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BÊCHER1, verbe trans.
[Correspond à bêche1] Manier la bêche, retourner la terre avec une bêche. Bêcher une plate-bande (DG) :
1. Ce repas dure trois quarts d'heure; après quoi ils se rendent tous au travail : les uns vont labourer la terre avec des bœufs, d'autres bêcher le jardin; ... Voyage de La Pérouse,t. 2, 1797, p. 266.
2. Combien étaient partis, qui s'étaient cassé les reins, faute de ressources suffisantes, et qu'on avait vus revenir au pays, bien contents de manger la soupe, et de bêcher les vignes, comme les camarades. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 159.
Expr. proverbiale. J'aimerais mieux bêcher la terre (sous-entendu : que de faire cela). Se dit en parlant d'un travail ou d'une situation très pénible qu'on veut éviter à tout prix. Rester dans cette maison! J'aimerais mieux bêcher la terre (Lar. 19e).
Emploi abs. :
3. Elle s'était emparée de tout un carré du jardin; elle bêchait, plantait des légumes, arrosait. Les gros travaux étaient sa joie. Zola, La Conquête de Plassans,1874, p. 1080.
PRONONC. ET ORTH. : [bε ʃe] ou [be-], (je) bêche [bε ʃ]. Barbeau-Rodhe 1930 et Dub. (cf. aussi Land. 1834, Gattel 1841, Littré et DG) transcrivent uniquement [ε] ouvert à la 1resyll. du mot; Rob. note uniquement [e] fermé (cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787 qui écrit bécher avec é accent aigu, et Fél. 1851). Passy 1914 et Warn. 1968 admettent les 2 possibilités. Pour Warn. [ε] ouvert est réservé au lang. soutenu, [e] fermé au lang. cour. À ce sujet cf. Buben 1935, p. 39, § 25 : ,,En syllabe protonique, on écrit pour l'ancien es + cons. ê dans les verbes et dans les mots dérivés rattachés étroitement aux simples, dans les autres mots on écrit généralement é (...). La graphie ê et l'influence des mots accentués sur le radical maintiennent la voyelle ouverte malgré la tendance à fermer l'e protonique en syllabe libre.`` Enq. : /beʃ, (D)/ (il) bêche. La majorité des dict. écrit bêcher. Cf. cependant Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 : bécher.
ÉTYMOL. ET HIST. − Fin xiie-début xiiies. beker (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 8978); fin xive-début xves. bescher (Bouciq., IV, ch. 8 dans Littré). Orig. douteuse. L'hyp. la plus probable est celle d'un lat. vulg. *bessicare, dér. du lat. vulg. bessus « bêche », attesté en lat. médiév. (1erquart du ixes. Adalart dans Du Cange t. 1, p. 614 b); cf. l'a. prov. bessa « bêche » (fin xiiies. dans Romania, t. 34, p. 203), le m. fr. besse plusieurs fois attesté au xves. (Du Cange t. 1, p. 644a) et le lorr. basse, bosse « bêche » (Zél.). L'orig. de bessus est obscure : Horning dans Z. rom. Philol., t. 21 et FEW t. 1, p. 381 b y voient une forme de *bissus, fém. * bissa, dér. de l'adv. lat. bis « deux fois », littéralement « double, qui a 2 pointes », *bissa désignant à l'orig., une forme spéciale de bêche à 2 pointes. Une orig. celt. de bessus (EWFS2) est écartée par Brüch dans Z. fr. Spr. Lit., t. 49, p. 303, pour des raisons phon. L'hyp. de bêche issu d'un lat. vulg. (pala)*biseca, proparoxyton, « (bêche) à 2 tranchants », formé à partir de secare « couper » sur le modèle de bifidus, binubus (Herzog dans Z. rom. Philol., t. 33, pp. 354-355) conviendrait des points de vue morphol. et sém., mais oblige à dissocier du groupe bêcher/bêche, le groupe a.prov. bessa/m. fr. besse, ce qui ne paraît pas souhaitable.
DÉR.
Bêchoir, subst. masc.Houe carrée à large fer. Attesté dans la plupart des dict. gén. [bε ʃwa:ʀ]. 1reattest. 1835 (Maison rustique du XIXes., éd. Bailly de Merlieux, t. 1, p. 231b); dér. de bêcher1, suff. -oir*.