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BIBLE, subst. fém.
A.− HIST. RELIG.
1. Recueil des Saintes Écritures comprenant l'Ancien et le Nouveau Testament. La Bible et le Coran; lire, traduire la Bible; un exemplaire de la Bible.
Spéc. [Notamment pour les Israélites] L'Ancien Testament (cf. ex. 2 infra).
P. ext.
a) Ensemble d'œuvres d'un artiste représentant des personnages ou des scènes de la Bible :
1. Dans sa Bible [du peintre Schnorr], il y a un Goliath tué par David que l'on peut comparer au Goliath de Michel-Ange, (...) Gustave Doré avait eu aussi le projet de faire une Bible : maintenant, je ne le lui conseille plus. Barbey d'Aurevilly, 3eMemorandum,1856, p. 74.
b) [P. réf. à la Bible considérée comme le livre sacré par excellence] Livre sacré des religions autres que les religions juive ou chrétienne :
2. L'Ancien Testament ou Bible des Juifs ne devrait pas éclipser pour l'homme moderne les Bibles persane ou brahmanique. Amiel, Journal intime,1866, p. 237.
2. P. méton. Volume contenant les Saintes Écritures. Acheter une bible :
3. ... Benjamin Floche, membre correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, possédait divers documents qui sans doute pourraient me servir; en particulier une Bible couverte d'annotations de la main même de Bossuet. Gide, Isabelle,1911, p. 603.
SYNT. Ouvrir, fermer la/sa bible; bible in-folio, polychrome; une bible de poche, sur papier pelure (R. Martin du Gard, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 258).
Bibles à/en images. Bibles du moyen âge, dont ,,les peintures enluminées n'étaient pas une simple illustration du texte, mais un véritable commentaire`` (Marcel 1938). Bible des pauvres. ,,On appelle « Bible des Pauvres » des Bibles illustrées dont le clergé se servait pour l'instruction du petit peuple illettré. En général, chaque page comportait une scène du Nouveau Testament, encadrée de scènes de l'Ancien qui s'y rapportent et de quelque prophète qui présentait sur une banderolle (sic) une prophétie sur le même sujet. Des vers courts et faciles à retenir complétaient la miniature ou la gravure sur bois`` (DLF M.Â.). P. ext. ,,On donne (...) le même nom (...) aux ensembles iconographiques qui décorent les églises médiévales et qui servaient aussi à l'enseignement des fidèles`` (DLF M.Â.) :
4. Il paraît évident que dans les sociétés où le public est analphabète, le langage des images devra assumer la double charge de l'explicite et de l'implicite. Il sera alors, comme on l'a dit, « la Bible du pauvre ». Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 246.
Rem. On relève dans la docum. le néol. bibliette, subst. fém. (A. France, La Révolte des anges, 1914, p. 12); dér. du rad. du lat. biblia (bible*), suff. -ette*. Petite bible.
B.− [En dehors du domaine relig.]
1. P. emploi métaph. [de A] Livre important.
a) HIST. LITTÉR. Ouvrage satirique du moyen âge, où sont passés en revue les principaux états de la société. La Bible au seigneur de Berzé, la Bible de Guiot de Provins (DLF M.Â.) :
5. ... quant à penser que les remontrances de Jean De Meung aux puissants pouvaient avoir leur origine dans un retour, alors nouveau, au libre esprit des anciens, ce serait oublier ces traités politiques, ces « bibles », ces « états du monde », où s'exerce une critique si vive : ... Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 247.
b) Livre rassemblant la doctrine d'une époque, d'un mouvement historique :
6. Pour écrire la Bible de la Révolution, il ne faut pas moins qu'un vaste concours d'intelligences. Proudhon(Lar. 19e,1866).
c) Fam. Ouvrage fondamental, auquel on attache une autorité particulière et que l'on consulte souvent. C'est sa bible (Ac. 1932). ' Relire à rebours '; c'est ma bible et mon livre de chevet (Valéry, Lettres à quelques-uns,1889, p. 11):
7. Je suis sculpteur, Monsieur De Fontgeloy. C'est le corps humain qui est mon modèle et ma bible, ... Giraudoux, Siegfried et le Limousin,1922, p. 92.
Arg. ,,À l'École de l'air, ensemble des manuels d'instruction militaire et de discipline générale`` (Esn. 1966).
d) Péj., arg. (des voleurs). Ensemble de papiers de toute sorte et sans valeur pratique :
8. Il palpa un portefeuille de cuir usé, le tira, l'ouvrit et en examina le contenu rapidement : − Des babillardes! des bibles! fit-il dépité, en ne trouvant dans la poche du portefeuille que des quittances, des notes, des lettres. E. Lepelletier, Les Secrets de Paris(ds France 1907).
2. IMPRIM. [En constr. d'appos., avec valeur d'adj. inv.] Papier bible. Papier ,,résistant et opaque, malgré une faible épaisseur``, présentant ,,une surface très régulière``, ,,surtout utilisé pour l'impression des livres qui doivent avoir beaucoup de pages sous un petit volume (comme les bibles)`` (Comte-Pern. 1963) :
9. ... parlé à mon éditeur qui voudrait publier mon journal dans un pays de langue espagnole, en un seul volume sur papier bible, mais il craint la censure. Green, Journal,1950-54, p. 94.
PRONONC. ET ORTH. : [bibl̥]. Le mot s'écrit avec une majuscule quand il désigne le recueil des livres sacrés des Israélites ou des Chrétiens.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. [xiies., Herman de Valenc., Bible dans DG, sans attest.]; début xiiies. « la Sainte Écriture » (Ernoul Le Vieux, Lai de l'Anc. et du Nouv. Test., 50 dans Lais et descorts fr. du XIIIes., texte et musique, éd. Jeanroy, Brandin et Aubry, XVIII : Si com ens la Bible est escrit); d'où 1223 « grand livre, travail important » (G. de Coincy, Les Mir. Vierge, 700, 551 dans T.-L.); 1319 « livre » (Dits de Watriquet de Couvin, 98, 482, ibid.); en partic. xiiies. titre donné par les mss à des ouvrages satiriques Bible Guiot); 2. p. anal. xvies. « livre qu'il faut souvent consulter » Bible des soldats (Lar. 19e); d'où 1950 arg. de l'Éc. de l'Air, supra Esn. 1966. Empr. au lat. chrét. biblia « livres sacrés » (iiies., S. Clementis Romani, Ad Corinthios epistulae versio latina Morin, Anec. Mareds. II, 2, 14, 2 dans Blaise : biblia et apostoli); bien attesté en lat. médiév. à partir du xiies. (Mittellat. W. s.v.), transcr. du gr. τ α ̀ β ι ϐ λ ι ́ α « id. » (Septante, Sir., prol. dans Bailly), plur. neutre de τ ο ̀ β ι ϐ λ ι ́ ο ν « papier à écrire, lettre, livre », interprété en lat. comme fém. singulier.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 257. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 107, b) 1 174; xxes. : a) 1 484, b) 1 735.