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CALEBASSE, subst. fém.
A.− BOT. Fruit du calebassier dont l'écorce, séchée, sert de récipient, d'objet de décoration. On remplissait d'eau d'érable une coupe consacrée : c'était une calebasse ou un vase de pierre qui reposait ordinairement dans le coin de la cheminée (Chateaubriand, Voyage en Amérique, en France, et en Italie,1827, p. 48):
1. Telle humble calebasse aux dessins barbares, que je considérais comme une précieuse curiosité, mais j'ai vécu parmi les noirs Yoloffs qui excellent à les graver ainsi, à l'ombre de leurs toits de roseaux, devant leurs horizons de sables. Loti, Un Pèlerin d'Angkor,1912, p. 220.
MUS. [Cette écorce en tant qu'elle sert de caisse de résonance dans les instruments de musique rudimentaires] Hochets en calebasses. Des guitares faites avec des moitiés de calebasses (Mérimée, Mosaïque,1833, p. 61):
2. Un maigre feu de broussailles, au milieu d'un grand cercle; une ronde qu'activent deux tambours et trois calebasses sonores, emplies de graines dures, et montées sur un manche court qui permet de les agiter rythmiquement. Gide, Voyage au Congo,1927, p. 778.
B.− Argot
1. Pop. Tête. La pauvre (...) lui lâche ce chaudron sur la calebasse (Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Château des sept portes, 1922, p. 143).
2. Milit. Abri dans une tranchée. L'était entré dans une calebasse où des Boches s'étaient planqués (Barbusse, Le Feu,1916, p. 289).
Prononc. et Orth. : [kalbas] ou [-bɑ:s]. [a] ant. à la finale ds Dub., Pt Rob. et Lar. Lang. fr.; [ɑ] post. ds Pt Lar. 1968; [a] ou [ɑ:] ds Passy 1914 et Warn. 1968. Ds Ac. 1694-1932. Fér. Crit. t. 1 1787 mentionne la graph. calebace qu'on relève ds Richelet. Étymol. et Hist. 1. 1527 calebace « grosse courge, séchée et vidée, servant de récipient » (F. de Roxas, Celestine, Harvard, f. M 4vd'apr. Brault ds Rom. Philol., t. 15, p. 131); 1542 calabasse (Du Pinet, Pline, table du t. 2 ds Delb. Notes : Calabasses des pelerins S. Jacques); 1555 calebace (Oviedo, L'Hist. nat. et gen. des Indes, Isles et Terre Ferme de la Grand Mer Oceane, trad. de Cast. en Fr. par J. Poleur, fol. 107b ds König, p. 47); 1572 calebasse (Liebaut, Maison rustique, t. 2, p. 10 ds Delb. Notes); 2. 1611 caulebasse « cucurbita lagenaria » (Cotgr.); 1680 calebace, calebasse (Rich.). Empr. à l'esp. calabaza « id. » (attesté dep. 946 sous la forme kalapazo d'apr. Cor.; calabaza dep. 978, ibid.; cf. 1502, F. de Rojas, la Celestina, original esp. de la trad. fr. d'où est tirée la 1reattest., supra), d'orig. discutée, peut-être préromane : il représenterait une dér. à partir de la racine *kal- « abri » (cale* « abri », calanque*, chalet*), var. de kar(r)- (carapace*, cheire*; v. Cor., s.v. calabaza et Hubschmid, fasc. 1, pp. 33-36). Un empr. à l'ar. qar'a « gourde » (FEW t. 19, pp. 85-86 et Bl.-W.5) oblige à faire intervenir un croisement (p. ex. avec le cat. cabas « panier », d'abord cavazo en 949 d'apr. Cor., s.v. capacho) pour expliquer la finale. De même un croisement de l'ar. qar'a avec un lat. vulg. *cucurbacea, *curbacea, altération par changement de suff. de cucurbita « courge » (Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 28, p. 149; repris par EWFS2et König, p. 47) est sans fondement (v. Cor., s.v. calabaza). Fréq. abs. littér. : 65.
DÉR.
Calebassier, subst. masc.,bot. Arbre d'Amérique appartenant à la famille des Bignoniacées. Ô le jardin de Tartarin (...) Pas un arbre du pays, pas une fleur de France; rien que des plantes exotiques, des gommiers, des calebassiers, des cotonniers, des cocotiers (A. Daudet, Tartarin de Tarascon,1872, p. 1). [kalbasje] ou [kalbɑ-]. Ds Ac. 1762-1932. Pour [a] ant. ou [ɑ] post. à la 2esyll. cf. calebasse. 1resattest. 1637 calbassier « baobab » (P. Alexis de Saint-Lô, Relation du Voyage du Cap-Verd, p. 129 ds Arv., p. 134); 1640 calebassier « arbrisseau des Antilles » (P.-J. Bouton, Relation de l'establissement des François dep. l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p. 66, ibid.); de calebasse, suff. -ier*. A d'abord été transposé au baobab en Afrique occidentale (supra 1637). Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. − Arv. 1963, pp. 134-135 (s.v. calebassier).Brault (G. R.). Early hispanisms in French. Rom. Philol. 1961/62, t. 15, p. 131. − Duch. 1967, § 14.3, 26.1. − Gottsch. Redens. 1930, p. 415. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 150. − König 1939, p. 47. − Lammens 1890, p. 68. − Nyrop t. 1 1967, p. 90. − Rupp. 1915, p. 110. − Sain. Lang. par. 1920, p. 175, 176, 374, 535. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 116; t. 3 1972 [1930]. p. 25, 126, 350, 357, 458. − Schmidt 1914, p. 145.