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BOUTONNER, verbe.
A.− Emploi intrans. Se couvrir, être couvert de boutons.
1. [Le suj. désigne un arbre, une plante, etc.] Les premiers pissenlits boutonnaient (Colette, En pays connu,1949, p. 81).
Au fig. :
1. Il faut que les pensées de cette terre montent, boutonnent, s'ouvrent, fleurissent... Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919, p. 75.
2. [Le suj. désigne une pers. ou une partie du corps hum.] Le visage boutonne. L'épiderme plus susceptible d'Amédée se rebiffait, s'enflammait, boutonnait (Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 761).
3. Fam. [Le suj. désigne un vêt.] Être muni de boutons (et donc fermer à l'aide de boutons). Des guêtres de drap boutonnant sur le côté (Ramuz, La Grande peur dans la montagne,1926, p. 15).
B.− Emploi trans.
1.
a) Boutonner un vêtement. Attacher, fermer un vêtement avec les boutons dont il est muni. Il (...) chercha machinalement à croiser et à boutonner sa blouse (Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 136).
Emploi pronom. à sens passif. [Le suj. désigne un vêt.] Se boutonner. (Pouvoir) être fermé à l'aide des boutons dont il est muni :
2. On ne s'en tire pas en une heure sans femme de chambre avec un corset, un cache-corset, et un pantalon vareuse qui se lacent ou se boutonnent par derrière. J'ai été chez les sœurs Callot pour qu'elles m'y adaptent des fermetures éclair. Giraudoux, La Folle de Chaillot,1944, I, p. 69.
b) Au fig. Cacher, dissimuler un sentiment, un état d'âme, etc. (cf. boutonné B 3 b) :
3. Comme autrefois pâle et serein Je vis, du moins on peut le croire, Car sous ma redingote noire J'ai boutonné mon noir chagrin. T. Gautier, Poésies,1872, p. 301.
2. P. méton., fam. Boutonner qqn.Lui fermer son vêtement avec les boutons dont celui-ci est muni.
Emploi pronom. réfl. Se boutonner.Fermer son vêtement à l'aide des boutons dont il est muni. Boutonnez-vous. Cet enfant ne sait pas encore se boutonner (Ac.) :
4. ... le ministre de Bavière s'enferme dans un grand habit rouge à plastron jaune, enrichi d'une paire d'épaulettes de colonel; le ministre de Prusse se boutonne dans un frac bleu, tout brillant de passementeries... About, La Grèce contemporaine,1854, p. 369.
3. ESCR. Boutonner un adversaire. Le toucher avec le bouton dont est muni un fleuret :
5. ... j'eus l'honneur de faire des armes avec vous, monsieur le comte, et de vous boutonner trois fois, sans que vous me touchiez une seule. A. Dumas Père, Paul Jones,1838, I, 4, p. 131.
Rem. La docum. ou les dict. attestent en outre boutonnage, subst. masc. Action de boutonner un vêtement; manière dont un vêtement se boutonne. Les modes d'accrochage, de boutonnage (L. Marin, Les Ét. ethniques en 1950, 1954, p. 59); boutonnement, subst. masc., bot. Formation de boutons (attesté dans de nombreux dict.).
PRONONC. ET ORTH. : [butɔne], (je) boutonne [butɔn]. Fér. 1768 : ,,on écrit deux nn et on n'en prononce qu'une boutoné``. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. boutoner (cf. aussi bouton).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1160 part. passé adjectivé botonné « (d'un habit) qui a des boutons » (Eneas, 4024 dans T.-L.); 1344 « fixer un habit par des boutons » (Tut. des enfants de Hanicotte de Cunfraing, A. Tournai dans Gdf. Compl.); 2. fin xiies. « bourgeonner » (Sermons de St Bernard, 148, 38 dans T.-L.); 3. 1542 « se couvrir de boutons (en parlant de la peau) » (Rabelais, Pantagruel, ch. 1, éd. Marty-Laveaux, I, 221). Dér. de bouton*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 137.
BBG. − Wexler (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 216.