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CANE, subst. fém.
A.− Femelle du canard et nom commun de plusieurs espèces d'oiseaux aquatiques. Cane sauvage, cane privée, cane d'Inde :
1. Une fois fécondée, se servant des tiges des roseaux, tressant des joncs, la cane bâtit près des rives un nid flottant, y pond ses œufs, et, balancée par les rides soulevées, couve longuement dans la solitude et la brume des eaux. Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 251.
Rem. Attesté ds Ac. 1798-1932, Besch. 1845, Lar. 19e, Guérin 1892.
B.− P. anal. [En parlant d'une pers.]
1. Marcher comme une cane. Marcher en se dandinant :
2. ... il [Flick] s'était tiré de l'aventure avec quelques semaines d'hôpital et une claudication légère, un traînage de la quille gauche qui lui donnait un balancement de grosse cane... Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, I, 2, p. 20.
2. Plonger comme une cane, faire la cane. S'esquiver devant un danger, se montrer poltron. L'Europe fait la cane, l'Angleterre met les pouces. Paix générale où les rois et les peuples font mine de s'embrasser (Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 177).
3. Couver qqn comme une cane son canard. Le protéger de manière un peu exagérée :
3. M. Toussaint-Luca (...) lui a fait demander [à Mathilde], par le jeune André David, qu'elle couve depuis quelque temps comme une cane son canard, si elle accepterait d'être présentée pour la croix dans la prochaine promotion... P. Léautaud, Journal littér.,t. 4, 1922, p. 12.
4. Être étonné comme une poule qui a couvé un œuf de cane. Être surpris, décontenancé par quelqu'un qu'on croyait bien connaître (cf. Chamfort, Caractères et anecdotes, 1794, p. 134).
5. Proverbe. [Pour railler les personnes qui se font des politesses cérémonieuses] Quand les canes vont au champ, la première va devant, la deuxième suit la première, etc. (cf. Musset, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836-37, p. 604).
Rem. Les dict. attestent le dér. caneter, verbe intrans. a) Marcher comme une cane en se dandinant. b) Jacasser, piailler.
Prononc. et Orth. : [kan]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. canne. Étymol. et Hist. 1354-76 quennes (Modus, fo106 vo, Blaze ds Gdf. Compl.); 1355 quanes (Reg. du chap. de S. J. de Jerus., A.N. MM 28, fo15 vo, ibid.); xves. cane (Coquillart, Simple et rusée ds Littré). Dér. régr. de canard*. L'hyp. de Marchot ds Romania, t. 47, pp. 217-221, qui suppose l'existence de cane antérieure à celle de canard*, s'oppose à la chronologie. Fréq. abs. littér. : 64. Bbg. De Gorog 1958, p. 145. − Duch. 1967, § 29.1. − Gottsch. Redens. 1930, p. 104, 108. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 174. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 77. − Journet-Petit t. 2, p. 258. − Marchot (P.). Notes étymol. Romania. 1921, t. 47, pp. 217-221. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 47-48; t. 2 1972 [1925], p. 294.