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CAMUS, USE, adj. et subst.
I.− Adj. cf. camard I)
A.− [En parlant d'une pers., de son visage; d'un animal] Qui a le nez (le museau) court et aplati. Quand on dit : Achille est blond; Socrate est camus; César est chauve; blond, camus, chauve désignent des accidents individuels (Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, p. 339).Brebis camuses. Cheval camus. Cheval ,,dont le chanfrein est déprimé`` (DG) :
1. ... le thon aime les flots salés, L'air plaît à l'hirondelle, et le cytise aux chèvres, Et l'abeille camuse aime la fleur des blés. Leconte de Lisle, Poèmes antiques,Péristèris, 1874, p. 231.
2. La figure bienveillante, camuse et douce, le dos voûté, ils [les Apôtres] semblaient s'avancer d'un air de bienvenue en chantant l'Alleluia d'un beau jour. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 659.
P. métaph. Tant de fumée avait été vomie par la petite pièce camuse (Giono, Bonheur fou,1957, p. 436).
Au fig., fam. Désappointé, penaud. Le Dragon vole à la poêle. Mais, lorsqu'il veut casser les œufs, le voilà camus : ils étaient cuits durs (Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 183).
Rendre un homme camus. ,,Le réduire à ne savoir que dire.`` (Ac. 1835, 1878). ,,Il voulait faire le capable, on l'a rendu bien camus`` (Ac.1835, 1878).
B.− [En parlant du nez d'une pers., du museau d'un animal] Aplati, écrasé. Nez camus de nègres (Flaubert, Correspondance, 1849, p. 119); des narines camuses. Une protubérance camuse avec deux trous qui étaient les narines (Hugo, L'Homme qui rit,t. 2,1869, p. 58);le bouvreuil (...) a le bec camus (Besch.1845).
II.− Subst. (cf. camard II)
A.− Camus, camuse. Personne qui a le nez court et aplati. Un vilain camus, une petite camuse (Ac. 1835-1932) :
3. ... la camuse de Rops, c'est presque la Camarde, et souvent, la décharnant tout-à-fait, il a planté la tête de mort sur la stature de la courtisane. C. Mauclair, Les Maîtres de l'impressionnisme,1904, p. 123.
Arg., subst. fém. La Camuse, La Mort personnifiée, dépourvue de nez (cf. A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, p. 324).
B.− Par dénomination vulg. d'animaux.
1. Camus, subst. masc. ,,Dauphin ordinaire`` (Besch. 1845); ,,poisson du genre polynème`` (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
2. Camuse, subst. fém., arg. Carpe (qui a un rudiment de museau) (cf. Esn. 1966).
Prononc. et Orth. : [kamy], fém. [-y:z]. Ds Ac. 1694-1932. Ortho-vert 1966, p. 128 : ,,Les adjectifs en [y] s'écrivent tous avec u, sauf : abstrus, cabus, camus, confus, contus, diffus, inclus, infus, intrus, obtus, perclus et reclus.`` Étymol. et Hist. 1221 Camus surnom (Actes S.S. Autun, 92 ds Hubschmid fasc. 2, p. 32); 1243-47 camus (Ph. de Novare, Mém. 2, 10 ds Quem.); fin xiie-début xiiies. camuse (R. de Hod., Meraugis, ms. Vienne, fo9dds Gdf. Compl.); d'où 1410 « qui reste penaud » (Geste des ducs de Bourgogne, 8256, ibid.). Orig. obsc. L'hyp. la plus vraisemblable semble être une dérivation à travers l'a. prov. camus, au fig. « niais » (xiies. ds Hubschmid, p. 32) du gaul. *kamusio- composé du rad. celt. *kam- « courbe » et du suff. gaul. -usio, fréquent dans les anthroponymes (Hubschmid, pp. 32-33; v. aussi Cor., s.v. Camuesa); cette hyp., qui suppose, pour expliquer le [k] initial un intermédiaire prov., permet de rendre compte de l'antériorité de celui-ci. Le rattachement à un prototype gaul. *kommûssos (EWFS2) ayant pour base le b. lat. musus « museau » supposerait pour ce mot une orig. gaul., ce que rien ne permet d'affirmer (Cor., s.v. camuesa; REW3, no1555; v. museau). L'hyp. d'une formation fr. par préf. péj. ca-* et a. fr. *mus (v. museau) (FEW t. 6, 3, p. 282b; Bl.-W.5; Dauzat 1972) ne rend pas compte de l'antériorité de l'a. prov., ca-* n'existant pas dans cette lang. en tant qu'élément formateur de mots nouveaux. Fréq. abs. littér. : 66. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 75. − Lammens 1890, p. 72. − Rauville (C. de). La Réunion et son langage. Vie Lang. 1970, p. 332. − Sigurs 1963/64, p. 99, 968. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 71. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 91; t. 2 1972 [1925], p. 320; t. 3 1972 [1930], p. 400.