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BUCOLIQUE, adj. et subst.
I.− Adj. [P. réf. aux poèmes latins qui mettent en scène des bouviers et des bergers]
A.− Art poét., littér. Qui prend pour thème la vie pastorale. Genre, poète, poème bucolique. Synon. agreste, pastoral, rustique.Daphnis, qu'on croit avoir été un célèbre poëte bucolique (Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 122):
1. À la Madeleine, nous avons eu la première partie d'Élie, plus une ouverture bucolique de Weber, et une messe coquette et dansante du même compositeur (style d'opéra-comique, avec deux morceaux sérieux : le Benedictus et l'Agnus Dei). L'église était toute pleine, et la recette destinée aux orgues de Saint-Pierre. Amiel, Journal intime,1866, p. 84.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798.
Spéc., MÉTRIQUE ANC. Vers bucolique. Hexamètre dont la césure, marquée par une ponctuation se fait sur un dactyle, au quatrième pied.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. Compl. 1842.
B.− P. ext. Qui a rapport avec la campagne, la vie simple et paisible des gardiens de troupeaux. Airs bucoliques; paix bucolique; avoir une âme bucolique :
2. Je sens en moi l'âme enfantine D'Homère, vieux musicien. Je vis aux champs; j'aime et je rêve; Je suis bucolique et berger; Je dédie aux dents blanches d'Ève Tous les pommiers de mon verger. Hugo, Les Chansons des rues et des bois,1865, p. 67.
II.− Subst. fém.
A.− Souvent au plur., littér. Poème chantant l'amour de la campagne et peignant sous un jour idyllique la vie agreste des bouviers et des bergers. Les Bucoliques de Virgile, d'André Chénier, de Jules Renard. Synon. églogues, idylles :
3. Du jour où j'ai connu le paysan, toute bucolique m'a paru un mensonge, même les miennes. Renard, Journal,1904, p. 919.
B.− Arg., vx, péj., toujours au plur. Ensemble de choses de peu d'intérêt (en général papiers, chiffons). Avoir cela dans ses bucoliques (Ac.1798).On connaît ces couleurs-là, ramasse tes bucoliques et pas tant de grimaces (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq,t. 4, 1828-29, p. 159).
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Ac. 1798 et dans Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.] 2. Dans l'attest. donnée ci-dessus l'expr. ramasse tes bucoliques est au fig. et signifie dans le cont. « pas de prières, pas d'histoires ». 3. On rencontre dans la docum. le néol. bucolisme, subst. masc. Fait de se tourner vers les joies idylliques de la nature et de la campagne. [Le] plus artificiel peut-être des bucolismes, celui de ces urbains désemparés de la fin du XVIIIequi allaient agiter à la campagne (...) la clochette de leur cœur vide (Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 86).
PRONONC. : [bykɔlik].
ÉTYMOL. ET HIST. − A. − 1275-80 subst. fém. « poésie pastorale » ici les Églogues de Virgile (J. de Meung, Rose, éd. Lecoy, 20086); 1611 adj. « qui se rapporte à la vie des bergers » (Cotgr.). B. − 1690 subst. fém. plur., p. ext., fam. et péj. (Fur. : Bucoliques. Plusieurs hardes, menuës choses ou papiers), réputé ,,vx`` par Lar. 20e. Empr. à l'adj. bucolicus « (d'un poème) pastoral » (Ovide dans TLL s.v., 2234, 47), subst. plur. neutre bucolica « poème pastoral », terme servant notamment à désigner les poèmes de Théocrite et de Virgile (Églogues) dep. Festus, ibid., 2234, 76, lui-même empr. au gr. β ο υ κ ο λ ι κ ο ́ ς « qui concerne les bouviers, les pâtres » (Théocrite dans Liddell-Scott).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 101.
DÉR.
Bucoliquement, adv.Comme dans les poèmes bucoliques; p. ext., comme à la campagne (cf. E. et J. de Goncourt, Journal, 1882, p. 192). 1reattest. 1611 (Cotgr.), attest. isolée; repris en 1858 dans Quem. Fichier; dér. de bucolique, suff. -ment2*.
BBG. − Feugère (F.). Après sept cents ans. Le gd s. de St Louis et son vocab. Déf. Lang. fr. 1970, no53, p. 10.