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BRANCHE, subst. fém.
I.− BOTANIQUE
A.− Tige secondaire d'un arbre qui se développe à partir du tronc, dont elle possède la nature ligneuse, et qui porte les feuilles, les jeunes rameaux et, le cas échéant, les fruits. Des branches d'arbre; (voler, sauter) de branche en branche; à travers les branches :
1. ... le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises après ce signe de croix qui porte au ciel nos actions de grâces... M. de Guérin, Journal intime,1833, p. 190.
2. Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches, Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous. Verlaine, Romances sans paroles,1874, p. 51.
3. Une longue caresse d'air passe sur la forêt; les arbres ployent; les branches basses balayent le sol, comme des franges; ... R. Martin du Gard, Devenir,1909, p. 25.
4. La nuit rêve. Les étoiles volettent de branche en branche. Montherlant, Encore un instant de bonheur,1934, p. 693.
5. Au lieu des géants repus, altiers, infaillibles, il vit des arbres penchés, avides, impatients, aux branches arrondies, tels de grands bras accueillants, pour attendre le vent, le soleil, la pluie : ... G. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 190.
SYNT. 1. Subst. + adj. a) Branche chargée, dépouillée, nouvelle, pendante, souple, flexible, noueuse; branche morte, verte; grosse, longue, petite, sèche branche. b) La plus haute branche, branches basses, branche maîtresse. 2. Subst. + subst. La fourche d'une branche, une litière faite de branches, à l'extrémité de la branche, fruits cueillis sur la branche, branche de chêne, de pin, de sapin, etc. 3. Verbe + subst. Atteindre à une branche, casser une branche, écarter les branches, pendre à une branche.
Spéc. Branche mère ou charpentière (qui pousse directement du tronc et qui supporte de nombreuses branches importantes); branche terminale. Branches à bois (qui sont conservées pour porter les branches à fruits), branche chiffonne (ou folle) (branche de pêcher ne portant que des bourgeons à fleurs), branche gourmande (au développement excessif, épuisant les autres).
Rem. On rencontre dans la lang. poét. de nombreuses images autour de 2 thèmes essentiels : le bruit du vent dans les branches : le frôlement, le froissement des branches, le vent froisse les branches, et le spectacle de la pluie ou du givre sur les branches : les branches larmoient, enfilent des gouttes de pluie; les branches glacées ressemblent à de grands lustres de cristal.
B.− P. ext.
1. Ramification peu importante de la tige d'un arbuste, d'un végétal. Une branche de buis, de laurier; cueillir une branche d'aubépine, se couronner de branches de myrte. Synon. rameau.Un pauvre bénitier en or avec une branche de buis bénit (Flaubert, La 1reÉducation sentimentale,1845, p. 15):
6. C'était la Trouille, la fille à Jésus-Christ, une gamine de douze ans, maigre et nerveuse comme une branche de houx, aux cheveux blonds embroussaillés. Zola, La Terre,1887, p. 45.
2. Tige d'un végétal, ou division d'une racine. Asperges en branche(s) (entières, avec pointe et tige); céleri, épinards en branche(s) (comprenant tige et feuilles).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xxes. à partir de Lar. 20e.
P. anal., vieilli, COMM. Suif en branche. Suif brut, tel qu'il est détaché du corps de l'animal. Bien marinée chez un fondeur de suif en branche (Les Gdes heures de la cuis. fr., Grimod de la Reynière, 1838, p. 159).
Rem. Attesté dans Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e.
C.− Proverbes et loc.
1. Être, vivre comme l'oiseau sur la branche. Vivre naturellement ou accidentellement dans l'incertitude, la précarité, sans pouvoir présager de l'avenir :
7. Je me sens à peine posé comme l'oiseau sur la branche. Mes feuilles tiennent à peine encore. Un coup de vent va venir... Michelet, Journal,1846, p. 653.
Sauter de branche en branche. Au cours d'une conversation, changer rapidement et fréquemment de sujet. Synon. passer du coq-à-l'âne.
Scier la branche sur laquelle on est assis. Compromettre soi-même la position, la situation stable et élevée dont on jouit.
Rem. Attesté dans Rob., Lar. Lang. fr.
2. S'accrocher à toutes les branches, à la branche. Ne négliger aucun moyen pour résoudre un problème, sortir d'une difficulté.
S'attacher, se prendre aux branches. Faire grand cas du superflu et de l'accessoire en négligeant l'essentiel.
