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ATTERRER2, ATTÉRER, verbe intrans.
A.− MAR. Arriver de la haute mer dans le voisinage d'une terre, et la reconnaître. Synon. plus mod. atterrir2* :
1. Atterrer ou atterrir, v. n. C'est découvrir la terre, en venir à vue, la reconnaître au bout d'un voyage de long cours. On dit, nous avons atterré sur Belle-Île, sur Ouessant, sur les Sorlingues, etc. Atterrissage et atterrir remplacent parmi les matelots en général, les mots atterrage et atterrer. Ils disent, à l'atterrissage; tel jour nous avons fait notre atterrissage, nous avons atterri sur Belle-Île, etc. Will.1831.
B.− P. ext.
1. MARINE
a) [Le suj. désigne un vaisseau, un bâtiment ou, p. méton., l'équipage] Venir à terre, aborder :
2. Il s'agit d'attérer à Saint-Domingue. Après la traversée de l'océan, venant d'Europe, et s'être mis en latitude du vieux cap de Saint-Domingue, on fait route à l'ouest jusqu'à ce que l'on reconnaisse la Grange. Ensuite on va reconnaître le Cap-français, et puis l'on côtoie l'île de Saint-Domingue jusqu'au môle Saint-Nicolas en passant entre la Tortue et le port de Paix. Baudry des Lozières, Voyage à la Louisiane,1802, p. 155.
3. Lorsqu'il [le Préfet] apprit qu'une chaloupe montée seulement de deux hommes était atterrée, il ne douta point qu'Armand ne fût un des deux naufragés, car tous les pêcheurs parlaient de lui comme de l'homme le plus intrépide à la mer qu'on eût jamais vu. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 258.
Rem. Attesté ds Ac. 1798, DG.
b) [Le suj. désigne des choses diverses charriées par les flots de la mer] :
4. Je puis encore citer ces deux bouteilles, dont la première, jetée par un Anglais dans la baie de Cadix, fut pêchée sur les côtes de Normandie, avec une lettre adressée à Londres; et dont la seconde, mise à la mer à cent vingt lieues de la côte d'Espagne, a attéré sur le cap Prior avec une lettre à mon adresse. J'ai appris qu'une troisième bouteille avait été jetée, il y a plusieurs années, à deux cents lieues au nord de l'île-de-France, et qu'elle avait abordé dans cette île. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 84.
Rem. La forme avec auxil. être (ex. 3) indique le résultat de l'action, l'état de chose consécutif à l'action.
2. AÉRON. Synon. anc. et inus. de atterrir :
5. − Une voix propose d'atterrer (...) : il n'y a plus une ombre d'hésitation quand celui d'entre nous qui s'est plus spécialement chargé de la boussole et des cartes déclare que la mer est à six lieues. Nadar, Mém. du Géant,1864, p. 349 (Guilb. Aviat. 1965).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1160 « renverser par terre » (Benoit, Ducs de Normandie, II, 14468 ds Gdf. Compl. : Eissi atterron les Normanz, les orgoillos, les sorquidanz), qualifié de ,,vieilli`` par DG; 1590 fig. « accabler » (Montaigne, III, 6 ds Hug. : Je ne me sens pas assez fort pour soustenir le coup et l'impetuosité de cette passion de la peur, ny d'autre vehemente. Si j'en estois un coup vaincu et atterré, je ne m'en releverois jamais bien entier); 2. 1153 mar. « prendre terre, aborder » (Wace, St Nicolas, éd. N. Delius, 860 ds T.-L. : Tut droit en sunt al port venu, Dont il estoient esmëu. A terre [lire Aterré] sunt, isnel le pas Vont al mustier saint Nicholas); av. 1307 « id. » (G. Guiart, Royaux Lignages, éd. Buchon, II, 9493, ibid. : Mes ele [la flotte des quatre nes] fiert sus un sablon, Ou les quatre ensemble serrees Sont a fine force aterrees); Littré et DG notent : ,,Les marins disent aujourd'hui atterrir``. Dér. de terre*; préf. a-1*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 365. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 447, b) 491; xxes. : a) 819, b) 412.
BBG. − Guilb. Aviat. 1965. − Jal 1848. − Le Clère 1960. − Pamart (P.). Mots de Chateaubriand. Vie Lang. 1969, p. 452. − Will. 1831.