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BLASPHÉMER, verbe.
I.− Emploi intrans. Proférer des blasphèmes contre ce qui est sacré; p. ext. proférer des propos injurieux contre ce qui est respectable :
1. Comment pourrois-je blasphémer contre la source exclusive et génératrice de la vie? Pour nier cet être, ne me faudroit-il pas employer l'organe de la voix et de la parole qu'il m'a donnée lui-même? Saint-Martin, L'Homme de désir,1790, p. 60.
II.− Emploi trans. Outrager par des blasphèmes ou des propos injurieux ce qui est sacré ou respectable. J'ai nié Dieu, je l'ai blasphémé, j'avais entièrement perdu la foi (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 90) :
2. Femmes, vous blasphémez l'amour, quand d'aventure Un seul rebelle insulte à votre royauté. Ah! C'est un pire affront qu'en silence elle endure, La jeune fille à qui la marâtre nature A dénié sa gloire et son droit : la beauté! Sully Prudhomme, Les Solitudes,La Laide, 1869, p. 40.
3. Elle n'avait qu'une tactique, c'était d'empêcher les hommes de blasphémer le Seigneur et de mener avec eux des ribaudes... A. France, Vie de Jeanne d'Arc,1908, p. XLVI.
Absolument :
4. − Ne blasphémez pas, jeune homme, dit le prêtre avec un sérieux effrayant. Dieu vous frapperait de sa malédiction, il vous rendrait fou; je crains que vous ne le soyez déjà, car vous parlez comme un être privé de raison. G. Sand, Lélia,1833, p. 80.
5. Il y eut autour de l'incrédule une sorte de mouvement de pitié, comme s'il avait blasphémé dans une assemblée de moines. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Magnétisme, 1882, p. 777.
Rem. On rencontre dans la docum. le part. adj. prés. blasphémant, ante. Qui blasphème. La joie discordante et blasphémante des foules demandant le sang d'un juste (E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 84).
Prononc. : [blasfeme]. Passy 1914 transcrit [ε] ouvert pour la 2esyll. de l'inf. : (je) blasphème [blasfεm]. Fait partie des verbes qui changent l'[e] fermé de l'avant-dernière syll. en [ε] ouvert devant une syll. muette, sauf au futur et au cond. (cf. Ortho-vert 1966, p. 586).
Étymol. ET HIST. − Fin xiies. intrans. « proférer des blasphèmes » (Dialogue Grégoire, 218, 9 dans T.-L.); id. trans. « outrager en prononçant des blasphèmes » (Ibid., 218, 19, ibid.). Empr. au lat. chrét. blasphemare « id. »; emploi intrans. Tertullien, Idol., 14 dans TLL s.v., 2046, 39; emploi trans. Id., Spect., 27, ibid., 2045, 69, v. aussi blâmer.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 286. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 447, b) 483; xxes. : a) 430, b) 314.