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BALLE3, subst. fém.
A.− Paquet de marchandises enveloppé de grosse toile et fortement ficelé pour être transporté plus aisément. Balle de marchandises; balle de laine, de coton, de café :
1. ... il a fallu les pourvoir [les magasins], à mi-hauteur, d'une vaste porte croisée par laquelle on fait entrer, en les hissant, les innombrables balles de marchandises qui attendent là leur chargement pour une nouvelle destination. Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 158.
P. ext., rare. Paquet d'une certaine importance :
2. ... j'avise une femme âgée, proprement vêtue, mais d'aspect chétif, qui venait de poser sur un banc une espèce de grosse balle de linge et qui s'efforçait, en vain, de recharger correctement ce fardeau sur son épaule. G. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 54.
1. En partic.
a) AGRIC. Balle de fourrage. Masse de fourrage sec comprimé mécaniquement pour améliorer sa conservation et faciliter le transport :
3. On cherche (...) ces fourrages charnus surtout, aux reflets sombres, qui, séchés et pressés, avant d'être expédiés, s'accumulaient en balles grises sous le haut hangar... Pesquidoux, Le Livre de raison,1928, p. 209.
b) PAPET. Paquet de dix rames de papier :
4. ... ces bobines sont découpées en feuilles aux formats voulus, qui sont ensuite triées, comptées par mains de 24 et rames de 480 ou 500 puis, si nécessaire, pliées et pavillonnées, enfin empaquetées et mises en balles. La Civilisation écrite,1939, p. 18o06-8.
2. Vieilli. Gros paquet, contenant les articles à vendre, que le colporteur transporte sur son dos. Balle d'étoffes, balle de livres :
5. Sur le dos il avait une balle de toile, (...). De la balle s'échappaient des bouts de serviettes et de cretonne rouge. C'était un de ces colporteurs piémontais qui voyagent dans les campagnes; ils vendent aux fermes isolées du fil, des aiguilles, ... Bosco, Le Mas théotime,1945, p. 186.
a) Porter la balle. Être colporteur.
Rem. De là : porte-balle « colporteur ».
P. ext. Porter la balle. Faire du petit commerce :
6. Si l'on ose afficher une telle adoration pour l'argent dans l'un des salons les mieux composés de France (...) que sera-ce pour les malheureux marchands millionnaires aujourd'hui mais dont hier encore le père portait la balle? Stendhal, Armance,1827, p. 29.
b) [Empl. comme compl. de nom] De balle. Marchandises de balle. ,,Celles que vendent les marchands forains appelés Porteballes, et qui sont ordinairement inférieures en qualité à celles que vendent les marchands établis dans les villes`` (Ac. 1835).
P. compar., fam. et péj. De peu de valeur, de mauvaise qualité. Mouchoirs de balle, ciseaux de balle (Ac. 1835).
[En parlant d'une pers.] Juge de balle, rimeur de balle, etc. ,,Un juge ignorant, un mauvais poëte, etc.`` (Ac. 1835).
B.− Spéc., GRAV., IMPR. ,,Frotton fait de crin pétri et de colle forte en forme de miche enveloppée d'un linge ou d'une peau`` (Chautard 1937).
Rem. Utilisée avant l'invention du rouleau pour encrer les caractères, elle est encore employée en gravure sur bois pour l'encrage des planches.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1268-71 bale « paquet de marchandise, en gén. enveloppé de toile pour le transporter » (E. Boileau, Mestiers, 2ep., XIII, 12, var. dans Gdf. Compl. : Et doivent de l'arivage de chascune bale I. den.); 1680 fig. et péj. (Rich. : Un rimeur de bale. C'est-à-dire, un mechant rimeur). Empr. à l'a.b.frq. *balla, que l'on peut déduire de l'a.h.all. balo, m.h.all. balle, all. mod. Ballen « balle de marchandise »; ces formes sont des var., de déclinaison faible, de l'all. Ball « balle, pelote », de déclinaison forte, remontant lui-même à un germ. primitif *ball-, racine i.-e. *bhel- « souffler, bouffer » (Kluge20, s.v. Ballen; IEW t. 1, pp. 120-121). L'hyp. d'un empr. à l'a. h.all. (Kluge dans Z. rom. Philol., t. 41, p. 678) convient moins bien étant donné le caractère gallo-roman du mot : l'esp. bala, fin xiiies. et l'ital. balla, xives., sont empr. au fr. (Cor.; DEI et Devoto). Le même argument vaut à l'encontre de l'hyp. d'un empr. au germ. antérieurement à l'invasion franque. (Brüch, pp. 66-67).
BBG. − Duch. 1967, passim.Lammens 1890, p. 278.