Il vaut mieux se tenir au gros de l'arbre qu'aux branches. Il est préférable d'avoir recours directement à un supérieur qu'à un subordonné. Synon. plus usité : « Il vaut mieux s'adresser au bon Dieu qu'à ses saints ».
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. et dans Quillet 1965.
II.− P. anal.
A.− GÉNÉALOGIE. Lignée issue d'une même famille (cf. arbre généalogique). Branche aînée, cadette, collatérale; branche légitime, bâtarde, héritière :
8. Ta triste aventure m'avait rappelé que l'île de Man appartenait de temps immémorial à une branche de ma famille dont l'héritage me revenait de droit, ... Nodier, La Fée aux miettes,1831, p. 152.
Loc. fig. Avoir de la branche.
1. Fam. [En parlant d'une pers.] Avoir de la classe, de la distinction :
9. Sa poitrine n'était pas rebondie, sa taille n'était pas fine, ni ses hanches évasées. Mais elle avait une grâce onduleuse et une ligne magnifique. C'est en la voyant que je compris bien pour la première fois l'expression qui naissait alors : « avoir de la branche ». Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1928, p. 240.
Rem. Attesté dans Lar. encyclop., Quillet 1965, Rob. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr.
2. [En parlant d'un cheval] Avoir une encolure longue et fine, un beau port de tête.
Rem. Attesté dans Littré Add., Lar. 19eSuppl. 1878, Guérin 1892, Lar. encyclop., Rob. Suppl. 1970.
Rarement. [En parlant d'un inanimé concr.] Une soirée qui a de la branche.
[Interj., fam., adressée à un ami] Ma vieille branche. Mon vieux camarade, mon vieil ami. Coupeau surtout, soulagé, rajeuni, qui appelait les autres « ma vieille branche! » (Zola, L'Assommoir,1877, p. 624).
Rem. 1. Attesté dans Nouv. Lar. ill. et dans la plupart des dict. gén. du xxes. 2. Emploi plus souvent rattaché au sens de branche (généalogique). On pourrait penser aussi à la branche servant de soutien ou de maintien. « Ma vieille branche » ami, sur qui, on peut compter, se reposer.
B.− Domaines de la nature et de la technique :
10. ... ça baigne tout dans une espèce de machine glauque, la petite Phèdre là-dedans fait trop branche de corail au fond d'un aquarium. Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 561.
1. ANATOMIE :
a) Nerfs, artères secondaires qui prennent naissance à partir d'une artère, d'un nerf principal et qui se ramifient. Branches cervicales, collatérales :
11. La crosse de l'aorte ne donne de même, dans le dauphin, que deux branches principales; mais chacune d'elles se divise semblablement, et fournit la carotide, l'axillaire et la vertébrale de son côté. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 4, 1805, p. 249.
SYNT. Branches ascendantes, descendantes; branche cardiaque, génitale d'un nerf, d'une artère.
b) Une des parties de l'os iliaque.
Rem. Attesté dans Lar. encyclop., Méd. Biol. t. 1 1970.
VÉN. Branches des bois d'un cerf, etc. Les diverses ramifications des bois de l'animal, ou les deux parties des bois qui s'élèvent de part et d'autre de la tête :
12. Outougamiz donna à René le bois d'un élan, qui tombant chaque année, chaque année se relève avec une branche de plus, comme l'amitié qui doit s'accroître en vieillissant. Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 155.
2. Nature physique etp. ext. travaux sur le terrain.Division se détachant d'un élément principal. Branche d'un fleuve; d'une route, d'une tranchée, d'un égout.
3. Domaine technique.
a) ARCHIT. Branches d'une voûte (essentiellement dans l'archit. gothique). Nervures de pierre, saillantes, qui partant du pilier, se continuent et se répartissent dans la voûte. Synon. arête*.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
b) MAR. Cordages ou filins résultant de la division d'un cordage ou d'un filin plus épais et qui sont répartis en plusieurs points d'un même objet. Branches de bouline, de martinet, d'araignée.
Rem. Attesté à partir de Lar. 19e.
c) MINES et CARR. Filon(s) secondaire(s) issu(s) d'un filon principal.
4. Objets divers fabriqués. Partie d'un objet, disposée d'un côté ou de l'autre d'un élément central.
a) [Cas de branches multiples] Branche d'un éventail, candélabre à sept branches :
13. Ne semble-t-il pas que cette échelle de grâces soit comme un candélabre à sept branches, qui aille poussant une branche toujours nouvelle, et chaque fois plus ardente, à mesure qu'on s'élève vers le plus haut de l'autel et à la cime du sacerdoce? Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 452.
b) [Cas de 2 branches] Branches de lunettes, de compas, d'un mors, d'un fer à cheval, d'une croix. Des vieux, qui avaient des binocles à deux branches, venaient lui faire la cour (Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 205).
