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BLOTTIR (SE), verbe pronom.
A.− Se replier sur soi-même de façon à occuper le moins de place possible; se pelotonner. La joie familiale ressemble à la paix du jeune marsupiau qui se blottit dans la poche maternelle (Alain, Propos,1930, p. 957);des moineaux pépiaient, se blottissaient dans les embrasures des fenêtres (F. Carco, À Voix basse,1938, p. 66):
1. En effet, dans nos maisons mêmes, ne trouvons-nous pas des réduits et des coins où nous aimons nous blottir? Blottir appartient à la phénoménologie du verbe habiter. N'habite avec intensité que celui qui a su se blottir. Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 19.
P. métaph. :
2. ... nous n'avons jamais connaissance d'un songe de profond sommeil. Nous ne saisissons que les restes de ceux qui se blottissent dans les fanges du réveil. Maeterlinck, La Vie de l'espace,1928, p. 155.
B.− P. ext. Trouver un refuge, un abri en se cachant :
3. Ah, ne souriez pas, Wanda! Si vous aviez vu cette petite femelle, rouler sa tête contre la poitrine du mâle, et se blottir dans ses bras... R. Martin du Gard, Un Taciturne,1932, p. 1289.
4. L'homme qui se blottit la nuit dans une grotte naturelle profite d'une circonstance naturelle et son rôle vis-à-vis de la nature physique est réduit au minimum : toutefois, ce n'est pas la grotte seule qui est un fait géographique humain, mais la grotte en tant que refuge humain; ... J. Brunhes, La Géogr. hum.,1942, p. 300.
5. Le cerf fatigué de nager, revint par instinct de la conservation vers le point d'où il était parti, et se blottit contre le rivage à l'abri de plusieurs chênes. La Hêtraie, La Chasse, vén., fauconn.,1945, p. 185.
Prononc. ET ORTH. : [blɔti:ʀ], [sə] ou [sb-] ou [zb-] (je me) blottis [bləti]. Les dict. gén. écrivent blottir. On trouve la graph. blotir (se) avec un seul t dans S. Mercier, Néologie, t. 1, 1801, p. 79 : ,,Ces pauvres petites créatures, elles se blotissaient sous les vêtemens de leur mère éperdue.`` Littré signale : ,,se bloutir [est une] mauvaise prononciation``.
Étymol. ET HIST. − 1552 part. passé du verbe pronom. « pelotonné » (Ch. Estienne, Dict. latin dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 295); 1596 « se réfugier, se cacher » (E. Pasquier, Recherches, VI, 19 dans Hug.). L'hyp. couramment reçue (Diez5, p. 527; FEW t. 15, 1, p. 169; EWFS2) est celle d'un emprunt au b. all. blotten « écraser », étymon que Diez, qui semble l'avoir proposé pour la 1refois, déduit d'un h. all. blotzen « écraser » et rapproche du néerl. blutsen « contusionner, meurtrir » (dér. de bluts « cloque, ampoule », De Vries Nederl.), mais qui n'est attesté ni dans Lübben, Mittelniederdeutsches Handwörterbuch, ni dans Lasch-Borschl. Mittelniederdeutsches Handwörterbuch.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 252. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 149, b) 444; xxes. : a) 367, b) 484.
BBG. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 306. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 11, 12, 205; t. 2 1972 [1925], p. 294.