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AVANTAGEUX, EUSE, adj.
I.− [En parlant de choses]
A.− [En parlant d'une affaire, d'une situation, etc.] Qui procure un avantage. Poste, traité avantageux (Ac. 1798-1932) :
1. − C'est pourquoi, continua le Père, je réclame l'obéissance que vous me devez, et j'exige que, sous quinze jours, vous soyez l'époux de la femme que je vous destine; c'est un mariage honorable et avantageux. Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 59.
2. Quelle explication avantageuse et combien elle est commode! H. Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 208.
3. Il est très flatteur et très avantageux d'être la maîtresse d'un ministre. Gurau ne la quitterait pas; (...). Pécuniairement, il l'aiderait davantage. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 126.
4. C'est aussi parce que le mensonge est avantageux, flatteur, plaisant (tout au moins pour le plus grand nombre), tandis que la vérité gêne et blesse toujours quelques-uns par quelques côtés. Gide, Journal,1934, p. 1205.
SYNT. Dans le vocab. comm. et financier. Les conditions matérielles les plus avantageuses (H. Chardon, Les Trav. publ., 1904, p. 189), commerce, placements, prix (plus) avantageux. Trouver une situation plus avantageuse (Larbaud, Fermina Marquez, 1911, p. 213), tirer le parti le plus avantageux de ses capitaux (Say, Traité d'écon. pol., 1832, p. 181).
Cour. et fam. Économique, qui fait de l'usage :
5. [Chez le cordonnier :] Ernest, ceux-là sont trop justes, je t'assure. Tu comprends, quand on grandit, il faut des souliers avantageux. J. Richepin, Le Pavé,1883, p. 122.
Spéc., DR. Part avantageuse. ,,Préciput que l'aîné prenait en plus de la part des autres frères et sœurs dans la succession familiale`` (Lep. 1948).
B.− [En parlant d'une vue de l'esprit, d'un point de vue, etc.] Qui est à l'avantage d'une personne, en sa faveur :
6. Ce qui constitue l'essence du talent, le désir de montrer la pensée sous un jour avantageux, leur eût semblé une frivolité, comme la parure des femmes, qu'ils traitaient nettement de péché. Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 147.
SYNT. Avoir une opinion, une idée avantageuse de qqn. Mettre, présenter qqc. sous un jour avantageux (Ac. 1835-1932).
Spéc. [En parlant d'un trait du comportement, etc.] Qui met les attraits physiques d'une personne en valeur :
7. Il avait dû lutter contre des obstacles de nature, contre son organe, contre sa taille, contre un extérieur peu avantageux. Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 359.
SYNT. Couleur, coiffure, parure avantageuse (Ac. 1798, 1835), mine avantageuse (Besch. 1845), une taille fort avantageuse (Mauriac, La Vie de Jean Racine, 1928, p. 45).
II.− [En parlant d'une pers.] Qui se met (trop) ostensiblement en valeur, qui cherche à prendre avantage sur les autres ou à se targuer d'avantages qu'il est seul à s'attribuer :
8. ... au lieu d'un homme armé de la lyre, un petit singe, sans manières, sans portée, sot et avantageux, qui peut avoir de l'esprit à l'Houmeau, mais qui devient à Paris un garçon extrêmement ordinaire? Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 174.
9. Il y avait là-dedans toute la naïveté de la jeunesse, qui est un peu égoïste, ou plutôt un peu avantageuse en amour, et qui croit aussi largement au bonheur qu'elle donne qu'à celui qu'elle reçoit. Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 24.
P. ext. Avoir, prendre un ton, un air avantageux (Ac. 1835-1932), un ton haut et avantageux (Thierry, Récits des temps mérovingiens, t. 2, 1840, p. 351) :
10. La plupart des députés se présentaient d'un air avantageux, étrennaient des redingotes neuves, s'attardaient devant l'urne... De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 344.
11. Cette plénitude aisée. Ce gonflement de sa puissance. Ce ton comme avantageux. Et presque provocant. Cette courbe d'orgueil. Cet avantage pris, enlevé. Cette sorte de ton tout particulier. Péguy, Victor-Marie, comte Hugo,1910, p. 753.
Rem. ,,On dit d'un homme qui est attentif à prendre toutes sortes d'avantages au jeu, et à profiter de tout, qu'il est avantageux au jeu`` (Ac. 1798).
PRONONC. : [avɑ ̃taʒø], fém. [-ʒø:z].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1418 « (d'une chose) qui apporte de l'avantage, commode » (Caumont, Voy. à Jérus., 81, La Grange ds R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 129 : Et c'est une place moult avantajose); 1421 (Ghill. de Lannoy, Œuvres, 102, Potvin, ibid.); 2. fin xvies. « (d'une pers.) qui tire vanité d'avantages qu'il s'attribue » (L'Est., Mém., 2ep., p. 518 ds Gdf. Compl. : Il est homme fier, haut a la main, et avantageus en paroles); cf. av. 1564 « hautain » (Calvin, Serm. sur la premiere à Timothee, 17 ds Hug.); 3. [1527, FEW, t. 24 s.v. abante, 6 a]; 1640-51 « (d'une chose) qui est à l'avantage de qqn » (Perrot d'Ablancourt, trad. de Tacite, Germanie ds Dict. hist. Ac. fr. : Ils ont les cheveux blonds, les yeux bleus, un regard farouche, une taille robuste et avantageuse, le corps incapable d'un long travail). Dér. de avantage*; suff. -eux*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 755. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 480, b) 722; xxes. : a) 848, b) 1 050.
BBG. − Bernelle (A.). L'Intermédiaire des ling. curieux. Vie Lang. 1957, p. 381. − Lep. 1948.