C.− Divers domaines de l'activité et de la pensée humaines.
1. Division ou subdivision d'une science, d'une activité commerciale, etc. Une des branches de l'art; branche de commerce, d'industrie. Cette branche de littérature (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 5,1814, p. 171);une branche de l'industrie française (Zola, Son Excellence E. Rougon,1876, p. 68).
SYNT. Branche (d'une classification des sciences naturelles) des vertébrés, des mammifères; branche d'un programme scolaire (synon. matière); branche des mathématiques, branche d'une administration.
2. LITT. Partie homogène d'une œuvre composite et généralement d'auteurs multiples. Les branches du roman de Renart.
3. LOG., MATH.
a) LOG. Une des deux parties d'un raisonnement. Branche d'une alternative.
b) MATH. Partie d'une courbe, qui à partir du sommet, s'éloigne à l'infini. Branche d'une courbe, d'une hyperbole, d'une parabole :
14. Le lieu des points où l'on observe une différence constante entre les durées de trajet des ondes provenant de deux émetteurs est en effet une branche d'hyperbole ayant ces émetteurs pour foyers... B. Decaux, La Mesure précise du temps,1959, p. 45.
PRONONC. : [bʀ ɑ ̃:ʃ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Ca 980 (Passion éd., G. Paris dans Romania, t. 2, p. 300b); 1704 branche à bois, branche à fruit, branche mere (Trév.); xiiies. de branche en branche (De Barat et de Haimet, 59 dans Fabliaux, éd. Barbazan et Méon. t. 4, p. 235); d'où 1387-93 de branche en branche « successivement » (J. d'Arras, Melus., p. 188 dans Gdf. Compl.); 1690 sauter de branche en branche « passer du coq à l'âne » (Fur.); b) av. 1704 p. ext. « ramification de toute partie de plante » (Boss. dans Lar. 19e); 1863 asperges en branches (E. et J. de Goncourt, Journal, p. 1352); 2. au fig. a) ca 1178 « partie d'une œuvre littéraire » (Renart, éd. M. Roques, 3275); b) ca 1280 « partie » (Clef d'amour, 3387 dans Gdf. Compl.) − xives., ibid.; repris en 1704 (Trév.); 3. p. anal. « ramification » a) av. 1250 « bois de cerf » (Renart, 22346 dans T.-L.); b) 1293 branke « embranchement d'un chemin, d'une rivière, d'une source » (Coutumes Lille, éd. Roisin, p. 329); c) 1306 « division de tout objet » (G. Guiart, Royaux Lignages, II, 9590 dans T.-L.); d) 1306 « lignage » (Id., op. cit., Prol. 293, ibid.); e) 1611 archit. (Cotgr.); f) 1637 anat. « ramification d'une veine » (Desc., Méth., 5 dans Rob.); g) 1820 géom. (Lav.); 4. 1872 (Littré Add. : On dit qu'un cheval a de la branche, quand il a le garrot bien sorti, la tête petite, et l'encolure longue et bien portée); av. 1907 avoir de la branche « avoir de la distinction » (Mora, Gil Blas dans France); 5. 1877 pop. « ami », supra. Du b. lat. branca « patte d'un animal » (St Augustin dans TLL s.v., 2163, 65), le sens de « branche » s'étant seulement développé dans le domaine gallo-roman (1073 dans Nierm.); la forme latine est d'orig. obsc.; peut-être celte en raison de son extension géogr. (Ern.-Meillet, s.v. branca), hyp. cependant sans appui dans les lang. celtes (REW3; Thurneysen). L'hyp. d'un empr. au lat. *biramica formé sur ramus « branche » (Neumann dans Z. rom. Philol., t. 5, p. 386) ou celle d'un rattachement au germ. *crampa (Nigra dans Archivio glottologico italiano, t. 15, pp. 100-101) sont à écarter.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 6 363. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 11 003, b) 9 994; xxes. : a) 8 792, b) 7 028.
BBG. − Delamaire (J.). Meuniers et moulins à vent. Vie Lang. 1970, p. 629. − Gohin 1903, p. 366. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 92. − Kuhn 1931, p. 45, 224. − Rog. 1965, p. 134. − Pickford (C.E.). L'Évolution du roman arthurien en prose vers la fin du Moy. Âge. Paris, 1960, pp. 144-153. − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 73, 79, 83, 174.