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* Dans l'article "CARACTÈRE2,, subst. masc."
CARACTÈRE2, subst. masc.
I.− Trait(s) distinctif(s) d'une chose. Le caractère spécifique, dominant d'une chose; dégager, souligner le caractère particulier d'une chose. Le bien et le mal sont des caractères réels des actions humaines (Cousin, Du Vrai, du beau et du bien, 1836, p. 347); j'entends par là [les choses générales] des choses communes à plusieurs cas ou individus; ce sont des caractères ou groupes de caractères (Taine, De l'Intelligence, t. 2, 1870, p. 252); [les préoccupations habituelles des paysagistes sont l'étude] du caractère propre des sites, du style des arbres ou des maisons, accentuation du côté décoratif (C. Mauclair, Les Maîtres de l'impressionnisme,1904, p. 29).
A.− [Caractère sert de base à un syntagme dont le 2eélément est un adj. déterminatif ou un compl. déterminatif introd. par la prép. de; ces syntagmes équivalent ou suppléent à des termes abstr. correspondant aux adj. (cf. généralité/le caractère général; universalité/le caractère universel)]
1. [Le syntagme est suivi d'un compl. introd. par la prép. de]
a) [Le compl. désigne une chose concr.]
[Dans un aspect. partic.] Le caractère onéreux, administratif, bénévole, d'une entreprise, d'une démarche. Le caractère conventionnel de cette appellation (Les Gds courants de la pensée mathématique, 1948, p. 149); la mise en place de deux organes de caractère consultatif (Haut Conseil, Assemblée de l'Union) (G. Vedel, Manuel élémentaire de dr. constitutionnel,1949, p. 576):
1. Les documents politiques et autres de l'ambassade, présentant un caractère confidentiel, doivent être gardés avec le plus grand soin, non pas dans des armoires ordinaires, mais dans des armoires de fer pourvues de bonnes serrures de sûreté. L'Affaire Dreyfus d'après les archives diplom.,1959, p. 277.
SYNT. Une dépense, une série de mesures à (de) caractère social; un bâtiment, un organisme à (de) caractère public; à caractère commercial, financier, institutionnel, juridique, officiel, professionnel.
[Dans sa nature fondamentale] Caractère empirique, général, permanent, universel. Le caractère de plus en plus impersonnel des entreprises modernes (L'Univers écon. et soc.,1960, p. 4015);les établissements à caractère scientifique et culturel relevant du Ministre de l'éducation nationale (Loi d'orientation de l'Enseignement supérieur,1968, p. 7):
2. « ... une profonde modification des structures de la pêche qui, peu à peu, abandonne son caractère artisanal pour devenir une véritable industrie soumise aux impératifs de la mécanisation et de la production de masse. » A. Boyer, Les Pêches mar.,1967, p. 15.
SYNT. Caractère absolu, actuel, aléatoire, arbitraire, artificiel, authentique, contingent, cyclique, exceptionnel, factice, facultatif, irréversible, nouveau, précaire, provisoire, traditionnel, urgent, vraisemblable. Syntagme formé avec un adj. indiquant une qualité techn. Caractères chimiques, climatiques, démographiques, géographiques. Syntagme formé avec un adj. indiquant une qualité intellectuelle. Une loi, un recueil, une revue, une tâche à caractère littéraire, scientifique; des distractions à caractère artistique; caractère encyclopédique, esthétique, logique, philosophique, sémantique.
b) [Le compl. désigne une chose abstr.] Caractère abstrait, concret; caractère de certitude, de simplicité, de vérité, de vraisemblance; caractère moral, religieux, sacré; caractère de sérieux, de sévérité, de violence. Le caractère hypothétique de cette explication (L. Cayeux, Causes anc. et causes actuelles en géol., 1941, p. 56); qu'entend-on en parlant du caractère définitif d'une théorie physique? (Les Gds courants de la pensée mathématique, 1948, p. 429); le caractère fondamental du signe est, selon F. de Saussure d'être arbitraire (J. Perrot, La Ling.,1953, p. 111).
