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ATONE, adj.
A.− MÉD. [En parlant des muscles] Sans tonicité, relâché :
P. ext. Lésion atone.
P. méton. [En parlant d'une pers.] Dont les lésions sont atones :
1. Les rhumatisants plus atones ... pourront ... s'adresser à des eaux plus agressives. Barbier ds(F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 2, 1920-24, p. 883).
P. métaph. ou au fig. Inexpressif, vague, sans vitalité. Expression, œil, visage atone; milieu atone :
2. ... Ô Radeau du Nihil aux quais seuls de nos nuits! Ton atmosphère est fixe, et tu rêves, figée En climats de silence, écho de l'hypogée D'un ciel atone où nul nuage ne s'endort Par des vents chuchotant tout au plus qu'on est mort? Laforgue, L'Imitation de Notre-Dame la Lune,Climat, faune, 1886, p. 215.
3. Alors, devant ce vide béant, Bayonne cessa de parler. Son énergie surexcitée s'évanouit avec la provocation de ses adversaires. D'un pas de somnambule, il descendit de la tribune, alla s'asseoir à son banc, entre ses deux fidèles, le mulâtre Caucuste et le vieux Cantador. Il s'abattit sur le pupitre, la tête affaissée sur les mains, le regard atone, dans la prostration totale d'un épileptique après l'accès. De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 375.
4. Dans les marches que nous faisons maintenant, au fond de ma fatigue immense, je jouis de l'automne agonisant. L'automne est mou, silencieux, atone et comme feutré. On ne sait si le ciel est couvert ou non; ce ne sont point des nuages; c'est l'atmosphère qui s'est ouatée. On y voit loin, mais il semble que quelque chose de dense et de paisible existe dans l'air. Je n'arrive pas à donner l'impression que je voudrais. Il y a ce calme, ce penchant au sommeil, cette résignation à la pourriture! Alain-Fournier, Correspondance[avec J. Rivière], nov. 1906, p. 342.
P. anal. Lire d'une manière atone, d'une manière uniforme.
Rem. Dans l'ex. suivant, le mot empl. en parlant d'une pers. prend le sens de « sans réaction, incapable de donner une signification à quelque chose » :
5. André percevait nettement qu'il reste une humanité en dehors même des systèmes qu'il embrassait déjà. Elle [Marina] lui indiquait un au delà, des pays mystérieux, et les lui faisait aimer. Ainsi empêchait-elle qu'André demeurât atone devant l'horizon. Pour lui, elle donnait un sens à l'inconnu. Barrès, L'Ennemi des Lois,1893, p. 196.
B.− LING. ,,Se dit proprement d'un élément, voyelle, syllabe, mot, dépourvu de ton ou accent de hauteur, parfois improprement d'un élément dépourvu d'accent d'intensité`` (Mar. Lex. 1933)
P. anal., MUS. Syllabe atone :
6. ... le spondée est composé d'une syllabe accentuée et d'une syllabe atone, ... Bénédictins de Solesmes, Paléographie musicale,t. 2, 1889, p. 31.
PRONONC. : [atɔn]. Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930 admettent également : [ato:n]. Cf. de même DG.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1813 méd. (Gattel, Dict. universel d'apr. Dauzat 1968); 1823 p. ext. (Boiste : [...] des yeux atones, fixes, sans mouvement, sans expression); 1877 phonét. (Littré Suppl.); 1889 mus., supra ex. 6. Empr. au gr. α ́ τ ο ν ο ς « non tendu, sans vigueur, languissant » (Hippocrate, Aër., 3 ds Liddell-Scott); « (parler) sans respecter l'accentuation » (cf. Aristote, Phgn., 813b3, ibid.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 66.
BBG. − Dagn. 1965. − Duch. 1967, § 13. − Foulq.-St-Jean 1962. − Lafon 1969. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Piéron 1963. − Springh. 1962.