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BALLE2, subst. fém.
Petit projectile généralement métallique, de forme sphérique ou oblongue, propulsé isolément par certaines armes de jet (fronde, etc.), par les armes à feu portatives, ou propulsé en nombre par certaines pièces d'artillerie :
1. Allons donc, mon cher abbé, vous radotez : croyez-vous qu'une flèche antique allât plus vite qu'une balle moderne chassée d'une arquebuse rayée? J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg,1821, p. 286.
2. ... il défait son fusil qu'il portait en bandoulière et lâche deux coups sur Brunel. L'un des deux coups était chargé à balle et blessa le Brunel (...). Le docteur jura qu'il avait oublié que l'un des canons avait une balle... Stendhal, Lamiel,1842, p. 50.
3. Le commandeur Aspertini a trouvé à Modène des balles de fronde qui avaient été lancées en l'an 43 avant notre ère... A. France, L'Anneau d'améthyste,1899, p. 262.
SYNT. a) Balle d'arquebuse, de fronde, de fusil, de mitrailleuse, de mousquet, de mousqueton, de pistolet, de revolver. b) Balle(s) claquer, crépiter, percer qqc., pleuvoir, ricocher (sur), siffler; balle(s) rester dans les chairs, traverser la poitrine; balle(s) blesser, faucher, toucher qqn. c) Calibre, trajectoire d'une balle; éclats, rafale, sifflement, sillage de balle(s); à l'abri, à l'épreuve des balles. d) Abattre qqn d'une balle, loger une balle en plein cœur, mourir d'une balle, tomber sous les balles de qqn; mériter une balle dans la tête, dans la peau; se tirer une balle dans la tête, dans le cœur.
1. En partic.
a) MILITAIRE
Balle d'expansion, expansive; balle creuse, évidée. Balle explosible ou explosive, balle dum-dum. Contenant un mélange explosif qui libère l'éclatement de la capsule au point d'impact.
Balle traçante :
4. La chasse ennemie revint, tira de nouveau de toutes ses mitrailleuses; les balles traçantes tendirent autour de l'avion une toile d'araignée de traits rouges. Malraux, L'Espoir,1937, p. 793.
Balle lumineuse :
5. J'ai vu là, sur l'avant, trois coups de lance divergents. Trois longues tiges verticales et brillantes. Sillages de balles lumineuses ou d'obus lumineux de petit calibre. Saint-Exupéry, Pilote de guerre,1942, p. 333.
Boîte à balles. Projectile de certaines armes lourdes, fait d'un cylindre métallique garni de balles. Synon. boîte à mitraille.
Balle mâchée (vx). Balle déformée avec les dents pour être rendue plus dangereuse.
Balle de canon. ,,Se dit (...) du boulet dont on charge le canon; mais ce n'est guère que dans les phrases suivantes. Canon chargé à balle. Ce canon porte vingt-quatre livres de balle`` (Ac. 1798). Synon. boulet :
6. ... le patron de la jeune Amélie avait monté sur pivot, (...) deux petites couleuvrines pareilles à des fusils de remparts, qui, (...) pouvaient envoyer une jolie balle de quatre à la livre à mille pas. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 272.
Balle morte. Balle qui, ayant dépassé sa portée normale d'action, a perdu vitesse et force d'impact :
7. − Vous avez été fusillé, et vous vivez! ... dit Camusot. − J'avais quelques intelligences avec les soldats (...) et alors ils m'ont placé si loin que j'ai seulement reçu des balles presque mortes, ... Balzac, Splendeur et misères des courtisanes,1847, p. 421.
Balle perdue. Balle qui a été tirée au hasard ou a manqué son objectif. Être tué d'une balle perdue.
P. métaph. Action, propos, qui manquent leur but :
8. Le combat pour le progrès veut la concentration des forces (...) Pas de balle perdue dans la bataille des principes. Hugo, Actes et paroles,2, 1875, p. 457.
