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BOUILLIE, subst. fém.
A.− Aliment plus ou moins épais, composé de lait ou d'eau et de farine bouillis ensemble, destiné surtout à la nourriture des enfants en bas âge :
1. ... il [le paysan breton] va retrouver sa galette de sarrasin et sa jatte de bouillie de maïs cuite depuis huit jours dont il se nourrit toute l'année, ... Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 284.
P. métaph. Mélange confus, indistinct. Être dans la bouillie des révolutions (E. et J. de Goncourt, Journal,1876, p. 1138).Avoir de la bouillie dans la bouche (Quillet 1965). Parler peu distinctement :
2. C'était un ramas de gâte-sauces, d'enfants qui crachaient de la vinaigrette et de vieux chantres qui mitonnaient dans le fourneau de leur gorge une sorte de panade vocale, une bouillie de sons. Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 86.
Loc. proverbiales et fam. Faire de la bouillie pour les chats. Faire ,,un travail inutile`` (DG). (C'est) de la bouillie pour les chats. (C'est) une ,,chose indigeste`` (Pt Lar. 1906), inutile, une ,,affaire avortée, mal réussie`` (France 1907), ,,une chose incompréhensible`` (Quillet 1965).
B.− Masse plus ou moins molle provoquée par un écrasement et présentant une consistance analogue à celle de la bouillie. (Être) en bouillie. (Être) écrasé. Des légumes trop cuits, en bouillie (Pt Rob.) :
3. « C'est par une suite de cette disposition que les liquides chauds agissent d'une manière différente sur les corps sapides qui y sont plongés. Ceux [les corps sapides] qui sont traités à l'eau se ramollissent, se dissolvent et se réduisent en bouillie; ... » Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 124.
Loc. fig. et fam. S'en aller, partir en bouillie (en parlant de la viande, des légumes). Perdre de sa consistance, pour avoir bouilli trop longtemps. Mettre, réduire (qqn) en bouillie, la figure en bouillie et, p. exagér., les reins en bouillie. Les reins rendus douloureux :
4. Que de fois, fourbu et les reins en bouillie, après les excès sportifs ou cythéréens, il s'était dit : « Il me faudra deux jours pour redevenir moi-même! » Mais c'était après deux heures qu'il n'y paraissait plus. Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1312.
C.− P. ext. Mélange pâteux, souvent obtenu à froid :
5. Cette opération [le dégraissage] peut (...) se faire à froid en lavant et en brossant avec de la bouillie de chaux. H. Fontaine, Électrolyse,1885, p. 67.
Spécialement
1. ,,Boisson aigrelette préparée avec de la farine qu'on laisse fermenter dans l'eau`` (Ac. Compl. 1842, etc.).
2. ,,Chiffons bouillis et réduits en pâte liquide, avec lesquels se fabriquent le papier et le carton`` (Ac. 1835-1932).
3. Bouillie berrichonne, bordelaise, bourguignonne; bouillie cuprique. Liquide à base de sulfate de cuivre utilisé pour la protection des végétaux et, plus particulièrement, de la vigne cf. Pesquidoux, Le Livre de raison, 1932, p. 204).
PRONONC. : [buji]. [uˑ] mi-long dans Passy 1914. Pour la finale longue dans Fér. 1768, Gattel 1841 devant [ə] muet, cf. bougie, ([λ] mouillé dans Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Gattel 1841, Fél. 1851 et Littré). Enq. : /buji/.
ÉTYMOL. ET HIST. − xiies. boulie (Naiss. du chev. au Cygne, 1867, Todd. dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 299). Part. passé fém. substantivé de bouillir*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 210.
BBG. − Sain. Lang. par. 1920, p. 75. − Sigurs 1963/64, p. 97. − Termes techn. fr. Essai d'orientation de la terminol. établi par le Comité d'ét. des termes techn. fr. Paris, 1972, p. 128. − Tournemille (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1967, p. 682.