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CAMPAGNARD, ARDE, adj.
A.− [En parlant d'une pers.] Qui vit à la campagne. Hobereau campagnard attentif à la gestion de ses terres (Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 239).
Gentilhomme campagnard. Celui qui vit sur ses terres :
1. Il se leva avec la grâce aimable d'un gentilhomme campagnard que des amis de la ville viennent surprendre dans son ermitage. Maurois, Les Silences du colonel Bramble,1918, p. 228.
Emploi subst. Personne qui vit à la campagne. Campagnards endimanchés, une campagnarde engourdie, une robuste campagnarde. Avoir une balle rougeaude de campagnard cuit au soleil (Benjamin, Gaspard,1915, p. 29):
2. L'habitude de vivre avec des paysans, mon éloignement du monde, m'ont réellement transformé. Mon visage a changé d'expression, il s'est habitué au soleil qui l'a ridé, durci. J'ai pris d'un campagnard l'allure, le langage, le costume, le laisser-aller, l'incurie de tout ce qui est grimace. Balzac, Le Médecin de campagne,1833, p. 238.
3. Bien rarement passait sur la route poudreuse le pas traînant d'un grave paysan, ou d'une belle campagnarde, aux yeux lumineux dans la figure hâlée, ... R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 783.
B.− [En parlant d'un inanimé]
1. [Inanimé concr.] Qui se trouve à la campagne. Les armoires campagnardes aux panneaux de chêne ou de noyer massif (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 131); grands lits campagnards rembourrés de duvet (S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 577).
Buffet campagnard (cf. buffet). Dans les grandes réunions, table où sont servis avec différentes boissons (vin en tonneau, cidre, etc.) des productions à la manière de la campagne comme jambons, pâtés, saucissons, pain de campagne :
4. Le déjeuner-jardin. Première formule : le buffet campagnard. Il sera dressé dehors, à l'ombre, sur une longue table en bois blanc, sans nappe. Vous y disposerez un jambon cru entier avec un grand couteau, pour en couper de fines tranches, des saucissons divers présentés sur un plateau en bois, du saucisson chaud avec des pommes à l'huile, des salades vertes, des miches de pain bis et des mottes de beurre, des fromages variés sur de la paille et un plateau de bois, des tartes aux pommes ou aux quetsches, des jattes de fromage à la crème, du vin rouge en tonnelet. L'Encyclop. de la maîtresse de maison, Paris, Club des Amis du livre, 1962, p. 302.
2. [Inanimé abstr.] Qui a trait à la campagne, à ses habitants en évoquant la simplicité ou péjorativement la gaucherie ou la rudesse. Avoir l'air campagnard, les manières campagnardes (Ac. 1798-1932); douce vie campagnarde (Balzac, Correspondance,1834, p. 466):
5. Une singulière nature que celle d'Alphonse Daudet : des goûts rustiques, campagnards, bocagers, mélangés d'appétits de brasseries et de curiosités de choses et de milieux malsains. E. et J. de Goncourt, Journal,1879, p. 12.
SYNT. Pointe d'accent campagnard (Alain, Propos, 1924, p. 595); façons, mœurs, noces campagnardes; origine, race, souche campagnarde.
Rem. On relève ds la docum. a) Campagnardement, adv., néol. d'aut. Chemins déserts, campagnardement bordés de haies vives et de futaies (P. Borel, Champavert, le lycanthrope, 1833, p. 222). b) Campagnardisé, ée, adj., néol. d'aut. Rendu campagnard. La santé de Flaubert, grossière et sanguine, campagnardisée par un exil de dix mois (E. et J. de Goncourt, Journal, 1867, p. 321). Attesté ds Rheims 1969.
Prononc. et Orth. : [kɑ ̃paɳa:ʀ], fém. [-aʀd]. Littré : ,,Le d ne se lie pas (...); au pluriel l's ne se lie pas; cependant d'autres lient cette s : des kan-pa-gnar-z et...`` Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1611 campaignard « celui qui vit à la campagne » (Cotgr.); 1654 sentir le campagnard « avoir des manières grossières » (Scarron ds Richardson, p. 38). Dér. de campagne* étymol. 1; suff. -ard*. Fréq. abs. littér. : 374. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 234, b) 571; xxes. : a) 735, b) 642. Bbg. Duch. 1967, § 40. − Gohin 1903, p. 232. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 62. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 191 (s.v. campagnardement).