Spéc. Caractère national. Autorité de caractère national; conserver, perdre son caractère national; revêtir un caractère national.
2. Emplois spéc., domaine des sc. de la nature et des sc. hum.
a) SC. NAT. (bot., zool.). Trait ou ensemble de traits permettant de distinguer une espèce, une famille, une plante d'une autre. Caractères génériques; caractères constants, variables. Il y a donc lieu de distinguer des caractères qui sont fixes (...), des caractères spécifiques, et des caractères variables (L. Plantefol, Cours de bot. et de biol. végétale,t. 1, 1931, p. 481).
b) ANTHROPOL. Trait distinctif de la structure biologique de l'homme. Hérédité, transmission des caractères acquis; caractères congénitaux, mendeliens; caractères héréditaires :
3. Les caractères physiques des Tchécoslovaques actuels sont généralement la brachycéphalie, une pigmentation qui va du blond au brun, avec une prépondérance de ce dernier; taille 1 m 69. A.-C. Haddon, Les Races hum.,1930, p. 130.
4. Le développement des seins chez la fillette se produit au moment de la puberté. Il coïncide avec l'apparition des règles et de la pilosité. C'est un caractère sexuel secondaire. Quillet Méd.1965.
SYNT. Caractères anatomiques, morphologiques; caractères ethniques, raciaux; caractères ataviques, innés, latents; caractères dominants, récessifs; caractères qualitatifs, quantitatifs; caractères féminins, masculins.
c) MÉD. [Le compl. de nom désigne une maladie] Les caractères d'une maladie. Nous ne pouvons citer tous les travaux français ayant rapport à la tuberculose du nourrisson et de l'enfant qui s'attachent à mettre en relief les caractères de la primo-infection (Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXes.,1946, p. 98).
[Caractère est accompagné d'un adj. qui désigne le degré de la gravité ou le stade de la maladie] Une affection, une maladie à (de) caractère bénin, épisodique, évolutif, grave, infectieux.
B.− Seulement au sing. [Caractère est suivi d'un compl. ou d'un adj. déterminatif désignant un dignitaire revêtu d'une autorité officielle, ou la dignité correspondante]
1. THÉOL. Pouvoir et dignité ineffaçables conférés par un sacre, une ordination canonique. Le caractère d'Évêque, du Prêtre. Le baptême, la confirmation et l'ordre sont des sacrements qui impriment un caractère ineffaçable (Ac. 1932);une sorte d'intimité s'était établie entre nous, sans que jamais, je me hâte de le dire, il ait rien dit ou fait qui ne convînt au caractère sacré dont il est revêtu (Mérimée, L'Abbé Aubain,1847, p. 164);après la chute du druidisme, les bardes perdirent leur caractère sacré (L. Grillet, Les Ancêtres du violon,1901, p. 5).
2. P. anal. Le caractère royal (conféré par le sacre).
3. P. ext. Autorité, mission conférée par une investiture officielle. Le caractère d'un magistrat, d'une magistrature. (Vieilli), n'avoir pas caractère pour agir. Être revêtu du caractère d'Ambassadeur. Un Ambassadeur qui soutient son caractère avec dignité. C'est un caractère qu'il faut respecter (Ac.1798-1932).Tant que M. de Villanueva ne sera pas admis à déployer son caractère il ne fera point partie du corps diplomatique de Rome (Chateaubriand, Correspondance gén.,t. 4,1789-1824, p. 28);je proposai aux deux prisonniers d'écrire sur-le-champ à celui des magistrats qui avait caractère pour recevoir leurs aveux (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq,t. 3, 1828-29, p. 392).
C.− Emplois abs.
