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BOUC, subst. masc.
A.−
1. ZOOL. Mâle de la chèvre. Sentir le bouc, vieux bouc :
1. Le bouc dans la Bible, pour des raisons nombreuses et manifestes, puanteur, lubricité, surabondance et rudesse de ses poils qui sont le caractère de la bestialité, cornes qui s'élèvent au-dessus de la tête et se recourbent sur elles-mêmes, violence, fantaisie, instinct sauvage et indomptable, est le symbole de la nature pécheresse. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 54.
TECHNOL. Peau de bouc, et p. ell., bouc. Outre. Les peaux de bouc sont pleines d'eau (Psichari, Le Voyage du centurion,1916, p. 185);un bouc d'huile, de vin (Ac. 1932).
2. P. anal. ou métaph., usuel, péj.
a) Homme qui sent mauvais. Bouc puant.
b) Homme d'une lubricité anormale. Vous avez en face de vous un vieux marcheur, une bête fornicante, un vrai bouc lubrique (Aymé, Les Quatre vérités,1954, p. 96).
Loc. fig. [P. réf. au rite par lequel, selon la Bible (Lévitique, XVI), chaque année la Communauté d'Israël faisait disparaître toutes les impuretés en les transférant symboliquement sur un bouc, ensuite lâché dans le désert (d'où l'épithète émissaire, du lat. emittere « envoyer »] Bouc émissaire. Personne sur laquelle on fait retomber les fautes des autres :
2. Tel est le rôle historique de l'affaire Dreyfus. Sur ce bouc émissaire du judaïsme, tous les crimes anciens se trouvent représentativement accumulés. Clemenceau, La Réparation,1899, p. 296.
B.− P. méton. Barbe de bouc, ou, p. ell., bouc. Petite barbe qui se porte au menton, le reste du visage étant rasé. Un monstre de vieil employé à barbe de bouc (Balzac, La Cousine Bette,1847, p. 35);porter le bouc :
3. J'ai rapporté d'Angleterre, entre mille autres choses, le mépris des Français qui sont de petits hommes avec bouc et moustache et qui ne savent tenir ni leur langue ni leurs affaires. Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], 1905, p. 119.
PRONONC. : [buk].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1121-35 buc « mâle de la chèvre » (Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. Walberg, 2895); a) 1690 relig. bouc émissaire (Fur.); ca 1755 fig. « personne sur qui l'on fait retomber les fautes des autres » (Saint-Simon, 252, 128 dans Littré, s.v. émissaire); b) 1690 barbe de bouc « barbe en pointe » (Fur.); c) 1881 bouc « barbe en pointe » (L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod.). Étant donnée l'aire géogr. du mot (a. cat. boch, 1249 dans Alc.-Moll, s.v. boc; aragonais, Cor., s.v. boque; ital. du Nord, DEI, s.v. bucco; dial. de Suisse romande bouk, bok, Pat. Suisse rom.), prob. du gaul. *bucco (que l'on peut déduire de l'irl. bocc, kymr. bwch, bret. bouc'h, Dottin, p. 238). Le gallo-rom. *buccus a ultérieurement bénéficié de la confluence du frq. *buk, de même sens, avec lequel il s'est confondu. (cf. dans Kluge20, s.v. Bock1, les corresp. germ. de ce frq.). Le mot est attesté sous la forme du lat. médiév. buccus dep. le vies. (Grégoire de Tours dans Nierm.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 388. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 473, b) 500; xxes. : a) 643, b) 591.
BBG. − Behrens D. 1923, p. 32. − Darm. Vie 1932, p. 61. − Hubschmied (J.). Haustiernamen und Lockrufe als Zeugen Vorhistorischer Sprach-und Kulturbewegungen. Vox. rom. 1954/55, t. 14, p. 193, 201. − Rog. 1965, p. 39, 101. − Rohlfs (G.). Traditionalismus und Irrationalismus in der Etymologie. Etymologische Streitfragen. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, p. 205. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 104. − Sain. Lang. par. 1920, p. 142. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 53, 166; t. 2 1972 [1925], p. 37, 39, 284. − Thurneysen 1884, p. 91.