme (Banville, Odes funambulesques,1859, p. 78).
2. [En réf. avec une image de cavalier]
P. symb. [En réf. aux quatre cavaliers de l'Apocalypse chap. VI, symbolisant les fléaux qui s'abattent sur la terre] :
1. Régner orgueilleusement sur son esprit conquis. Se croire souverain de son destin. Et soudain rencontrer, au détour du chemin, les cavaliers de l'Apocalypse, le Deuil, la Passion, la Honte, l'avant-garde du Maître. R. Rolland, Jean-Christophe,La Nouvelle journée, 1912, p. 1586.
JEUX. Pièce du jeu d'échecs représentant un cavalier sous la forme symbolique d'une tête de cheval. Il faut que le roi se déplace quand le cavalier lui donne échec (Ac.1835-1932).
PAPET. Papier de format 46 X 62 cm et représentant à l'origine, un cavalier en filigrane. La dernière édition des œuvres de Canalis, publiée sur cavalier vélin... est en cinq volumes (Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 55).
B.− TECHN. MILIT.
1. [P. oppos. aux autres armes] Vx. Soldat servant dans la cavalerie. Armée, charge, détachement, escadron de cavaliers :
2. Dans l'armée, le dragon s'estime supérieur au cavalier du train et le tringlot, parce qu'il monte à cheval, se juge fort au-dessus du fantassin. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 215.
Spéc. Cavalier de la maréchaussée. Homme de la police montée. Le cavalier de la maréchaussée n'est pas seulement le principal défenseur de l'ordre, c'est l'ordre lui-même (Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution,1856, p. 142).
HIST. Surnom des royalistes anglais sous Charles Ier. Anton. têtes rondes.Quel est l'espoir où tu te fondes? De voir aux cavaliers s'unir les têtes-rondes! (Hugo, Préface de Cromwell,1827, p. 54).
2. [P. oppos. aux gradés] Usuel. Militaire sans grade servant dans la cavalerie. Tous les officiers, sous-officiers, brigadiers et cavaliers (Péguy, L'Argent,1913, p. 1232).
C.− Spéc., p. anal. [P. réf. à la position élevée du cavalier sur son cheval]
1. DOCUMENTOL. Index de signalisation utilisé pour le classement et le tri de fiches ou de dossiers. Classeurs pleins de fiches chevauchées par des cavaliers multicolores (Maurois, Journal,États-Unis, 1946, p. 263).
2. FORTIF. Amas de terre que faisaient élever les ingénieurs militaires pour y dresser des batteries de canons afin de mieux dominer l'ennemi. Un cavalier destiné aux canons; forts à cavaliers. Ils [les cosaques] remuaient la terre sans relâche et élevaient des cavaliers qui dominaient les ouvrages des assiégés (Mérimée, Les Cosaques d'autrefois,1865, p. 123).
P. ext., TRAV. PUBL. Amas de terre élevé au bord d'une route, voie ferrée, etc.
3. PHYS. Fil de platine d'un centigramme que l'on place sur le fléau d'une balance de précision afin d'obtenir des résultats précis (cf. Catal. d'instruments de lab. (Prolabo), 1932, p. 197).
4. TECHNOL. Clou recourbé en forme d'U. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop., Rob.
II.− Personne qui accomplit un service d'accompagnement.
A.− Au masc.
1. Homme aux manières galantes en particulier envers les dames. Cf. chevalier, gentilhomme :
3. Quelquefois, un homme moins connu, mais élégant et recherché, un de ceux qu'on appelle, suivant les époques, vrai gentleman, ou parfait cavalier, ou dandy, ou autrement, s'assit à son tour devant le gâteau symbolique. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Le Gâteau, 1882, p. 776.