1. Domaine de l'esthétique.Avoir du caractère. Une forte originalité, beaucoup d'expressivité. Être sans caractère. Synon. avoir du cachet; anton. être plat.
a) [En parlant d'un obj. d'art, d'un édifice, d'un paysage] Une église pleine de caractère, un studio de caractère. C'est l'Apennin, avec ses bandes de contreforts allongés dans une péninsule étroite qui donne à tout le paysage italien son caractère (Taine, Voyage en Italie, t. 2, 1866, p. 8); Hortense, regardant la façade : Nous sommes bien ici. − Très-joli, ce château! beaucoup de caractère (E. Augier, Jean de Thommeray, 1874, VI, p. 315); la notion de caractère substituée sans mesure ni tact à la notion de beauté a accordé toute impunité à la laideur (C. Mauclair, Les Maîtres de l'impressionnisme,1904, p. 231).
b) [En parlant d'un visage hum.] Le caractère d'une tête; un visage dénué de caractère :
5. Moi, ces bonnes gens ont trouvé que ma tête avait du caractère mais que ma poésie n'en avait pas du tout. Ils m'ont joliment encouragé, va! A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 273.
2. Folkl. Danse, air de caractère. Dont la forme, typique d'une région ou d'un pays, exprime symboliquement une action. Cette année (...) Antipas (...) se trouva à Machéro (...). Il y donna un grand festin, durant lequel Salomé exécuta une de ces danses de caractère qu'on ne considère pas en Syrie comme messéantes à une personne distinguée (Renan, Hist. des origines du Christianisme, Vie de Jésus, 1863, p. 204).
Rem. Attesté ds les dict. gén. dep. Ac. 1835.
II.− Ensemble des traits psychiques et moraux qui composent la personnalité d'un individu.
A.− Lang. cour. Ensemble des manières stables d'être, de sentir ou d'agir qui habituellement règlent le comportement d'une personne adulte dans ses relations avec d'autres personnes. Leurs caractères ne peuvent s'accorder (Ac. 1835-1932); (p. ell.) quel caractère!
1. [L'accent est mis sur l'appréciation à la fois distinctive et valorisante de la personnalité]
a) [L'appréciation s'exprime par un qualificatif]
[En parlant d'une pers., l'appréciation s'exprime par un adj. qualificatif ou plus rarement par un compl. introd. par la prép. de] Avoir (un) bon (mauvais) caractère, être d'un caractère aimable, un caractère (de) cochon, être jeune de caractère. Synon. nature, humeur.L'autre était une veuve, âgée, sourde, d'un caractère acariâtre et revêche, toujours mécontente et en colère (Montalembert, Hist. de ste Élisabeth de Hongrie, 1836, p. 242); son naturel tortueux, son caractère sauvage et vindicatif reprirent insensiblement le dessus (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 22).Malgré ton caractère de rabat-joie, de vieux garçon monomane et sans patience, tu es tout de même gentil (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 119):
6. Cette femme, naguère si bienveillante, d'un caractère si affable et si conciliant, qui acceptait le présent sans colère, qui regrettait le passé sans amertume, raillait maintenant sans pitié la cour et les institutions nouvelles. Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 40.
7. Depuis leur plus petite enfance (ils étaient camarades à Sainte-Barbe), il [Brassy] avait toujours exercé sur lui [Maurice] l'ascendant d'un caractère énergique et d'un cerveau habile aux complications sur une nature simple et une volonté molle. Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 308.
En antéposition caractérisante, fam. C'est un bon caractère d'homme (Ac.1835-1932).
