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BAMBOULA, subst. masc. et fém.
I.− Subst. masc. Tambour primitif en usage dans certaines tribus d'Afrique Noire :
1. ... j'aime mieux ces instruments de musique, ces bugles, ces tambourins, ces bamboulas, ces violes, ces rebecs, ces lyres, ces épidoniums, ces harmonicas en bois poli... Du Camp, En Hollande,1859, p. 66.
Rem. 1. Fém. dans Pt Lar. 1906 et Lar. 20e. 2. Espèce de flûte, faite d'une tige de bambou, en usage chez les Nègres (cf. Besch. 1845 et Chesn. 1857).
Arg. ,,Nègre`` (Lar. 20e); ,,tirailleur sénégalais`` (Esn. Poilu 1919).
II.− Subst. fém.
A.− Danse exécutée au son de cet instrument; p. ext., danse primitive et violente :
2. Un jeune homme, qu'à la teinte de sa peau, (...) on pouvait reconnaître pour Abyssinien (Habesch), se précipite au milieu du cercle et se mit à danser une sorte de bamboula... Nerval, Voyage en Orient,t. 3, 1851, p. 156.
B.− Pop. Ripaille. Faire la bamboula (Esn. 1966) :
3. [Un copain :] C'est la bamboula tous les soirs : boudin, civet, vin bouché (...) Je ne sais pas d'où leur vient leur pognon, mais je t'assure qu'ils le voient partir sans regret. Giono, Les Grands chemins,1951, p. 115.
PRONONC. : [bɑ ̃bula].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1688 bambalon subst. masc. « sorte de tambour en usage chez les Noirs d'Afrique » (La Courbe, Premier voyage fait a la coste d'Afrique en 1685, Paris, 1913, p. 224 dans Arv., p. 79 : Ils [les habitants de l'île Sorcière, située devant l'île de Bissao, Guinée] ont certain instrument fait de bois et fort grand, appellé bombalon qui, étant frappé avec un baton, s'entend à ce qu'on pretend de plus de quatre lieues); 1722 baboula (P. Labat, Nouveau voyage aux Isles de l'Amérique, IV, p. 155, ibid.); 1797 bamboula (Moreau de St Mery, trad. de Duvivier de La Mahautière, chanson intitulée Lisette a quitté la plaine [1757] dans Description [...] de [...] St Domingue, t. I, p. 65 dans Brunot t. 8, pp. 1130 : Et ma seinture à sonnette, Languit sur mon bamboula); 2. p. ext. 1714 baboua subst. fém. « danse des nègres au son du bamboula » (Le P. Loyer, Relation du Voyage du royaume d'Issygny, p. 241 dans Arv., p. 80 : Elles ... s'en vont à la porte de chaque Brembis [= seigneur], faire une espece de danse en rond, qu'elles appellent Baboua, à chaque pas de laquelle elles donnent ensemble un coup de pagaye au milieu de la danse); 1836 bamboula (Raymond, Suppl. au dict. de l'Ac. fr.); 3. a) [1855 arg. bambouillat « nègre » dans Jocelin, drame, d'apr. Esn.]; 1891 bamboula (O. Méténier, La Lutte pour l'amour, p. 160 : Ce sacré Bamboula ce mal blanchi); 1916 arg. milit. (Dict. des termes milit. et de l'arg. poilu, p. 32 : Bamboula. Un tirailleur sénégalais); b) 1914-18 id. faire la bamboula (Tirailleurs algériens, 2ecolonial et 8egénie dans Esn. 1936 : Faire la bamboula, faire la bombe, se souler comme un nègre [Esnault précise : usité en Afrique avant 1914]); 1927 id. (A.-L. Dussort, Des Preuves d'une existence, p. 97). Empr. au mot des dial. sarar et bōla (Guinée port.) ka-mombulon, kam-bumbulu « tambour » (König, p. 25); la forme indigène bamboula apparaît dans une chanson haïtienne en 1757 (Duvivier de La Mahautière, Op. cit. dans Brunot t. 8, p. 1130 : Mon quitté Bram-bram sonnette Mon pas batte Bamboula [trad. supra 1]).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. − Arv. 1963, pp. 79-80. − König 1939, p. 25. − Sain. Lang. par. 1920, p. 357, 542.