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BRIMER, verbe trans.
[Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.]
A.− Arg. milit. et scol. Faire subir des épreuves vexatoires, et parfois de mauvais traitements à de nouvelles recrues, de nouveaux élèves. Brimer les novices (Audiberti, Quoat-Quoat,1946, 1ertabl., p. 22):
1. Je fus moqué, rossé, traqué. Le supplice commençait au sortir du lycée; pas aussitôt pourtant, car ceux qui d'abord avaient été mes compagnons ne m'auraient tout de même pas laissé brimer sous leurs yeux; ... Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 423.
B.− P. ext. Infliger des vexations, contraindre par des mesures vexatoires. Brimer (...) un père de famille (Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-20, p. 178):
2. Les Allemands n'emprisonnent pas les Parisiens désobéissants, mais ils les briment : une dame qui veut promener son chien après le couvre-feu est contrainte de le promener, encadrée de deux soldats, jusqu'à trois heures du matin. Green, Journal,1940, p. 26.
P. métaph. :
3. Mais si en chacun tu honores l'homme, tu fondes l'homme, et les voilà sur le chemin des dieux. Me tourmente qu'ils aient renversé leur vérité, de s'être faits aveugles à l'évidence, laquelle est que la condition de la naissance du navire, donc la mer, brime le navire, et que la condition de l'amour brime l'amour et que la condition de ton ascension brime ton ascension. Car il n'est point d'ascension sans pesanteur. Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 913.
Emploi pronom. :
4. Il ne jouait plus la même pièce. Il était sorti de l'adolescence, puisqu'il se brimait aujourd'hui tout seul. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 318.
[Le compl. d'obj. dir. désigne une chose abstr.] Contraindre, forcer, contrarier. Les lois endiguent et briment (A. Artaud, Le Théâtre et son double,1939, p. 35);elles briment les possibilités de l'individu (Mounier, Traité du caractère,1946, p. 89).
PRONONC. : [bʀime], (je) brime [bʀim]. Enq. : /bʀim/ (il) brime.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. [1826 d'apr. Esn. 1966] 1853 « railler, berner » (La Châtre, Nouv. dict. universel dans Fr. mod., t. 13, p. 116 : Brimer. Railler, berner. Les anciens élèves à l'école de Saint-Cyr, brimaient les recrues, en leur faisant endurer toutes sortes d'épreuves plus ou moins pénibles, et souvent de mauvais goût); d'où av. 1866 fig. (Ch. de Boigne dans Rigaud, Dict. du jargon parisien, p. 56); 2. 1838 adj. brimé « marqué de taches (en parlant du raisin) » (Ac. Compl. 1842). Prob. dér. de brime, terme dial. du Nord-Ouest (b. manceau, b. gâtinais, C. Puichaud, Dict. du bas-gâtinais dans R. Philol. fr., t. 7, pp. 172-190; ang., Verr.-On.) issu d'un croisement de brume* avec frimas*, cf. 1709 Inv. Arch. Maine et Loire, E, II, p. 198, col. 1 dans Verr.-On., s.v. brime « sorte de givre, de coup de vent froid qui flétrit les fruits »; cf. ang. brimer « flétrir, grêler », ibid., d'où le sens 2; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 44.