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BRAVADE, subst. fém.
A.− Action ou attitude par laquelle on brave quelqu'un ou quelque chose, avec un courage souvent ostentatoire. Agir par bravade :
1. [La Marquise au Marquis] (...) Nous avons mis contre nous la plupart des gens (...). Ils y ont vu une manière d'audace presque insolente, une façon de bravade, de dédain du scandale et de la loi. J. de La Varende, La Dernière fête,1953, p. 166.
SYNT. (vieillis). Faire une bravade (cf. Hugo, Lettres à la fiancée, 1822, p. 121). Faire la bravade de + inf. Elle fit quelques gamineries (...), la bravade de tirer la langue à sa propriétaire (Michelet, Journal, 1858, p. 428). Faire bravade de qqc. En faire montre par bravade. Mirabeau en est très préoccupé [des femmes], il en fait bravade, et c'est encore là un des traits de sa nature (Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. 14, 1851-62, p. 22).
Péj. Synon. de fanfaronnade :
2. ... Matamore (...) s'avança vers Léandre, qu'il toisa des pieds à la tête, le plus insolemment qu'il put; mais c'était bravade pure, car on entendait claquer ses dents et l'on voyait flageoler et trembler ses minces jambes comme des roseaux au vent de bise. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 118.
B.− Au plur., région. « Nom que l'on donne à des combats simulés qui se livrent en quelques occasions, dans certains départements » (Lar. 19e). Aux bravades d'Iquolt, en Provence (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 303).
PRONONC. : [bʀavad].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1547 « ostentation, parade » (Noël du Fail, Propos rust., p. 81 dans IGLF Litt.); 1553 « magnificence » (R. Belon, Observations, II, 92 [1588], p. 336 dans R. Philol. Litt. Hist. anc., t. 43, 1931, pp. 173-206), seulement au xvies. dans Hug.; 1554 « bravoure » (E. Pasquier, Monophile, L. I [II, 741], Ibid.). Empr. à l'ital. bravata (EWFS2[1rehyp.]; DEI; Wind, p. 184; Bl.-W.5; Hope, p. 167; Dauzat 1973) attesté au sens de « entreprise aventureuse, téméraire, accomplie par ostentation » dep. 1536 (Aretino, Ragionamenti [1reéd. 1536], 202 dans Batt.), au sens de « comportement provocateur », en 1545 (Id., Le Carte parlanti [1reéd. 1545], 36, Ibid.). L'ital. est dér. de bravare « braver » lui-même dér. du subst. bravo, v. bravo2(suff. ital. -ata). Étant donné la faveur dont a joui le mot au xvies. (cf. Tahureau, 1erDial. du Democratic, p. 34 dans Hug.) et les empr. faits à l'ital. de brave et de bravoure, l'hyp. d'un empr. à l'esp. bravata, dep. 1526 d'apr. Al. (EWFS2, 2ehyp.; REW3, no945) ne semble pas à retenir. D'apr. Cor. t. 1, s.v. bravo, l'esp. serait lui-même empr. à l'ital. L'hyp. d'une dér. de brave* avec suff. -ade (FEW t. 1, p. 249, s.v. barbarus) est moins probable, étant données la vitalité du mot ital. et la faveur du mot fr. au xvies.; cependant les sens favorables du mot fr. « magnificence », « bravoure » sont peut-être dus à brave. [Il n'y a pas actuellement dans le fonds Delboulle une réf. à l'attest. de 1494, Épitaphe de Relay que signalent Dauzat 1973 et Quem.]
STAT. − Fréq. abs. littér. : 157.
BBG. − Hope 1971, p. 167. − Kohlm. 1901, p. 33. − Rupp. 1915, p. 44. − Sar. 1920, pp. 51-52. − Tracc. 1907, p. 116. − Wind 1928, p. 33, 184, 207.