SYNT. 1. Avoir un, être d'un caractère bienveillant, complaisant, docile, doux, (toujours) égal, facile, flegmatique, gai, généreux, jovial, optimiste, placide, ouvert, serviable, sociable; caractère enthousiaste, expansif, taquin, être d'un heureux caractère. 2. Avoir, être d'un caractère absolu, autoritaire, despotique, entier, froid, passionné; un caractère atrabilaire, borné, bougon, chagrin, colérique, craintif, cruel, cupide, égoïste, émotif, exécrable, farouche, frondeur, fourbe, grognon, hargneux, intraitable, instable, irascible, irritable, mesquin, méticuleux, morose, odieux, ombrageux, passif, pénible, peureux, renfermé, sordide, soupçonneux, taciturne, têtu, timide, tracassier; (fam.) avoir un sale caractère, un fichu, un foutu caractère. 3. Les aspérités, les brusqueries, les divergences, les sautes de (du) caractère(s).
P. anal. [En parlant d'une collectivité; l'appréciation s'exprime par un adj. déterminatif prenant valeur de qualificatif] L'ensemble des traits distinctifs d'un groupe de personnes, d'une classe sociale et, p. ext. d'une région, d'une nation. Le caractère aristocratique; le caractère breton, gascon, lorrain; le caractère d'une nation; le caractère germanique oriental. Synon. littér. génie.Le trait le plus saillant du caractère des habitants du Midi, c'est la soif de la vengeance, remarquable surtout dans les classes inférieures (Bonstetten, L'Homme du Midi et l'homme du Nord, 1824, p. 141); je disais hier à Redon, au bal des Tuileries, à propos du mariage d'un auguste personnage, que l'un des plus grands inconvénients du caractère français (...) c'est l'absence (...) du sentiment du devoir (E. Delacroix, Journal, 1856, p. 25); la tolérance fait partie du caractère anglais (Morand, Londres,1933, p. 61).
b) [L'appréciation s'exprime par un adj. poss.] Loc. Soutenir, ne pas démentir son caractère, ne pas sortir de son caractère. Rester fidèle à son comportement habituel.
Sortir de son caractère. Sortir de son bon caractère habituel, devenir nerveux, se mettre en colère :
8. ... il [Pierre] aperçut M. Vigneron exaspéré, poussant furieusement devant lui sa femme et le petit Gustave. − Oh! monsieur l'abbé, je vous en prie, dites-moi où est notre wagon, aidez-moi à y fourrer mes bagages et cet enfant (...). Je perds la tête, ils m'ont jeté hors de mon caractère... Zola, Lourdes,1894, p. 221.
Avoir, montrer son (petit) caractère. N'être pas d'un comportement facile, se montrer buté dans certaines circonstances.
2. Toujours au sing. [L'accent est mis sur l'aspect moral et la qualité de la volonté manifestée par le comportement d'une pers.] Façonner le caractère.
a) [Avec un mot précisant la qualité]
[La qualité est exprimée par un adj. souvent antéposé] Un beau, un noble caractère; montrer un grand caractère; un caractère bas, abject. Un grand caractère de chef courageux et prudent (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 297); pour détester ce qui vous flatte, quelle force de caractère ne faut-il pas? (Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925, p. 1022); je compte sur Georges pour faire preuve de caractère une fois au moins, et pour trancher dans le vif (Cocteau, Les Parents terribles,1938, p. 221):
9. Le prince est un homme spirituel, intelligent, fin, mais faible de caractère et dominé par ses passions, quand sa paresse n'est pas la plus forte. Delécluze, Journal,1826, p. 303.
10. Madame Roland avait eu du caractère plutôt que du génie : le premier peut donner le second, le second ne peut donner le premier. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 386.
[La qualité est exprimée par un subst. qualificatif suivi de de + caractère] Force, fermeté, vigueur de caractère; faiblesse, mollesse, veulerie de caractère.
b) Emploi abs. (partitif). Continuité et résolution dans les idées et dans le comportement. Avoir, montrer (beaucoup de) du caractère, n'avoir pas de caractère, manquer de caractère; un homme de (à) caractère, un homme sans caractère.
c) P. méton. Personne ayant un tel caractère.
[Avec un mot qualificatif (cf. supra A 2 a)] C'est un beau, un grand caractère. [Le consul :] Vous êtes, dis-je en continuant, la femme du plus noble et du plus considéré des hommes (...) Vous et lui, vous êtes deux grands caractères (Balzac, Honorine,1843, p. 373).