9. Cependant je m'occupe de vous, je vous donne de ma substance, il m'arrive de vous parler comme si je parlais à un monde inconnu. Combien de ces paroles ont atteint leur but? Que de balles perdues! Montherlant, Pitié pour les femmes,1936, p. 1157.
Pare-balles :
10. Il y avait en ce point, naguère, un créneau de veilleur qui a été démoli. On a refait le créneau plus bas avec deux pare-balles (...). Paradis me dit, (...) : − C'est moi qui ai arrangé ces deux boucliers-là, ... Barbusse, Le Feu,1916, p. 257.
b) CHASSE
Moule à balles :
11. ... des enfants, en jouant, découvraient sous un tas de copeaux et d'épluchures un sac qui contenait un moule à balles, un mandrin en bois à faire des cartouches, ... Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 36.
Faire balle. Avoir un point d'impact unique identique à celui que produirait une balle :
12. La plaie était affreuse à voir : la charge, − du plomb de lièvre, − avait fait balle; des morceaux de toile noircie y étaient pris encore. Pourrat, Gaspard des montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 235.
P. métaph. :
13. − Ah çà! Pourquoi ne le voit-on plus? demanda le président de l'air d'un homme qui ressent une commotion produite par mille observations oubliées dont la réunion subite fait balle, pour emprunter une expression aux chasseurs. Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 68.
14. Devant les portraits de famille, mâcher patiemment le mot qui fera balle dans la vanité des maîtres. Ne pouvoir jamais s'enthousiasmer qu'à blanc. Renard, La Lanterne sourde,1893, p. 298.
c) Argot
Raide comme balle. De manière rapide, brutale et inattendue :
15. ... il lui passerait plutôt sur le corps avant d'arriver à la petite. Un soir, elle s'approcha du monsieur et lui envoya raide comme balle que ce qu'il faisait là n'était pas bien. Zola, L'Assommoir,1877, p. 722.
Un(e) bouffe-la-balle. Personne joufflue, gros mangeur; ,,expression apparue, peu après la conspiration du général Mallet contre Napoléon Ier, dont l'un des protagonistes avait reçu un coup de pistolet dans la bouche lors de son arrestation`` (Éd. 1967).
Vulg. Trou de balle. Anus.
2. Spécialement
a) MAR. Balle à queue (boulet à queue) (...). ,,Instrument de calfat dans quelques ports. C'est un boulet monté d'un manche ou queue en fer, qu'on fait fortement chauffer pour servir à la liquéfaction d'un seau de brai dans lequel on le plonge à peu près rouge`` (Will. 1831).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes.
b) PÊCHE. Pêche à la balle. ,,On nomme ainsi une pêche qui se fait avec une ligne garnie dans sa longueur de petites baguettes dites baluettes, à l'extrémité desquelles sont empilés des haims, et cette ligne est terminée par une balle ou petit boulet, qui la fait caler. (...). On appelle cette pêche traîner la balle, parce qu'elle se fait en bateau sans voile`` (Baudr. Pêches 1827).
Rem. Également attesté dans la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que dans Lar. 20e.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1534 jeux, jouer à la balle (Rabelais, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, t. 1, ch. 23, p. 86 : & iouoient à la balle, à la paulme); 2. 1534 artillerie (Id., op. cit., ch. 37, p. 138 : [Gargantua] se testonnant de son pigne [...] faisoit tomber à chascun coup plus de sept balles de bouletz qui luy estoient demourez entre ses cheveulx à la demolition du boys de Vede). Empr. à l'ital. du Nord balla (corresp. à l'ital. palla) (Barb. Misc. t. 3, no2; Bl.-W.5; Dauzat68; DEI; FEW t. 151, s.v. balla) attesté au sens 1 dep. av. 1519 (Léonard de Vinci [1452-1519] I, 318 dans Batt.); le sens 2 est seulement noté ,,ancien`` dans Batt. L'ital. balla est issu du longobard *balla corresp. à l'a. b. frq. de même forme, v. balle3« paquet ».
BBG. − Duch. 1967, passim.Gottsch. Redens. 1930, passim.