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CARABIN, subst. masc.
A.− Vieux
1. Soldat armé d'une carabine, chargé de harceler l'ennemi.
P. ext. Personne qui agit sans esprit de suite; en partic. ,,Homme qui, dans une conversation, dans une dispute, ne fait que jeter quelques mots vifs, et puis se tait, ou s'en va`` (Ac. 1835-78). Il a tiré son coup en carabin (Ac. 1835-78).
JEUX. Celui qui hasarde volontiers un coup sans prendre une part suivie au jeu.
2. P. anal. ,,Garçon chirurgien qui ne restait que quelque temps dans le même hôpital`` (Ac. 1932).
B.− Usuel, fam.
1. Étudiant en médecine :
1. Je ne récrirai pas ma vie elle est devant moi sur la table Elle est comme un cœur de chair arraché pantelant lamentable Un macchabée aux carabins jeté pour la dissection. Aragon, Le Roman inachevé,1956, p. 93.
[P. réf. à l'esprit, aux mœurs, aux traditions partic. de ces étudiants] Blague, plaisanterie, gouaillerie, audaces, inconscience de carabin; mystification de salle de garde et de carabin :
2. ... son mépris des hommes, de leurs vices, de leurs malheurs, s'envenime avec l'âge et les forfanteries de carabin qui l'ont aidé si longtemps ne suffisent plus à le rassurer. Bernanos, Un Mauvais rêve,1948, p. 934.
Emploi subst. apposé :
3. L'esprit carabin se perd, mon ami; on nous remplace par des types à lunettes, des coupeurs de fil en quatre, des physiciens, des chimistes... Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1405.
Emploi adj. :
4. Tu me trouvais un peu carabin. Je dégradais mon intelligence en laissant s'atrophier en moi les qualités délicates de la vie affective. Barrès, Leurs figures,1901, p. 295.
2. Péj., plus rare. Médecin :
5. − Quatre jours! maugréa le chevalier dès que le docteur fut parti, c'est impossible; ce carabin veut ma mort. Theuriet, Le Mariage de Gérard,1875, p. 189.
Rem. On rencontre ds certains dict. a) Le subst. fém. pop. carabine, désignant la maîtresse d'un carabin ou, p. ext., la maîtresse d'un étudiant. Attesté ds Lar. 19e, Guérin 1892 ainsi que Larch. 1872, France 1907 et Esn. 1966. b) Le subst. fém. carabinade, fam., inus. Farce, plaisanterie de carabin, d'étudiant en médecine. Il a fait une carabinade, et s'en est allé (Ac. 1835-78). Attesté ds tous les dict. du xixes., ds Lar. 20eet Lar. encyclop.
Prononc. et Orth. : [kaʀabε ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1583-90 carabin « soldat de cavalerie légère » (Brantôme, Capitaines estrangers, le duc d'Albe, I, 106 ds Hug.), terme hist. dep. Trév. 1704; d'où p. métaph. iron. 2. 1650 carabin de St Côme [patron des chirurgiens] « chirurgien » (L. Rither, L'Ovide bouffon, 2, 109 ds Quem.); p. ext. 3. 1803 carabin « étudiant en médecine » (Courrier des spectacles, 24 pluviose an XI ds Fr. mod., t. 13, p. 291). Orig. incert.; 1 est peut-être une altération du m. fr. (e) scarrabin « ensevelisseur des pestiférés » (dep. 1521, Arch. munic. de Montélimar ds Gdf.; devenu carabin au xviies., ibid.), mot qui appartient prob., p. métaph. iron., à la famille de escarbot*, certains de ces insectes fouillant la terre ou le fumier (v. FEW t. 11, s.v. scarabaeus; Bl.-W5; Dauzat 1973; EWFS2); l'évol. sém. s'explique prob. par la réputation qu'avaient les soldats carabins de faire rapidement passer leurs ennemis de vie à trépas. 2 est issu de 1 en raison de la mauvaise renommée des chirurgiens et parce qu'ils faisaient penser à des soldats enrôlés sous la bannière de St Côme, leur patron. Fréq. abs. littér. : 61. Bbg. Brossollet (J.). Sur qq. traces des anc. épidémies de peste ds la lang. et la lég. Vie Lang. 1971, p. 101. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 3. − Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 300 (s.v. carabinade). − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 116, 380; t. 2 1972 [1925], p. 342; t. 3 1972 [1930], p. 107.