[Sans mot qualificatif (cf. supra A 2 b)] Personne de caractère résolu. C'est un caractère! Le Président [au substitut]. − (...) je vous donne mon opinion, − qui est aussi, par parenthèse, celle du procureur général. Il le disait hier encore : Il ira loin, ce garçon-là. C'est plus qu'une conscience, c'est un caractère! (Courteline, Un Client sérieux,1897, I, p. 118).Deuxième patricien. − S'il [Caligula] ne revient pas, il faudra le remplacer. Entre nous, les empereurs ne manquent pas. Troisième patricien. − Non, nous manquons seulement de caractères (Camus, Caligula,1944, I, 3, p. 112).
B.− [L'accent est mis sur la structure et l'étude des composantes de la personnalité]
1. [Son étude relève de la littérature]
a) Traits composant le portrait d'une personnalité type. Composer, étudier, analyser un caractère; caractère(s) (des pièces) de Molière, de Racine; diversifier les caractères.
P. méton., au plur. Œuvre relevant du genre littéraire, ayant pour objet de tels portraits. Les caractères de Théophraste, de La Bruyère.
b) Comédie de caractère. Comédie ayant pour objet principal l'analyse d'un caractère type. Anton. comédie de mœurs, d'intrigues.
2. [Son étude relève de la caractérologie] Ensemble des dispositions psychiques congénitales et acquises, normales ou pathologiques, qui composent une personnalité. Traits de caractère; analyse, étude du caractère; test de caractère, formation du caractère, le déterminisme des caractères. Ce n'est donc pas assez dire que le caractère est une résultante du donné et du voulu (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 61):
11. Si la notion biologique du tempérament doit être distinguée de la notion psychologique de caractère, il y a néanmoins entre tempéraments et caractères certaines corrélations. J. Delay, Ét. de psych. méd.,1953, p. 152.
Spéc. PSYCHOPATHOLOGIE
Les troubles du caractère (cf. caractériel B 1).
Caractère paranoïaque, obsessionnel. Les traits du caractère anal défini par la propreté extrême, le souci d'ordre et d'exactitude, la conscience poussée jusqu'au scrupule, l'obstination (J. Delay, Ét. de psych. méd.,1953, p. 157).
SYNT. Caractère génital, phallique; caractère hystérique, phobique, schizoïde.
Prononc. et Orth. : [kaʀaktε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1274 karactere (Chron. de St. Den., ms. Ste-Gen., fo50a ds Gdf. Compl., sans contexte); 1. a) 1372 fém. caratere « empreinte » (Ord., V, 513 ds Gdf.); 1550 carathere « signe d'écriture » (J. Le Blond, trad. de Th. Morus, L'Isle d'Utopie, L. II, 67 vods Hug. : [...] les caratheres des lettres grecques); 1596 caractère (Hulsius, Dict. fr.-all. et all.-fr.); d'où 1567 « signe conventionnel dont on se sert dans certaines sciences (algèbre, chimie, etc.) pour exprimer qqc. » (J. Martin, Architecture, trad. de Vitruve, Paris, J. Gazeau, p. 104 : characteres d'Arithmetique); av. 1589 impr. (Plantin, Correspondance, I, p. 50); b) 1389-92 « signe sensible d'un sacrement » (Reg. du Chât., II, 491 ds Gdf. Compl.); xvies. « marque spirituelle d'un sacrement » (d'apr. FEW t. 2, 1, s.v. character); av. 1672 caractêre de bâtême (Godeau ds Rich. 1680); c) xves. « empreinte » (Jard. de santé, I, 504 ds Gdf. Compl.); 2. a) av. 1662 « manière d'être propre qui distingue une chose d'une autre » (Pasc. dans Cousin ds Littré : Nous naissons avec un caractère d'amour dans nos cœurs qui se développe à mesure que l'esprit se perfectionne); cf. 1667 (Rac., Phèd., IV, 2, ibid.); en partic. 