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ARLEQUINADE, subst. fém.
A.− Pièce de théâtre dans laquelle Arlequin joue le rôle principal. Arlequinade fort plaisante (Ac. 1835-1932) :
1. Il n'y a pas plus en Italie de comédie que de tragédie; et dans cette carrière encore c'est nous qui sommes les premiers. Le seul genre qui appartienne vraiment à l'Italie, ce sont les arlequinades; un valet fripon, gourmand et poltron, un vieux tuteur dupe, avare ou amoureux, voilà tout le sujet de ces pièces. Vous conviendrez qu'il ne faut pas beaucoup d'efforts pour une telle invention, et que le Tartuffe et le Misanthrope supposent un peu plus de génie. Mmede Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 333.
Emploi adj. Pantomime arlequinade. ,,Pantomime où figurent Arlequin et quelques autres personnages du théâtre italien.`` (Lar. 19e).
Fig., péj. Composition littéraire ou musicale grotesque :
2. ... c'est pas à pas, au-dessus de la mort, qu'un poète marche, et c'est finalement pour cet exercice, qu'on traite de jeux et d'arlequinades, que votre Compagnie l'accueille. Cocteau, Poésie crit. 2,Monologues, 1960, p. 145.
B.− Bouffonnerie comme celle d'une arlequinade :
3. 19 mai. Le soir, été voir Banville. Nous le trouvons au lit, un lit de fer; maladie de cœur venant de l'estomac, à ce que dit Pétroz, l'homéopathe qui le soigne. − Petit bonnet de peintre sur le sommet de la tête, sa figure maigre là-dessous, assis sur son séant; je ne sais quel air de Pierrot, d'improvisateur de la Foire, riant et faisant rire de ses misères et des misères humaines, une moquerie qui ressemble à une arlequinade perpétuelle, avec une voix de fausset doucement aiguë. E. et J. de Goncourt, Journal,1857, p. 352.
4. Amère bouffonnerie, arlequinade volontaire qui aide à oublier les maux de la vie. Taine, Voyage en Italie,t. 1, 1866, p. 322.
PRONONC. : [aʀləkinad]. Passy 1914 note une durée mi-longue pour la 4esyllabe du mot.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1726, févr. « bouffonnerie d'Arlequin, soit dans les paroles, soit dans le jeu » (Merc. ds Trév. 1752 : Ils [les Italiens] ont cependant des Piéces sérieuses, & même des Tragédies, dont les rôles sont appris par cœur. Mais, outre qu'elles leur paroissent moins propres, les Arlequinades qu'ils y mêlent souvent, défigurent ces sortes de représentations); 1769 « composition grotesque » (Voltaire, Lettres, 7 d'auguste 1769 ds Dict. hist. Ac. fr. : Il me paraît qu'on a rendu justice à l'arlequinade substituée à la dernière scène de l'inimitable tragédie d'Iphigénie. Il y avait beaucoup de témérité à mettre le sujet d'Ulysse en action. Je ne sais pas quel est le profane qui a osé toucher aux choses saintes); 2. av. 1799 « pièce bouffonne où Arlequin jouait le rôle principal » (Marmontel ds Lar. 19e: Les Arlequinades étaient le plus souvent de simples canevas que l'acteur se chargeait de remplir); 3. 1845 « bigarrure » (Besch.). Dér. de arlequin*; suff. -ade* (sur le modèle de pantalonnade*).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 12.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois 1905, t. 36, pp. 351-352.