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AUMUSSE, subst. fém.
COST. ECCL.
A.− Coiffure de fourrure devenue simple ornement ecclésiastique et qui est portée par les chanoines et les chantres sur le bras gauche lorsqu'ils vont à l'office (l'aumusse est un signe de la dignité ecclésiastique). Aumusse de petit-gris. Porter l'aumusse (Ac. 1798-1932) :
1. Charles X, Louis XIX et Henri V descendant di Enrico di Borbone, sont donc gentilshommes de la République de Venise qui n'existe plus, comme ils sont Rois de France en Bohême, comme ils sont chanoines de Saint-Jean-de-Latran à Rome, et toujours en vertu de Henri IV; je les ai présentés en cette dernière qualité. Ils ont perdu leur épitoge et leur aumusse, et moi j'ai perdu mon ambassade. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 351.
2. Le luxe de sa chapelle et de sa collégiale tournait positivement à la démence. À Tiffauges, résidait tout le clergé d'une métropole, doyen, vicaires, trésoriers, chanoines, clercs et diacres, écolâtres et enfants de chœur; le compte nous est resté des surplis, des étoles, des aumusses, des chapeaux de chœur de fin-gris doublé de menu vair. Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 77.
SYNT. Aumusses fourrées d'hermine (Renan, Drames philos., L'Eau de jouvence, 1881, V, 3, p. 504). Siéger dans sa stalle avec l'aumusse et le surplis (Barante, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 2, 1821-24, p. 136).
Arg. Porte-aumusse :
3. Porte-Aumusse. − Maître cordonnier. − Allusion au tablier de cuir. − « Nous lui délivons [lire délivrons] le brevet de porte-aumusse, (...) » (Vieux farceur). Larch.1872, p. 203.
B.− Capuchon de tissu, souvent fourré, couvrant la tête et les épaules et de longueur variable, porté par les religieux réguliers ou séculiers et par les laïcs des deux sexes au Moyen Âge notamment :
4. Le bûcheron matinal était vêtu d'une ample souquenille grise, en toile épaisse, et il cognait, avec sur sa tête cette sorte de capuchon qu'ils nommaient encore l'aumusse. J. de La Varende, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour,1936, p. 178.
SYNT. Une aumusse verte (J. de la Varende, Contes sauvages, 1938, p. 10). Une aumusse de bouvier (J. de la Varende, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, 1936, p. 53). Une aumusse de soie (Nerval, Voyage en Orient, t. 1, 1851, p. 86). Humble prêtre, encapuchonné d'une aumusse (Bertrand, Gaspard de la nuit, 1841, p. 110).
Rem. Ce sens n'est relevé que chez ces auteurs.
PRONONC. ET ORTH. : [omys]. Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 notent une durée mi-longue pour la 1resyll. du mot. Ac. Compl. 1842 enregistre aumuce avec la mention ,,v. lang.``. Gattel 1841 signale : ,,quelques-uns écrivent aumuce``. Besch. 1845 et Littré admettent aumuce et aumusse.
ÉTYMOL. ET HIST. − Apr. 1190 « sorte de chaperon garni de fourrure » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 3754 ds T.-L. : S'aumuce trait, si li dit : Tien, Freme te la ja sus ton chief); p. ext. xiiies. « ornement garni de fourrure que portent les chanoines » (La queue de Renart ds Littré : Renart est, quant veut, abbé; Quant il veut, l'aumuce prent Tout à son commandement). Du lat. médiév. almutia, usage eccl., ann. 1158-60 (Rahewinus, Gesta Friderici imp. 4, 77, p. 327, 23 ds Mittellat. W. s.v.); usage séculier, ann. 1255-56 (Wilhelmus Rubruqvensis, Itinerarium ad partes orientales, p. 273, 7, ibid.). Ce lat. médiév. (d'où aussi esp. almuça, a. prov. et cat. almussa, ital. almuzia et peut-être aussi l'all. Mütze, m.h.all. almuz) est d'orig. obsc. L'étymon ar. al mustaka « manteau de fourrure à longues manches » (Lok., no1520; Kluge20, s.v. Mütze) fait difficulté des points de vue phonét. et hist. (Cor. t. 3, p. 466). L'hyp. d'un croisement entre le lat. amictus, amiculum « vêtement » et le lat. médiév. caputium « capuchon » (Cor., loc. cit., EWFS2) fait difficulté du point de vue phonétique.
BBG. − Adams (G. C. S.). Fr. aumusse; Engl. amice. Studies in philology. 1937, t. 34, pp. 49-51. − Archéol. chrét. 1924. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Boul. 1970 (s.v. aumuce). − Cost. 1899. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Laborde 1872. − Lammens 1890, pp. 30-31. − Leloir 1961. − Marcel 1938. − Mots rares 1965. − Pope 1961 [1952], § 86. − Timm. 1892.