1699 peint. (Roger de Piles, Idée du Peintre parfait, p. 71 ds Brunot t. 6, p. 733); 1704 bot. « ce qui distingue les différents genres » (Trév.); b) 1798 emploi abs. mus. (Ac. : Ce début en Musique a du caractère); 3. av. 1662 « ensemble de traits dominants de la physionomie morale d'un homme » (Pasc., Pens., I, 46 ds Rob. : Diseur de bons mots, mauvais caractère); d'où a) 1686 « la manière d'être morale » (Boss., Michel Le Tellier ds Rob.); av. 1757 p. ext. « les personnes mêmes considérées dans leur individualité » les grands caractères (Fonten., Czar Pierre, ibid.); xviies. « peinture des sentiments, des passions, des idées des personnes dans une œuvre littéraire » (Molière d'apr. FEW, loc. cit.); 1751 pièce de caractère (Volt., Louis XIV, 32 ds Rob.); b) 1736 « énergie, force d'âme » (Mariv., Marianne, 4epart., 218 ds Brunot t. 6, p. 1356). Empr. au lat. character attesté d'abord par Varron ds TLL s.v., 994, 19, au sens de « manière d'être propre à un style », puis au ives. à celui de « manière d'être, comportement (d'un homme) » (Donat, ibid., 994, 14); le sens premier de « marque que l'on applique à un animal en le brûlant au fer » n'est attesté qu'au iers. (Colum., ibid., 992, 65) ensuite « marque d'un poids ou d'une monnaie » iiies. (Lib. de asse, 12, ibid., 993, 31); fin ive-début ves. « signe de l'écriture » (Sergius, ibid., 993, 39); au fig., désigne la marque sacramentelle du baptême en lat. chrét. (St Augustin ds Blaise); le lat. est empr. au gr. χ α ρ α κ τ η ́ ρ « empreinte » en partic. de monnaie, ves. (Eur. ds Bailly), puis « signe distinctif, marque, caractère propre à une personne, une chose » (Hérodote, ibid.) « traits particuliers du visage (π ρ ο σ ω ́ π ο υ » « nature d'une personne » (Denis d'Halicarnasse, ibid.); en parlant du style (Id., ibid.; cf. Cicéron, Orator, éd. A. Yon, Paris, Belles-Lettres, 1964, § 134 : Sed iam forma ipsa restat et χ α ρ α κ τ η ́ ρ ille qui dicitur).
STAT. − Caractère1 et 2. Fréq. abs. littér. : 15 460. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 32 207, b) 17 544; xxes. : a) 14 602, b) 20 084.
DÉR.
Caractérisme, subst. masc.,vx. Analogie de forme, de couleur entre certaines plantes et certaines parties du corps donnant lieu à l'exercice d'une thérapeutique originale en vertu des propriétés que l'on reconnaissait à ces plantes pour guérir les parties du corps correspondantes. Attesté ds Ac. 1835 avec la mention ,,très-peu usité``; même mention ds les autres dict. gén. du xixes. Dernière transcr. ds DG : kà-ràk-té-rism'. Ds Ac. 1798 et 1835. 1reattest. 1752 (Trév. Suppl.); de caractère, étymol. 2, suff. -isme*; cf. le lat. characterismus « description » (Sénèque ds TLL, s.v. 994, 68) empr. au gr. χ α ρ α κ τ η ρ ι σ μ ο ́ ς, « désignation au moyen d'un signe caractéristique » (Clém. 156 ds Bailly).
BBG. − Barb. Infl. 1923, p. 8. − Feugère (F.). Le Gd s. de Saint Louis et son vocab. Déf. Lang. fr. 1970, no53, p. 11. − Quem. 2es. t. 4 1972, p. 44.