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ASÉITÉ, subst. fém.
A.− THÉOL. SCOLAST. Propriété caractéristique de l'Être qui existe par soi et à l'exclusion de toute dépendance causale; autonomie absolue dans l'Être. Synon. ipséité; anton. abaliété :
1. Jérôme dit que Dieu est sa propre origine et la cause de sa propre substance, il ne veut pas dire comme le fera Descartes, que Dieu se pose en quelque sorte dans l'Être par sa toute-puissance comme par une cause, mais qu'il n'y a pas à chercher hors de Dieu de cause de l'existence de Dieu. Or cette aséité complète de Dieu entraîne comme un corollaire immédiat son absolue perfection. Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,t. 1,1931.
Rem. Emploi fig. et iron. chez Apollinaire (Alcools, 1913, p. 94) au sens de parthénogénèse : ,,Les ventres pourront seuls nier l'aséité.``
B.− P. ext., PHILOS. ,,Caractère de ce qui est en soi, possède son existence propre.`` (Foulq.-St-Jean 1962).
1. [En parlant de l'humanité en tant qu'elle revendique son indépendance dans l'être] :
2. C'est l'affirmation de l'indépendance ultime de l'humanité et, si l'on ose dire, de son aséité qui donne à l'athéisme marxiste son sens profond. Lacroix, Marxisme, existentialisme, personnalisme,1949, p. 33.
2. [En parlant des choses en tant qu'elles se dérobent à la connaissance] :
3. L'idéalisme transcendantal lui aussi « réduit » le monde, puisque, s'il le rend certain, c'est à titre de pensée ou conscience du monde et comme le simple corrélatif de notre connaissance et que l'aséité des choses est par là supprimée. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception,1945, p. X.
PRONONC. ET ORTH. : [aseite]. Ac. Compl. 1842 et Lar. 19eenregistrent une var. orth. asséité.
ÉTYMOL. ET HIST. − Mai 1736 (Journal de Trévoux ds Trév. 1752 : Aséité. Terme de scholastique dont on se sert pour exprimer l'indépendance de Dieu qui existe de lui-même a se; ou par lui-même per se, ce qui fait qu'on dit encore dans le même sens perseité). Empr. au lat. scolastique aseitas (xies., Saint Anselme, Monolog., C. VI, Patrologie lat., t. CLVIII, col. 151 ds Théol. cath. t. 1, s.v. aseité) formé d'apr. le lat. [ens] a se ([l'être existant] « par lui-même »); suff. -itas, -itatem.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 10.
BBG. − Bouyer 1963. − Foi t. 1 1968. − Foulq.-St-Jean 1962. − Goblot 1920. − Lal. 1968. − Miq. 1967 (s.v. aseité). − Rheims 1969.