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ARACK, subst. masc.
Liqueur spiritueuse obtenue par la distillation de diverses substances fermentées, à base de riz et d'écorce de palmier en Inde, de canne à sucre, d'orge, de jus de noix de coco ou de cannamèle en Asie, en Afrique; p. ext. liqueur obtenue par distillation du vesou fermenté aux Antilles :
1. ... il fit un signe à sa femme, qui apporta sur la natte deux tasses de coco, et une grande calebasse pleine de punch, qu'elle avait préparé, pendant le souper, avec de l'eau, de l'arack, du jus de citron et du jus de canne de sucre. Bernardin de Saint-Pierre, La Chaumière indienne,1791, p. 98.
2. J'ignore si ce brave Malais professe la religion mahométane, mais ce que je puis assurer c'est qu'il but une demi-bouteille de vin et un quart de litre d'arack sans paraître en être incommodé le moins du monde. Dumont d'Urville, Voyage au Pôle Sud,t. 6, 1844, p. 55.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aʀak]. 2. Forme graph. − Ac. 1932 écrit arack. Rob. admet parallèlement : ,,arack (ou arac, arak ou encore rack)``. Lar. encyclop. emploie comme vedette les mêmes var. que Rob. et ajoute : ,,on écrit aussi, suivant les pays, araka, araki, arach, ariki, arki, araz, et par abrév., rack`` (pour cette rem., cf. également Lar. 19eet Nouv. Lar. ill.). Quillet 1965 emploie comme vedette : ,,arack, arrack ou rack``. Lar. Lang. fr. mentionne les formes arack, arak, arac; rack et raki sont présentées comme formes abrégées. 3. Hist. − Arack ou rack ds Ac. 1835 et 1878. Arac, arack ou arak ds Besch. 1845, Lar. 19e(pour la rem. de ce dict., cf. supra) et Guérin 1892 (qui signale ,,par corruption rack``). Littré et DG enregistrent uniquement la vedette arack, mais font remarquer que ,,l'on dit souvent rack``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1525 « liqueur alcoolique, tirée du riz » (A. Fabre, Le Voyage et navigation faict par les Espaignolz és Isles de Mollucques ... de Antoine Pigaphetta ... translaté de l'italien en françoys ds Arv., p. 55 : Le vin de rifz [aux Philippines] est cler comme eaue, mais si fort que plusieurs deux en furent enyurez et se nomme arach); 1601 (Lodewijcksz [hollandais] Second Livre. Journal ou comptoir, ibid., p. 56 : Le 26. avons eu portion d'eaue ascav. par jour 6. muyettes avec 3. muyettes d'Arac, et n'estions point au dehors des Islettes de Iava); 2. 1670 « liqueur alcoolique à base de canne à sucre (de sucre) » (F. Bernier, Histoire de la derniere Revolution des Etats du Grand Mogol., Paris, 1670, II, 48 ds Z. rom. Philol., t. 85, p. 124 : ils [les Éthiopiens] envoyés comme ambassadeurs au Grand Mogol gardoient leur Arac ou eau de vie de sucre noir dont ils estoient tres-frians); 3. 1752 (Trév. : Arak. Espéce d'eau de vie que font les Tartares Tungutes, sujets du grand Duc de Moscovie. Cette eau de vie se fait avec du lait de cavalle que l'on laisse aigrir, et qu'ensuite on distille à deux ou trois reprises entre deux pots de terre bien bouchés, d'où la liqueur sort par un petit tuyau de bois). Empr. à l'ar. arak « sueur, effluve, lait » d'où arak at tamar « sueur de palmier », c.-à-d. « vin de palme des dattiers », d'où spiritueux faits avec du riz fermenté, du sucre, etc... [la date 1519 donnée par Bl.-W. pour l'ouvrage de Pigafetta est contestée par Arv., p. 55, le récit n'ayant pu être trad. en fr. qu'après le retour de l'auteur en sept. 1522; la date de 1525 est proposée avec réserves]. Le port. attesté sous la forme arragua dep. 1514 (ds Dalg. t. 1, p. 49) ne semble avoir connu la forme araque que récemment (1871 ds Mach.) et ne peut donc avoir servi d'intermédiaire à l'empr.; Arv., p. 56, voit dans 3 un mot différent.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 4.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Arv. 1963, pp. 55-56. − Arveiller (R.). Add. au FEW XIX/1 (abar − qubba). Z. rom. Philol. 1969, t. 85, no1/2, pp. 123-126. − Bouillet 1859. − Chesn. 1857. − Comm. t. 1 1837. − Duval 1959. − Lammens 1890, p. 196. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Mots rares 1965.