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BAISE(-)MAIN,(BAISE MAIN, BAISE-MAIN) subst. masc.
Domaine des rapports soc.Action de baiser le dessus de la main d'une personne.
A.− Règle de l'étiquette consistant à baiser la main d'un souverain en signe de respect :
1. ... sitôt que le roi parut, il ne fut plus question que de lui baiser la main; et ceux qui l'avaient baisée la voulant baiser encore, il n'y eut ni maire ni adjoint, pas un ouvrier de la ville, du port, de l'arsenal, que je pusse faire démarrer de l'antichambre ou de l'escalier tant qu'a duré ici le séjour de Sa Majesté. Un bon usage à faire du sceptre dans cette occasion, c'eût été d'en casser le nez à tous ces friands du leccazampa. Mais point; tout le monde, hors moi, prenait plaisir à cette sottise. J'eus beau crier, jurer, me plaindre, le baise-main l'emporta toujours sur une misère comme était celle d'armer toutes les places et les côtes de la Calabre. Le roi s'en allant à la fin, je me croyais quitte des niaiseries et des tracasseries de cour. Courier, Lettres de France et d'Italie,1825, p. 706.
P. méton., vx. Réception officielle au cours de laquelle se pratique le baisemain :
2. la reine. Vrai! Casilda, c'est étrange, Ce marquis est pour moi comme le mauvais ange. L'autre jour, il devait partir le lendemain, Et, comme à l'ordinaire, il vint au baise-main. Tous les grands s'avançaient vers le trône à la file; Je leur livrais ma main, j'étais triste et tranquille, ... Hugo, Ruy Blas,1838, II, 1, p. 365.
B.− Usage mondain consistant à baiser la main d'une dame en signe de politesse et d'hommage :
3. ... elle continua, inclinant la tête de côté, minaudière et levant vers moi sa main droite : − Le baron et moi, nous sommes heureux, Monsieur, de vous recevoir à notre table. Je donnai de la lèvre contre une bague, et me relevai du baise main en rougissant, car ma position entre les Saint-Auréol et les Floche s'annonçait gênante. Gide, Isabelle,1911, p. 617.
4. Elle ne parut pas lui en vouloir, le raccompagna elle-même jusqu'à la porte de l'antichambre, lui tendit des doigts aux ongles pâles, le dos de la main tourné vers le haut. Simon n'avait pas l'habitude du baise-main. Il éleva le poignet à contre-temps. Un très léger sourire, le premier qu'elle ait eu depuis le début de l'entretien, parut sur les lèvres de MmeEterlin. Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 65.
SYNT. Faire ses baise-mains (vx) (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 7). Présenter ses baise-mains (Nodier, La Fée aux miettes, 1831, p. 166). Présenter ses civilités.
Rem. Le mot désigne parfois l'action de baiser le bout de sa main à l'adresse de personnes qu'on ne peut directement atteindre. Envoyer des baisemains de tous les côtés (Mérimée, Mosaïque, 1833, p. 267).
Emploi adjectivé. Porté sur le baise-main :
5. ... je fus abordé devant le « Zellis », qui s'appelle aujourd'hui carrément « Chez les Nudistes », par un nègre ravissant, bien élevé, très baise-mains, et possesseur pour le surplus d'un pardessus chaud et soigné de propriétaire de chevaux. Pas un nègre de jazz ou de ring. Un nègre cultivé que se disputaient quelques dames et qui eut son heure de célébrité, rapport, disait un barman de la même couleur, à des trucs en bois et en ficelle qu'il leur refilait gentiment. Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 140.
PRONONC. : [bεzmε ̃]. Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 indiquent une demi-longueur pour [ε].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1306 dr. féod. « hommage rendu à un suzerain en lui baisant la main » (G. Guiart, Royaux Lignages, éd. Buchon, I, 1576 dans T.-L. : Salehadin tant l'onoura [le roi Richard] Et li donna a baisemain Si largement hui et demain, Qu'il lessa perdre par faintises Japhes et Gadres qu'il ot prises); b) 1573, 19 nov. « cérémonie de cour où l'on baise la main du souverain » (Négoc. de la Fr. dans le Lev., III, 449 dans Gdf. Compl. : Et n'oublient pas de dire qu'on ne leur a rien donné depuis mon dernier baise main); 2. ca 1590 « salutation faite à une pers. en lui baisant la main » (Montaigne, II, 12 dans Hug. : Qui n'attribuoit à stupidité et à bestise, de les voir muets, ignorans la langue Françoise, ignorans nos baise-mains, et nos inclinations serpentées...?). Composé de la forme verbale baise de baiser1* et de main*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 22.