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ARNAC, ARNAQUE, ARNACHE, subst. fém.
Argot
A.− Escroquerie, vol :
1. D'autres [du milieu] le tenaient [le banquier Oscar] pour le roi de l'arnaque. A. Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 202.
B.− P. ext.
1. Tromperie, tricherie, en particulier au jeu. Le roi de l'arnaque.
P. méton. Jeu de foire qui trompe le client. Synon. tournevire(cf. Ch. Virmaître, Dict. d'arg. fin-de-s., 1894, p. 13).
Expr. Donner de l'arnac. Tricher. Flamber à l'arnache. Tricher au jeu. Faire de l'arnaque. Faire des affaires louches; escroquer :
2. Je connais des femmes, leurs hommes, ils s'arrangent, ils font de l'arnaque au marché noir. Aymé, Le Passe-Muraille,1943, p. 262.
Bonhomme à l'arnache. Homme rusé, intelligent :
3. ... lui, qui crie si fort, il ne l'a pas, il ne l'a jamais eu son bac. La figure du jeune garçon exprimait la stupeur. Il balbutia : − C'est impossible! Il sait tout. C'est impossible! Et puis, songe un peu... Il doit être un jour ou l'autre nommé membre de l'Institut. Maintenant tout le monde en parle comme d'une chose sûre et certaine. Lucien haussa les épaules. − Aucun rapport! Il ne l'a pas, son bac, et ça ne l'empêche d'ailleurs pas d'être un bonhomme à l'arnache. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 39.
La rousse [« police de sûreté »] à l'arnache. Police en civil :
4. Calte, la rousse à l'arnache rapplique Prends garde, les agents de police en bourgeois viennent Dict. complet de l'arg. employé dans «Les Mystères de Paris », 1844, p. 42.
P. ell. L'arnaque. Même sens; p. ext. tout membre ou auxiliaire de la police :
5. Acrès! v'là l'Arnaque! ... En effet... quatre gardiens de la paix accouraient... O. Méténier, La Lutte pour l'amour,Études d'arg., 1891, p. 197.
2. Affaire louche ou désagréable. Tu parles d'une arnache (Nouguier, Notes manuscrites interfoliées au Dict. de Delesalle,10 janv. 1900).
Orth. − Orthographié arnacq ds Larch. Suppl. 1880; arnaque ds A. Simonin, Le Petit Simonin ill., 1957, p. 27; arnache, arnac et arnacle ds La Rue 1954.
ÉTYMOL. ET HIST. A.− Subst. 1. 1833 arg. arnache « tromperie » (Moreau-Christophe, Argot ds Dict. de la conversation cité par Esn. : Rousse à l'arnache, policier sans uniforme); 1837 (Vidocq, Voleurs; ibid. : Binelle à l'arnache, faillite frauduleuse); 1903 arnaque « ressource, expédient » (cité par Esn., s.v. harnaquer : dans l'argot des prostituées, en 1903 : Un gars d'arnaque, un garçon fertile en ressources); 2. 1849 arnaque (Le Jargon de l'argot réformé ds Sain. Sources Arg. t. 1, p. 200 : Arnaque : agent de sûreté). B.− Adj. 1837 arnache « illicite » (Vidocq, Vocab. ds Sain., op. cit., t. 2, p. 112). Déverbal de arnacher*, arnaquer*; dans l'hyp. de l'étymon renaquer, le sens « agent de sûreté » dérive du sens « témoigner sa colère, renifler, crier ».
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 297. − France 1907. − Guiraud (P.). Mélanges d'étymologies arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, no1, p. 62. − Larch. 1880. − La Rue 1954. − Le Breton 1960. − Michel 1856. − Sain. Lang. par. 1920, p. 95, 234, 541. − Sandry-Carr. 1963. − Sandry-Carr. Manouche 1963. − Timm. 1892.