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AÏE, AHI, interj.
Exclamation qui traduit la douleur, une surprise désagréable, une contrariété soudaine :
1. « Ces ânes-là, avec leurs drogues, ils m'ont... Aïe, ma jambe!... Ils m'ont... Ils m'ont démoli l'estomac!... Aïe! » La douleur était si soudaine et si aiguë, qu'en un instant elle disloqua tous les traits de son visage. R. Martin du Gard, Les Thibault,La Consultation, 1928, p. 1061.
2. Aïe! Voici mon maître et je ne suis pas allé voir Apoline. Je lui dirai que si. Il me croira s'il veut. A. Camus, Les Esprits,adapté de P. de Larivey, 1953, I, 3, p. 459.
3. Quel malheur que de loger des diables! Je ne puis me décharger de ma bourse en mon logis (...). Oh! Si on me la trouvait! Deux mille écus! Non, je les porterai avec moi. Maudits diables! Aïe! s'ils allaient m'entendre! Il vaut mieux que je la cache! A. Camus, Les Esprits,adapté de P. de Larivey, 1953I, 5, p. 468.
Souvent répétée, avec parfois une nuance d'agacement ou de regret :
4. Mes seigneurs, mes bons seigneurs, par grâce et par pitié, aidez-moi à mettre ce fardeau sur mes épaules, afin que je puisse m'en retourner auprès de mon maître, car, si je tarde, il me tuera. Ahi! Ahi! V. Hugo, Le Rhin,1842, p. 197.
5. − (...) Il n'est pas temps de mourir, mon vieux, mais de te reposer. Je filerai vers Camaron dès l'aube. − Ahi! Ahi! gémit l'homme. G. Bernanos, Une Nuit,1928, p. 31.
Prononc. − 1. Forme phon. : [aj]. Fouché Prononc. 1959, p. 5 précise que la graph. ï se prononce [j] dans l'interj. aïe (à comparer avec la graph. ï = [i] dans 4). Il note par ailleurs (p. 438, 440) que ,,dans le cas de deux mots non séparés par un silence, il n'y a pas de liaison lorsque le second (...) est (...) une des interjections : ah! aïe! (ou ahi), eh! oh! ouais! ouf!``. 2. Homon. : ail, aille (s, nt) du verbe aller.
Étymol. ET HIST. − 1473, exprime la souffrance (Doc. hist. inéd., tirés des coll. mss de la Bibl. Royale, publ. par M. Champollion-Figeac, 1841, t. 1, 2epart. p. 704 : Et lui estant illec, oyt une personne qui se plaingnoit en disant Aye!); 1663 id. (Molière, L'Etourdi, 2, 9 ds Littré : Aïe! Aïe! que je souffre! Aïe, aïe, à l'aide). Onomat. Apparaît ca 1100, sous la forme ahi (Rol., éd. Bédier, 763 : Ahi! culvert malvais hom de put aire), qui, à partir de Ac. 1798 sert de vedette de renvoi à aïe. L'explication par le subst. aïe « aide » ou par la forme impér. du verbe aiier (DIEZ3) doit être écartée, ces formes étant dissyllabiques, alors que l'interj. est monosyllabique.
BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Dem. 1802. − Esn. 1966. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Littré-Robin 1865. − Michel 1856. − Prév. 1755.