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BRASIER, subst. masc.
A.− Feu de braises ardentes; p. ext., feu, incendie important. Un brasier ardent :
1. ... la morue était grattée enfin. Il alluma un petit feu de bois, étala le brasier et la fit griller. Zola, Germinal,1885, p. 1370.
2. Le foyer de gauche se ralluma. L'incendie pouvait être arrêté au point le plus inquiétant, à l'extrême droite, avant que ce brasier de gauche n'eût repris son importance. Malraux, L'Espoir,1937, p. 767.
P. compar. L'horizon (...) rouge comme un brasier (Maupassant, Mont-Oriol,1887, p. 99).
Rare, littér. Un brasier vert. Une traînée d'(...) herbes faisait penser à un brasier vert (Pourrat, Gaspard des Montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 258).
P. métaph.
[P. réf. à l'éclat lumineux et/ou à la chaleur d'un brasier] Un brasier de cierges, de pierreries, le brasier du couchant :
3. ... Durtal (...) gravit, quatre à quatre, le perron de la petite église et poussa la porte. Il demeura hésitant sur le seuil, ébloui par le brasier de cette chapelle en feu. Partout des lampes étaient allumées et, au-dessus des têtes, l'autel flamboyait dans sa futaie incendiée de cierges... Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 202.
4. New-York est actuellement un brasier traversé de souffles brûlants. On lève un bras et ce bras aussitôt ruisselle. Green, Journal,1943, p. 49.
Loc. Son corps est un brasier. Il a une fièvre ardente.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
Rare [P. réf. au bruit d'un brasier] Un brasier de clairons crépite (Giono, Le Grand troupeau,1931, p. 256).
Au fig. Le brasier de l'amour, des passions. Le brasier de la présence de Dieu (Green, Moïra,1950, p. 208):
5. ... le sentiment que vous désirez m'inspirer n'est véritablement pas l'amour. Malavisé que j'étais d'offrir un brasier à qui se chauffe d'une bluette! M. de Guérin, Correspondance,1837, p. 263.
Loc. Sa tête est un brasier. Il est dans une grande exaltation.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
[P. allus. au pouvoir de destruction d'un brasier] :
6. − Vous n'avez tout de même pas la prétention, mon capitaine, d'être vivant après la guerre? Gavoille ne plaisantait pas. Nous savons bien que l'on ne peut faire autrement que de nous jeter dans le brasier, si même le geste est inutile. Saint-Exupéry, Pilote de guerre,1942, p. 267.
7. Bakounine annonçait la dictature, non contre son désir de destruction, mais en conformité avec lui. Rien ne pouvait l'arrêter, en effet, sur ce chemin, puisque dans le brasier de la négation totale les valeurs éthiques avaient aussi fondu. Camus, L'Homme révolté,1951, p. 200.
B.− Vieilli. Brasero. Des noyaux d'olive allumés dans le brasier (Lamartine, Les Confidences,1849, p. 378).
PRONONC. : [bʀ ɑzje] ou [bʀa-]. Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Warn. 1968 transcrivent le mot avec [ɑ] post. (plus exactement [ɑ ˑ] post. mi-long pour Passy et Barbeau-Rodhe). Fér. 1768, Land. 1834, Fél. 1851, Littré et DG donnent également [ɑ]. (La durée est notée dans Fér. 1768; Fér. Crit. t. 1 1787 qualifie la syll. de douteuse). Pour [ɑ] post. bref cf. aussi Grammont Prononc. 1958, p. 32. Dub. et Pt Lar. 1968 transcrivent la 1resyll. avec [a] antérieur.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1130-60 « feu de charbons ardents » (Couronnement Louis, 506 dans T.-L.); 1637 fig. « ardeur, passion » (Corneille, La Galerie du Palais, 307 dans Lex. de la Langue de Corneille, éd. Marty-Laveaux, p. 136); 1690 (Fur. : son corps est un brasier ardent). Dér. de braise* avec phénomène d'apophonie; suff. -ier*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 435. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 343, b) 904; xxes. : a) 932, b) 510.