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BIVOUAC, subst. masc.
A.− Vx. ,,Garde extraordinaire faite la nuit en plein air`` (Ac. 1835).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
B.− Usuel. Campement provisoire établi le plus souvent la nuit par un rassemblement de personnes en marche (troupes, expéditions sportives, scientifiques, etc.). Cette troupe établit son bivouac aux portes du logement du roi (Thierry, Récits des temps mérovingiens, t. 2,1840, p. 137);on entendait à six cents pieds plus bas l'agitation, les cris, le murmure du bivouac ennemi (Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 3, 1868, p. 166):
1. Ils [une nuée de Juifs] se répandirent par la ville, achetant les uniformes et les armes, vendant du pain et du lard, de l'eau-de-vie au petit verre. De bivouac en bivouac, ils poussaient de singulières brouettes, chargées de vivres ignobles. Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 91.
SYNT. Coucher, dormir au bivouac; installer son bivouac.
P. plaisant. :
2. Je crois bien aussi que j'ai quelque part une vieille mère; ... Je ne sais plus où elle a établi son bivac maintenant; ... Dumas Père, Napoléon Bonaparte,1831, V, 1, p. 113.
P. métaph. :
3. Telle était cette Convention démesurée; camp retranché du genre humain attaqué par toutes les ténèbres à la fois, feux nocturnes d'une armée d'idées assiégée, immense bivouac d'esprits sur un versant d'abîme. Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 189.
4. Elle choisit alors pour maître Gabriel Michon, un gringalet chauve qui avait une joufflure d'ange et des regards noyés d'ivrogne. Celui-là lui gaula le fessier à coups de bottes, dès le premier soir, puis deux autres le remplacèrent, se partageant en même temps le bivac de ses grâces, et ils la quittèrent d'un commun accord, ... Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 48.
P. méton. Le lieu de ce campement :
5. On amarra la barque au rivage, on fit quelques pas pour chercher un bivouac commode; ... Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1 1846, p. 390.
Rem. Pour la graphie vieillie bivac, cf. ex. 2 et 4.
PRONONC. ET ORTH. : [bivwak]. Dernière transcr. de la forme bivac dans DG : bi-vàk'. Les dict. mod. préconisent les formes bivouac et bivouaquer (cf. Ac. 1932, Rob. et Dub.). Cf. déjà Pt Lar. 1906 qui écrit s.v. bivac : ,,Forme vieille de bivouac`` et s.v. bivouaquer : ,,on disait autrefois bivaquer``. Cf. également Lar. 20eet Lar. encyclop. : ,,bivouac ou autrefois bivac et bivouaquer ou autrefois bivaquer``. Pour les dict. de la fin du xviiieet du xixes. 1. Ac. : Ac. 1798 et 1835, bivac ou bivouac; bivaquer ou bivouaquer. Ac. Compl. 1842, bihouac et plusieurs formes pour lesquels il renvoie à bivac ou à bivouac : ,,biouac, biwac, biwouack, bivoie``. Ac. 1878, bivouac; bivouaquer en notant cependant : ,,quelquefois on écrit et on dit bivac; bivaquer``. 2. Autres dict. que Ac. : Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. comme Ac. 1798 et 1835 (cf. aussi Quillet 1965). Littré ajoute néanmoins que bivouac et bivouaquer sont plus usités (à comparer avec Fér. Crit. t. 1 1787 qui signale s.v. bivouac : ,,on prononce plus communément bivac``). Lar. 19ecomme Ac. 1878. Besch. 1845, bivac, bivouac ou biouac (pour cette forme supra Ac. Compl. 1842) et bivaquer ou bivouaquer. Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844 et DG consacrent à bivac et bivaquer une vedette de renvoi à bivouac, bivouaquer.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1650 bivoie « garde d'un camp » (Mén.), forme isolée; 1690 bivouac (Fur.); 1755 bivac (Prév.); Ac. 1762 note qu',,on prononce plus communément Bivac``, forme répertoriée dans les dict. jusqu'au Lar. 20e; le sens est considéré comme vx dep. Ac. 1835; 2. 1805 bivouac, bivac « campement provisoire d'une troupe en plein air » (J. Lunier, Dict. des sc. et des arts, Paris, p. 164); 1835 « lieu de campement » (Ac.). Empr. soit au m.b.all. (Boulan, p. 168) biwacht « garde extraordinaire, service de garde auxiliaire », Lasch-Borchl. s.v., soit au néerl. bijwacht (Behrens D., p. 46 et 98; FEW t. 15, 1repart., p. 108; Valkhoff dans Neophilologus, t. 21, p. 193) « garde secondaire par opposition à la garde principale [hoofdwacht] », attesté dep. 1651 (Valkhoff, loc. cit.) et composé de bij « auprès de » et de wacht « garde »; le mot a prob. pénétré en France par l'intermédiaire des mercenaires combattant dans les armées fr. au xviies.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 203. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 428, b) 523; xxes. : a) 219, b) 85.
BBG. − Behrens D. 1923, p. 46. − Boulan 1934, p. 168. − Colomb. 1952/53, p. 118; pp. 208-210.