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CAPE1, subst. fém.
A.− Vêtement de dessus, ample et sans manches, porté par les deux sexes, plus ou moins long, avec ou sans capuchon, selon l'usage de l'époque ou de la mode.
1. P. ext., loc. fig.
a) HIST. [P. réf. à la cape et à l'épée, symboles de la fonction ou de l'état d'une pers.]
Vieilli. N'avoir que la cape et l'épée. Être sans fortune (cf. Vigny, Servitude et grandeur militaires, 1835, p. 165).,,On le dit encore d'une personne ou d'une chose qui n'a qu'un mérite apparent et superficiel.`` (Ac. 1798-1878). (...) C'est un mérite qui n'a que la cape et l'épée (Ac.1798-1878).
Un conseiller de cape et d'épée. Conseiller remplissant des fonctions civiles et militaires (cf. Hugo, Ruy Blas, 1838, III, 1, p. 390).
[En parlant d'une œuvre littér. ou cin.] Qui met en scène des personnages batailleurs, généreux, chevaleresques. Un roman de cape et d'épée; un héros de cape et d'épée (d'un roman de cape et d'épée) :
1. Pour Gautier, c'est la ligne de chance ordinaire au roman d'aventure ou de cape et d'épée, la montée du Gascon vers Paris, ses amours avec la jeune fille noble, ses duels contre les spadassins et contre le traître, le Roman d'un jeune homme pauvre qui arrive triomphalement au double port de l'amour et de la fortune. Thibaudet, Réflexions sur la litt.,1936, p. 238.
2. ... je lisais tous les jours, dans Le Matin, le feuilleton de Michel Zévaco : cet auteur de génie, sous l'influence de Hugo, avait inventé le roman de cape et d'épée républicain. Ses héros représentaient le peuple; ils faisaient et défaisaient les empires, prédisaient dès le xivesiècle la Révolution française, ... Sartre, Les Mots,1964, p. 109.
b) Sous cape. En tâchant de n'être pas aperçu; en cachette. Rire sous cape :
3. ... les pensionnaires de rire, non sous cape, mais sous voile; charmants petits rires étouffés qui faisaient froncer le sourcil aux mères vocales. Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 603.
2. Usuel
a) Vêtement d'homme ou de femme. Une longue cape; être enveloppé d' (dans) une cape. Hors du couvent, ils endossent la cape de laine noire à capuchon qui leur va jusqu'aux genoux (E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 219).P. compar. L'imperméable jeté sur les épaules comme une cape (Vercors, Le Silence de la mer,1942, p. 27):
4. Nous traversions des forêts épaisses; il tombait une pluie si chaude et si odorante que je baissai la vitre pour la sentir sur mon visage. Des bergers nous regardaient passer, immobiles sous leurs capes de paille : on aurait dit qu'ils transportaient des huttes sur leurs dos. S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 435.
P. métaph. Jeter la cape sur :
5. Mais cette hypocrisie qui jette la cape sur nos dissensions, notre sécheresse de cœur et d'esprit, nos mites et nos mythes, est-ce encore respectable? H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 239.
b) Cape de bébé :
6. Christine l'avait [l'enfant mort] somptueusement vêtu d'une de ces longues capes de bébés, en soie et dentelles, traditionnelles aux anciens baptêmes. Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 345.
3. [P. anal. de forme] TAUROM. Pièce de tissu ayant la forme d'une cape à large col, en soie rose d'un côté, en percale jaune de l'autre, et dont se sert le torero pour les passes. Lancer la cape, faire des passes de cape. Travailler à la cape les bouvillons (cf. Montherlant, Les Bestiaires, 1926, p. 514). La veste sur l'épaule comme une cape de matador (T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 21).
B.− Vêtement qui couvre la tête (mantille, capuchon, etc.). Il [le garde] était (...) coiffé d'une cape de velours vert (R. Bazin, Le Blé qui lève,1907, p. 2).Le crayon qui la représente aux environs de la cinquantaine, coiffée de la cape béarnaise (A. France, Le Génie latin,1909, p. 12):
7. ... un homme vêtu d'un costume d'astrologue (...) Sa tête à longue barbe était serrée dans une cape écarlate surmontée de cornes brillantes. A. Daudet, Pages inédites de crit. dramatique,1897, p. 175.
C.− P. anal. Ce qui enveloppe quelque chose. Spéc. Feuille de tabac qui enveloppe le cigare. Synon. robe(cf. A. Wurtz, Dict. de chim. pure et appliquée, t. 3, 1878, p. 182).
Prononc. et Orth. : [kap]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. cap1, 2 et 3, cappe. Étymol. et Hist. Ca 1460 cappe « manteau à capuchon » (G. Coquillart, Monologue du Puys ds Les œuvres de G. Coquillart, éd. P. Tarbé, t. 1, p. 206); 1532 (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, chap. I : cappe à l'hespaignole); 1671 rire sous cape (La Fontaine, Contes, 3epart., chap. 1, 6, éd. H. Régnier, t. V, p. 9). Empr. au prov. capa « id. » ca 1200 Bertran de Born ds Rayn. t. 2, p. 320b; le mot désignant la cape à l'espagnole est empr. au xvies. à l'esp. capa (a. esp. 952 ds Cor.), ces mots sont de même orig. que chape*. Ces empr. se sont superposés à l'a. fr. cape, forme norm.-pic. de chape*. Le syntagme sous cape est une adaptation du type a. fr. sous chape « secrètement, à part » (encore ds Molière, Tartuffe, acte I, scène 1), a. pic. desous cape (G. d'Arras, Ille et Galéron, 2862 ds T.-L.), sos cape (Ph. Mouskês, 9294, ibid.). Bbg. Sainéan (L.). Rabelaesiana. R. des ét. rabelaisiennes. 1912, t. 10, p. 473.