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APÉRITIF, IVE, adj. et subst. masc.
A.− Adjectif
1. MÉD., vx. [En parlant d'une substance médicamenteuse] Qui facilite les sécrétions de l'appareil digestif. Synon. laxatif :
1. Avec ces compositions, des sauces de piment (...), du macaroni, du thé, du vermicelle, des pilules apéritives et des pilules digestives, j'aurais un superbe fond de pharmacie anglaise... E. de La Bedollière, Les Français peints par eux-mêmes,t. 3, 1841, p. 314.
SYNT. Remède, médicament apéritif; tisane, pilule, plante, racine apéritive.
P. métaph. :
2. ... peut-être y avait-il une dose de vérité dans sa théorie que l'écrivain subalterne de la décadence, que l'écrivain encore personnel mais incomplet, alambique un baume plus irritant, plus apéritif, plus acide, que l'artiste de la même époque, qui est vraiment grand, vraiment parfait. Huysmans, À rebours,1884, p. 244.
2. P. ext.
a) [En parlant d'une boisson, plus rarement d'un aliment] Qui stimule l'appétit. Vin apéritif; liqueur apéritive (cf. B rem.) :
3. ... pas du vin, les Italiens en avaient tous, mais des bouteilles de « résiné », un vin apéritif à la tisane de bourgeons de pin, ... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 179.
b) P. métaph. [En parlant de tout autre stimulant de nature physique ou morale] Qui stimule l'appétit, tonique. Une promenade apéritive :
4. ... j'offrais un bon gîte et d'excellents repas à ces hommes des champs, élevés dans une atmosphère apéritive. Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 330.
5. Avant cette période, quelque chose de chimiquement indispensable au goût de vivre ne se combinait plus avec le reste en moi. Ce manque d'appétit moral était affreux, aucun projet ne m'était apéritif. J'avais l'âme écœurée. Cocteau, Poésie crit.2, Monologues, 1960, p. 44.
[En parlant d'une pers. (infra B 2)] :
6. Cette jeune comédienne [Madeleine Lambert] hardie, vermeille, apéritive, je la vois faite pour le risque, le succès... Colette, La Jumelle noire,1938, p. 83.
B.− Substantif
1. Subst. masc. Boisson généralement alcoolisée, réputée stimulante pour l'appétit :
7. Les deux jeunes gens étaient assis devant un grand café du boulevard et buvaient des liqueurs mélangées d'eau, ces apéritifs qui ont l'air d'infusions faites avec toutes les nuances d'une boîte d'aquarelles. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Les Épingles, 1888, p. 1088.
8. Je suis un homme sauvé, patron. Ça s'arrose. Venez prendre l'apéritif. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 97.
SYNT. Prendre, payer, offrir, jouer, gagner l'apéritif; verre à apéritif; l'heure de l'apéritif; en manière, en guise d'apéritif; apéritif d'honneur.
Rem. L'emploi subst. (à partir du syntagme vin apéritif) prédomine auj., mais le sens étymol. n'y est plus guère senti.
P. ext. :
9. Thérèse, sur le conseil de Bernard, marchait beaucoup : « L'exercice est le meilleur apéritif. » Mauriac, Thérèse Desqueyroux,1927, p. 274.
P. métaph. :
10. Et tel écrit vaut comme excitateur ou apéritif de la pensée, et tel autre comme satisfacteur, remplaçant l'aliment de pensée. Valéry, Tel quel I,1942, p. 220.
2. Arg., subst. fém., vx. Apéritive. Femme galante (supra A 2 b) :
11. ... un journal du 7 décembre 88 donne la même valeur aux horizontales, aux tendresses et aux apéritives. (Ces dernières, de création toute nouvelle, sont évidemment les femmes qui, par métier, mettent en appétit.) L. Larchey, Dict. hist. d'argot,nouv. suppl., 1889, p. XII.
PRONONC. : [apeʀitif], fém. [-i:v].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Adj. a) xiiies. méd. « qui ouvre les voies d'élimination » (Le livre des simples medecines [ms. xiiies.], éd. Dorveaux cité par Arveiller ds Mél. Gamillscheg, 27 : quar ache est trop aperitive); b) 1750 « qui ouvre l'appétit » (Dict. des Aliments, III, 89 ds Fr. mod., t. 23, p. 304 : Le poivre noir et le poivre blanc sont aperitifs ... aident à la digestion, donnent de l'appetit); 2. subst. a) 1751 « médicament qui ouvre les voies d'élimination » (Encyclop. t. 1 : Apéritifs [...] Les apéritifs conviennent dans tous les cas où l'obstruction est ou la cause ou l'effet de la maladie); b) 1888 « boisson qui ouvre l'appétit », supra ex. 7. Empr. au b. lat. aper(i)tivus (de aperire « ouvrir »), adj. méd. au sens 1 a dep. Caelius Aurelianus, Acut., 3, 4, 40 ds TLL s.v., forme apertivus; bien attesté en ce sens sous la forme aperitivus en lat. médiév., Mittellat. W. s.v., 738, 27-35; subst. en lat. médiév. au sens (différent de 2) de « fomentation qui fait percer une tumeur » (1160-1180, Maurus, Phleb., 11ads Mittellat. W. s.v., 738-40). Le passage du sens 1a au sens 1b est bien indiqué dans l'attest. 1750.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 187.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Arveiller (R.). Contribution à l'ét. du lex. fr. : nouv. dat. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, p. 27. − Bouillet 1859. − Bruant 1901. − Darm. Vie 1932, p. 131. − France 1907. − Lar. comm. 1930. − Lar. méd. 1970. − Lar. mén. 1926. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mont. 1967. − Nysten 1824. − Privat-Foc. 1870. − Sandry-Carr. 1963 (s.v. apéro).