Cavalier servant. Homme s'attachant au service d'une dame. Synon. plus usuel chevalier servant :
4. La répétition finie, Nachette reconduisit Marthe chez elle. Depuis qu'elle avait quitté son mari, Nachette était devenu son cavalier servant. Il l'accompagnait au dehors, il était sa compagnie au logis. E. et J. de Goncourt, Charles Demailly,1860, p. 346.
2. Titre employé par politesse en s'adressant à des personnes d'un certain rang :
5. don fernand, à Don Rodrigue. − Seigneur cavalier, je vous remercie. don rodrigue. − Je suis heureux d'avoir pu sauver Monsieur Saint Jacques. Claudel, Le Soulier de satin,1929, 10, p. 979.
B.− Usuel. Homme ou femme qui, dans une cérémonie ou réunion mondaine ou amicale, accompagne une personne de sexe opposé pour former un couple, pour danser. J'ai un beau cavalier; ma cavalière est charmante. L'instant était délicat : il [Justin] devait choisir une cavalière pour ouvrir le bal, grave question de préséances (Arland, L'Ordre,1929, p. 465).J'avais pour cavalier un joli garçon de dix-neuf ans (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 89).
Spéc. Cavalier seul. Figure du quadrille où le cavalier dansait seul. Exécuter, faire un cavalier seul :
6. ... dans les quadrilles, quand il faisait le cavalier seul, il osait des entrechats et des ronds de jambe comme les danseurs de la ville, avec tant de légèreté, qu'on était conquis au premier abord. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 84.
Au fig. Personne qui agit de manière indépendante. Faire cavalier seul :
7. On avait voulu lui offrir, à la Ligue des Droits de l'Homme, une éclatante présidence. Il avait toujours refusé. « Non, non, disait-il, je suis individualiste et, par nature, solitaire. C'est comme cavalier seul que je peux rendre service. Qu'on me laisse les mains libres et je remplirai mon devoir. » Duhamel, Chronique des Pasquier,Cécile parmi nous, 1938, p. 84.
8. Étanchéité de l'animal humain. Nous aussi, nous gravitons les uns autour des autres, sans nous rencontrer, sans nous fondre. Chacun faisant cavalier seul. Chacun dans sa solitude hermétique, chacun dans son sac de peau. R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 969.
Prononc. et Orth. : [kavalje], fém. [-jε:ʀ]. Littré : ,,L'r ne se lie jamais, au pluriel l's se lie.`` Ds Ac. 1694-1932; le subst. fém. seulement ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1740 « gentilhomme servant à cheval » (Chastellain, Chron., I, 155, Kervyn ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 298); b) 1611 « homme monté à cheval » (Cotgr.); c) 1752 jeu d'échecs (Trév. Suppl.); 2. 1546 cavallier « ouvrage de fortification » (Rabelais, Tiers Livre, Prologue, éd. Marty-Laveaux, p. 7); 3. a) av. 1578 « gentilhomme portant les armes » (Montluc, Commentaires, 15 ds Hug.); b) 1611 « galant homme, homme du monde » (Cotgr.); c) 1688 « celui qui accompagne une dame » (La Bruyère, Les Caractères, éd. M.G. Servois, I, 177); qualifié de ,,vieux mot`` par Rousseau ds Nouvelle-Héloïse, éd. D. Mornet, t. 2, p. 123; d) 1690 « celui qui danse avec une dame » (Fur.). Empr. au subst. ital. cavaliere (formes anc. cavalliere, caval(l)iero) attesté ds Batt. aux sens 1 b (xiiies.), 1 a (début xiies.), 2 (av. 1540), 3 a (xiiies.), 3 c (1353) et empr. à l'a. prov. cavalier (xiies.; au sens 1 c 1240 ds Rayn.) v. chevalier. Cavalier a progressivement évincé chevalier dans la plupart de ses emplois, ce dernier mot correspondant alors à d'autres notions, v. G. Gougenheim ds Mél. Hoepffner, pp. 123-125 et Œuvres de P. Corneille, éd. Marty-Laveaux, lexique, s.v. cavalier.