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ATHÉE, adj. et subst.
I.− Emploi adj. Qui nie l'existence de Dieu. Anton. déiste, théiste, croyant.
A.− [En parlant d'une pers.] :
1. Un insolent et froid despotisme étreint dans sa main de fer la conscience de plusieurs millions de chrétiens palpitans d'angoisse, tandis que, traîtres à leur mission, de lâches prélats abdiquent, aux pieds d'un magistrat protestant ou athée, l'autorité divine dont le Christ leur a confié le dépôt. Lamennais, L'Avenir,1831, p. 219.
2. Il fut d'abord sans croyances et commença par être athée, puis il devint déiste; du déisme il passa à la religion grecque avec un penchant pour la religion catholique dont les jésuites, et surtout le père Grivel, l'avaient entretenu. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 153.
3. En ce temps-là, un homme était venu dans Athènes, Anaxagore, qu'on appelle Anaxagore l'athée. Il était athée, c'est-à-dire qu'il ne concevait pas Dieu exactement comme on avait fait la veille. Les Hellènes voyaient dans la nature des forces qui se livrent incessamment des combats variés, et ces forces étaient des dieux. Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 70.
B.− [En parlant d'un inanimé abstr.] Science, époque athée :
4. Ce n'a pas été sans une profonde habileté que la science athée et la philosophie irréligieuse des siècles modernes ont prononcé leur divorce avant de les condamner à mourir. Montalembert, Histoire de ste Élisabeth de Hongrie,1836, p. CVIII.
5. ... Marx pensait-il donc qu'il est facile d'être humain lorsqu'on ne veut point être saint? Cela serait alors le grand mensonge de l'humanisme athée : parce que nous sommes nés pour tendre à la perfection de l'amour, ... Maritain, Humanisme intégral,1936, p. 101.
6. L'existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n'existe pas, il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept, et que cet être c'est l'homme... Sartre, L'Existentialisme est un humanisme,1946, p. 21.
II.− Emploi subst. Personne qui ne reconnaît pas Dieu ou nie l'existence de Dieu :
7. Toute la dispute entre les deux partis qui divisent l'Europe savante, les théistes et les athées, les chrétiens et les sophistes, se réduit à ce fait, à ce seul fait : là est la preuve de l'existence de Dieu, le motif des devoirs de l'homme, la nécessité des lois et de la société : là est la raison du pouvoir religieux, du pouvoir civil, du pouvoir domestique; ... Bonald, Législ. primitive,t. 1, 1802, p. 58.
8. Les immoraux et les athées, ce sont ces hommes, fermés à tous les airs venant d'en haut. L'athée, c'est l'indifférent, c'est l'homme superficiel et léger, celui qui n'a d'autre culte que l'intérêt et la jouissance. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 78.
9. ... on a même pu dire que la louange la plus haute de Dieu est dans la négation de l'athée qui trouve la création assez parfaite pour se passer d'un créateur. Proust, Le Côté de Guermantes2, 1921, p. 415.
PRONONC. − 1. Forme phon. : [ate]. Antérieurement à Passy 1914, on indique [e] final long (excepté ds Land. 1834, Fél. 1851, DG). Enq. : /ate/. 2. Homon. : hâter (hâtez, hâté).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1547 subst. « celui qui nie l'existence de Dieu et de toute divinité » (Peletier, Œuvres poétiques, fo78 rods Fr. mod., t. 12, p. 206 : Et qui des athées répreuve); 2. 1680 adj. (Rich. : Sentiment athée). Empr. au gr. α ́ θ ε ο ς adj. « qui ne croit pas aux dieux » (Platon ds Bailly), par l'intermédiaire du lat. chrét. atheos (dep. le iies. Minucius Felix, 8, 2 ds TLL s.v., 1033, 82, pour qualifier le philosophe Diagoras), au sens de « qui ne croit pas en Dieu », ives. Arnobe, Nat., 1, 29, ibid., 1034, 2; avant de créer le mot fr., les auteurs du xvies. ont utilisé le terme gr. : 1532, décembre (Rabelais, Lettre à Erasme, cité par Henri Busson, Les noms des incrédules au XVIes. I Athées ds Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, t. 16, p. 274 : [en parlant de Jules Scaliger, absolument athée] π α ́ ν τ η π α ́ ν τ ω ς α ́ θ ε ο ς).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 621. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 230, b) 476; xxes. : a) 996, b) 735.
BBG. − Archéol. chrét. 1924. − Boucher 1835. − Busson (H.). Les Noms des incrédules au xvies. Bibl. d'Human. et Renaissance. 1954, t. 16, pp. 273-278. − Foi t. 1 1968. − Foulq.-St-Jean 1962. − Goblot 1920. − Marcel 1938. − Miq. 1967. − St-Edme t. 2 1825.