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BALDAQUIN, subst. masc.
A.− ARCHIT. Ouvrage architectural en forme de dais soutenu par des colonnes et couronnant un trône, un autel :
1. Sous le baldaquin en pierre qui couvrait autrefois cette châsse, il vit que chaque marche était profondément creusée, et on lui dit que c'était la trace des pélerins innombrables qui étaient venus s'y agenouiller autrefois, mais qui depuis trois siècles n'y venaient plus. Montalembert, Hist. de ste Élisabeth de Hongrie,1836, p. IV.
2. A-t-on jamais remarqué les singulières figures qui se trouvent, à Saint-Pierre, au bas des quatre piliers torses du grand baldaquin baroque? Green, Journal,1935-39, p. 23.
P. métaph. :
3. ... il n'est permis d'accorder à ce peuple aucune science quelconque; il ne connoissoit pas la moindre vérité physique ni astronomique : pour lui la terre n'étoit qu'une platitude et le ciel qu'un baldaquin; sa langue dérive d'une autre, et aucune ne dérive d'elle; ... J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 56.
B.− AMEUBL. Dais garni de tentures élevé au-dessus d'un lit, d'un catafalque, d'un trône, etc. Un lit à baldaquin, surmonté d'un baldaquin (Ac. 1835-1932) :
4. Mmela capitaine C. trônait sur le premier fauteuil à baldaquin du premier rang de l'église. Jouhandeau, M. Godeau intime,1926, p. 289.
5. ... « pour construire un opéra, Meyerbeer se sert avant tout d'un baldaquin ». Il est bien évident que ce baldaquin, fait pour suggérer la puissance, la majesté, ou la grandeur du personnage qui se promène sous son toit, remplit mal son rôle. Supporté par quatre nigauds, pour peu qu'il frôle dangereusement la tiare d'une basse grand-prêtre ou la couronne d'un empereur baryton, il compromettra l'entrée de l'acteur et atteindra un effet de ridicule facilement prévisible. Arts et litt. dans la société contemp.,1936, p. 6408.
PRONONC. ET ORTH. : [baldakε ̃]. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 écrivent baldachin (à côté de baldaquin en 1787).
ÉTYMOL. ET HIST. − [1352 dans Dehaisnes, Hist. de l'art en Flandre, 377 et 643 d'apr. Quem.]; ca 1380 baldekin « dais soutenu par des colonnes et garni de tentures, qui couronne l'autel dans les églises ou sous lequel marche le prêtre dans les processions » (J. d'Outrem., Myreur des histors, V, 29 dans Gdf. Compl. : Emblarent les reliques des engliezes, calixes, inchensiers et livres, baldekins, vestemens et aournemens); 1746 « ciel de lit d'où pendent les rideaux » (État des meubles de Charlotte Desmares, comédienne du roi dans Havard : un lit dont l'impériale est faite en baldaquin couvert de perse garnie de franges); 1762 « dans garni de tentures, qui surmonte un catafalque » (Ac.). Empr. à l'ital. baldacchino (Kohlm., p. 30; Brunot t. 2, p. 209; Wind, p. 120; Nyrop t. 1, § 43) attesté au sens de « riche drap de soie » dans le lat. médiév. baldekinus (domaine ital.) en 1197 dans Gay t. 1, p. 134; l'ital. est attesté en ce sens au xiiies. d'apr. DEI et au sens de « dais » seulement dans la 2emoitié du xves. (Bisticci [1441-1498] 3-50 dans Batt.). L'ital. baldacchino est dér. de Baldacco, forme toscane du nom de Bagdad, siège de fameuses fabriques de soieries. Auparavant, au sens de « riche étoffe de soie », les formes directement issues de l'a. fr. Baldac, Baudac, formes fr. anc. de Bagdad (Baudac en 1298, Marc. Pol., ch. 25, p. 21 dans Gay t. 1, p. 134b) : baldekin ca 1160 (Enéas, éd. Salverda de Grave, 7639 dans T.-L., s.v. baudequin), baudequin ca 1200 (J. Renart, G. de Dole, éd. Servois, 235, ibid.); v. aussi Höfler, p. 98 et Bambeck Boden, p. 154.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 90.
BBG. − Hist. de mots. Vie Lang. 1964, pp. 291-292. − Lammens 1890, p. 40. − Wexler (P.-J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 211.