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BIENSÉANCE, subst. fém.
Qualité de ce qui sied bien; ce qui est bienséant.
A.− Qualité de ce qui répond aux normes morales d'une société donnée :
1. Avec le xviiesiècle commencent des mœurs sociales, sinon meilleures au fond, du moins plus sévères en apparence; le mot de pudeur, inventé par Des Portes, représente désormais quelque chose, et le sentiment de la bienséance va naître et se développer. Il n'est plus permis de tout nommer avec une sorte d'effronterie naïve, et l'obscénité, qui a conscience d'elle-même, devient clandestine en même temps que coupable. Sainte-Beuve, Poésies,1829, p. 143.
Au plur. Les bienséances. Ensemble de règles correspondant à l'éthique d'une époque. ... infraction aux bienséances publiques (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1,1823, p. 882);la tyrannie des bienséances (Guéhenno, Jean-Jacques,Roman et vérité, 1950, p. 165).
SYNT. Conforme, contraire à la/aux bienséance(s); avec bienséance, contre toute bienséance; bannir, braver, heurter, observer, oublier, respecter les bienséances; être esclave des bienséances; manquer aux bienséances. − PARAD. a) (Quasi-)synon. convenance, correction, décence, honnêteté. b) (Quasi-)anton. cynisme, immodestie, impudeur, inconvenance, indécence, messéance (vx).
B.− (Qualité de) ce qui est conforme aux usages de la politesse :
2. ... le même moi qui m'avait fait la saluer avant que je l'eusse identifiée, (...), me faisait lui tenir par bienséance jusqu'à l'heure où elle s'en allait, mille propos aimables et insignifiants... Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 402.
PARAD. a) (Quasi-)synon. civilité, décorum, étiquette, protocole, savoir-vivre, tact. b) (Quasi-)anton. grossièreté, impertinence, impolitesse, insolence, sans-gêne.
C.− Rare. (Qualité de) ce qui répond à certains critères d'appréciation esthétique :
3. Il était du bel air, et presque de la bienséance, pour un homme aimable, ou qui prétendait l'être, d'avoir ce qu'on appelait une petite maison, ... Marmontel, Essai sur les romans,1799, p. 313.
Spéc., LITT. CLASS. Qualité d'une œuvre qui répond aux lois du genre, aux exigences du sujet, des personnages, au goût dominant d'une époque. P. ext., RHÉT. Bienséances oratoires :
4. Je le peindrais à la tête d'un des premiers corps de l'État, prononçant ces discours qui sont des chefs-d'œuvre de bienséance, de mesure et de noblesse. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 272.
PRONONC. : [bjε ̃seɑ ̃:s].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1534 droict de bien seance « droit fondé sur la commodité, la convenance » (Rabelais, I, 29 dans Hug.); signalé comme ,,fam.`` par Ac. 1835; 1539 « ce qui convient » (Est.); 1580 « respect de certaines formes » (Montaigne, I, 182 dans Littré). Dér. du rad. de bienséant*; suff. -ance*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 164.
BBG. − Fabre (J.). Bienséance et sent. chez Mme de Lafayette. Cah. de l'Assoc. internat. des ét. fr. 1959, t. 11, pp. 33-36. − Pizzorusso (A.). Morvan de Bellegarde e una retorica delle bienséances. Rivista di letterature moderne e comparate. 1959, pp. 261-278.