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BARBOTAGE, subst. masc.
Action de barboter; résultat de cette action.
A.− Usuel
1. Action de s'agiter dans l'eau ou dans la boue.
a) [Le suj. de l'action désigne un animal aquatique] :
1. Souvent, de cette allée (...) j'ai l'amusante représentation d'un oiseau venant prendre son bain dans la vasque, du barbotage tapageur et presque colère avec lequel il s'inonde d'eau... E. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 380.
b) [Le suj. de l'action désigne une pers.] :
2. Le placard entend à peine la cascade de l'eau sur les reins, le fracas du jet contre les poitrines, le joyeux barbotage de la jeunesse en sueur... A. Arnoux, Suite variée,1925, p. 39.
2. Au fig.
a) Action de s'expliquer ou de s'exprimer de manière confuse ou maladroite :
3. Barbotage énervant. Elle reste, têtue, moi, je n'avance pas. Je devrais repasser quelquefois mon irréligion. Renard, Journal,1901, p. 652.
b) Fait de se perdre dans une situation difficile ou dégradante :
4. Les formes et les mots qui conviennent à la poésie redevenaient sensibles et fréquents dans mon esprit, et je m'oubliais, par-ci par-là, à attendre de lui de ces groupements remarquables de termes qui nous offrent tout à coup un heureux composé, se réalisant de soi-même dans le courant impur des choses mentales. Comme une combinaison définie se précipite d'un mélange, ainsi quelque figure intéressante se divise du désordre, ou du flottant, ou du commun de notre barbotage intérieur. Valéry, Variété 5,1944, p. 113.
B.− Arg. Action de fouiller, de chercher, et p. ext. vol.
C.− Emplois techn.
1. CHIM. Action d'un gaz qui passe à l'état de bulles dans un liquide et l'agite, opération ayant pour but de purifier le gaz ou de le combiner avec un corps dissous ou en suspension dans le liquide. La distillation s'achève par barbottage (Y. Quéret, Manuel de l'industr. du gaz,1923, p. 277).
2. ÉLEV. Breuvage composé de farine ou de son délayé dans de l'eau et que l'on donne aux bestiaux comme boisson rafraîchissante ou comme remède :
5. Le traitement de la gourme consiste en injections intraveineuses d'un sérum spécifique curatif, soit le sérum antistreptococcique, soit le sérum polyvalent, à doses massives. Donner le plus tôt possible écoulement au pus des abcès. Alimenter les malades avec des barbotages ou des buvées farineuses tièdes. E. Garcin, Guide vétér.,1944, p. 223.
PRONONC. ET ORTH. : [baʀbɔta:ʒ]. Graph. plus rare barbottage.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1562 « breuvage, remède de bonne femme » (Poésies XVe-XVIes., éd. A. Montaiglon et J. de Rothschild, t. 13, p. 358 : Pour un mechant barboutage, Pour un obly en potage, Pour six blans tout au fin plus, Avoir dressé une idole) − 1580 Montaigne dans Gdf. Compl. dont la citat. est reprise dans Besch. 1845 et Lar. 19e; b) p. ext. 1863 agric. (Littré); 2. av. 1867 « action de barboter » (Alex. Dum. dans Lar. 19e: Le valetage est d'instinct aux gens de cour à visage et à cœur de plâtre, comme le barbotage aux canards), d'où p. anal. 1875 chim. (Th. Schloesing dans Ac. des sciences, Comptes rendus, 1ersemestre, t. 80, p. 266); 3. [1872 arg. des forçats « vol » dans Esn.]; 1887 (Hogier-Grison, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, p. 161 : il n'est pas rare qu'ils [les employés et les ouvriers des manufactures de tabac] se livrent au barbotage de saindonime). Dér. du rad. de barboter*; suff. -age*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 11.
BBG. − Esn. 1966.