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ASSOUPLIR, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− Rendre physiquement souple, plus souple. Anton. raidir.
1. [L'obj. désigne un inanimé concr.] Assouplir une matière (cuir, étoffe), un ressort, etc. :
1. Fabriquer consiste à informer la matière, à l'assouplir et à la plier, à la convertir en instrument afin de s'en rendre maître. Bergson, L'Évolution créatrice,1907, p. 184.
2. [L'obj. désigne un animé, une partie du corps, etc.] Assouplir ses membres raidis, une articulation :
2. Nous savons de quelle utilité sont les maîtres à danser qui, en vous faisant faire beaucoup de ronds de jambes, vous rompent, vous assouplissent et vous apprennent finalement à bien marcher. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 5, 1851-62, p. 282.
Spéc., MAN. Assouplir un cheval. Faire son dressage en lui faisant plier diverses parties du corps pour lui apprendre à avoir des mouvements souples :
3. Elles [des femmes] savaient le réduire [le cheval], l'assouplir entre leurs puissantes petites mains. Colette, Ces Plaisirs,1932, p. 102.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
Absolument :
4. Les vents d'ouest et les vents d'est règnent successivement chez nous. (...). Les uns sont chargés d'humidité salée, les autres de sécheresse poussiéreuse. Les uns assouplissent, lubrifient, tonifient; les autres raidissent, consument et dévorent. Pesquidoux, Chez nous,1922, p. 234.
B.− P. métaph. ou au fig.
1. [Le compl. désigne une pers. ou un de ses attributs, ou une collectivité]
a) Rendre plus doux, plus malléable. Assouplir le caractère de quelqu'un (Ac.1798-1932) :
5. ... les gens d'esprit qui ont de belles armoiries, et qui veulent que les prêtres assouplissent un peu les paysans et les rendent faciles à gouverner, ont persuadé à la grande nation qu'elle aime l'art gothique, et c'est pourquoi nous les voyons à genoux devant l'ogive et les belles vitres coloriées. Stendhal, Mémoires d'un touriste,t. 2, 1838, p. 430.
6. ... car l'astiquage, pour le capitaine Puche, était une des formes de la discipline, un des moyens les plus sûrs d'assouplir sa troupe et de l'habituer à obéir, toujours. Benjamin, Gaspard,1915, p. 28.
b) Rendre moins figé dans les traditions, plus accessible aux choses de l'esprit, etc. Assouplir son esprit.
2. Dans le domaine des arts et des lettres.[Le compl. désigne un inanimé concr.] Rendre moins tendu, moins rude. Assouplir une voix, un style, une ligne mélodique :
7. On a souvent besoin, et c'est une affaire de tact, d'alterner les diverses propriétés, soit pour assouplir, en l'essuyant davantage un ton devenu trop vigoureux, soit pour le renforcer s'il a été amolli. M. Lalanne, Traité de la Gravure à l'eau-forte,1866, p. 88.
3. [Le compl. désigne un inanimé abstr.] Rendre moins rigoureux, moins sévère. Assouplir des mesures dirigistes.
II.− Emploi pronom.
A.− [Le suj. désigne un animé ou un inanimé concr.] Devenir physiquement souple, plus souple. Les membres raidis s'assouplissent :
8. À mi-côte de la colline boisée, le sentier, qui descend parmi les hêtres et les bouleaux, devient soudain plus élastique, et le profond tapis des feuilles mortes du dernier automne s'assouplit sous les pas du promeneur. Coppée, La Bonne souffrance,1898, p. 49.
B.− P. métaph. ou au fig.
1. [Le suj. désigne une pers., une collectivité] Devenir moins rigide, plus accommodant :
9. Mon père m'a longtemps semblé le modèle des caractères à la mode classique. L'idée qu'il pouvait s'assouplir, plier, changer, dans une mesure quelconque, cette idée me paraissait démente. Quand je songeais à lui, je disais tout haut : « La muraille ». G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 72.
S'assouplir à.S'adapter à :
10. Cette race est chez elle dans l'Inde; elle s'y est formée et cimentée, et, mieux assouplie qu'aucune autre aux conditions du climat, ... Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 283.
2. [Le suj. désigne une expr. littér., musicale, etc.] Devenir plus libre. Les formes se sont assouplies :
11. Pourquoi as-tu peur du vers hexamètre? Ce vers-là n'est pas si roide que tu crois. Il s'assouplit aisément et se prête de bonne grâce au ton de la causerie, ... M. de Guérin, Correspondance,1834, p. 171.
PRONONC. ET ORTH. : [asupli:ʀ], j'assouplis [ʒasupli]. Littré rappelle qu' ,,on a dit avec une autre forme asouploier et avec une autre préposition ensouplir``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Mil. xiies. « (du courage) faiblir, manquer » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 610-611 : Et del diable que il ne m'escarnisse : Ne puis muer le cuer ne m'asousplice), seulement en a. fr.; mil. xiies. − 3etiers xiies. assoupli part. passé adj. « abattu, consterné » (Mainet, G. Paris, p. 12 ds Gdf. : Quant l'entendent li serf, forment sont assoupli), id.; ca 1274 pronom. « (d'une pers.) devenir moins sévère, s'adoucir » (Adenet Le Roi, Berte, 1697 ds Gdf. Compl. : Quant li rois l'entendi, un petit s'assoupli), id.; 2. 1564 « rendre souple (la terre), ameublir » (Liebault, p. 632, ibid. : Cette premiere façon est pour remuer la terre et l'assouplir au labour); 1678 man. assouplir un cheval (Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 1repart.); 1778 pronom. « (d'un muscle) devenir souple, flexible » (Voltaire ds Besch. : Ce n'est qu'à l'aide d'un long travail que les jarrets du danseur s'assouplissent); p. ext. av. 1704 « rendre moins farouche, plus traitable » (Bossuet, ibid. : Il sut assouplir ces peuplades sauvages et indomptables). Dér. de souple*; préf. a-1*; dés. -ir.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 135.
BBG. − Noter-Léc. 1912.