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AP(P)OLTRONNER, APOLTRONNIR,(APOLTRONNER, APPOLTRONNER) verbe trans.
A.− Vx. Rendre poltron, lâche; amollir :
1. L'utile peut bien être du côté du mariage, mais l'honnête est de l'autre. Il empêche de voyager parmi le monde, soit pour apprendre à se faire sage ou pour enseigner les autres à l'être, et publier ce qu'on sait : il apoltronit et accroupit les bons esprits au giron d'une femme et autour des petits enfans. P. Borel, Champavert,Dina la belle juive, 1833, p. 116.
2. [Le prince : Mon fils] n'a de goût qu'aux livres (...) je n'aurais point cru que l'excès des connaissances pût l'apoltronner à ce point. G. d'Esparbès, La Chevauchée du Grand Siècle,1937, p. 16.
P. ext. Attendrir :
3. ... quant aux femmes, à la fois mon fort et mon faible, c'était toujours à recommencer. Je n'échappais à l'une que pour tomber dans les lacs de quelque autre et n'en conquérais aucune, que d'abord je ne fusse conquis. Pirithoüs avait raison lorsqu'il disait (...) que l'important c'était de ne point se laisser appoltronner par aucune, ainsi qu'Hercule entre les bras d'Omphale. Gide, Thésée,1946, p. 1418.
Rem. Rheims 1969 considère la forme en -er comme un néol.; il s'agit plutôt d'un arch. littér. (cf. hist.).
Emploi pronom., vx. S'accoutumer à la paresse, s'amollir :
4. Il n'est pas bon de dorloter son âme, de s'apoltronir dans les habitudes timides du foyer, dans l'exercice casanier des professions. Chateaubriand, Congrès de Vérone,t. 2, 1838, p. 228.
B.− Spéc., FAUCONN. Couper à un oiseau de proie l'extrémité des serres pour l'empêcher de chasser le gros gibier.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixes. ainsi que ds Lar. encyclop. et Quillet 1965.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. − Dernière transcription ds DG : à-pòl-trò-nīr. 2. Forme graph. − Lar. encyclop. écrit : apoltronnir ou apoltronner ou appoltronner. Quillet 1965 enregistre uniquement la forme apoltronnir et signale que le mot est vx. 3. Hist. − Ac. Compl. 1842, Littré et DG emploient la forme apoltronnir avec 2 n. Guérin 1892 donne parallèlement : apoltronnir ou apoltronir. Besch. 1845, s.v. apoltronir renvoie à apoltronner (où il note : ,,vieux mot inusité``) alors que Nouv. Lar. ill. précise, s.v. apoltronir : ,,on dit aussi apoltronner``.
ÉTYMOL. ET HIST. I.− Apoltronnir, 1465 emploi abs. « devenir poltron, s'amollir » (Franchieres, Fauc., II, 2 ds Gdf. Compl. : Maistre Aymé Cassian dit que ceux qui tiennent ces opinions de ne point faire tirer leurs oyseaux, sont apoltroinis de paresse); trans. 1597 (Du Vair, Constance et Consolation, L. II ds Hug.); 1690 fauconn. (Fur. : Apoltronnir. Se dit lors qu'on couppe à un oiseau les ongles des pouces qui sont les doigts de derrière, et les clefs de sa main : car par ce moyen en luy ôtant les armes, on le ravale de courage, desorte qu'il n'est plus propre pour le gros gibier). II.− Apoltronner, 1. 1561 pronom. « devenir poltron, lâche, s'amollir » (Du Fouill., Ven., fo125 rods Gdf. Compl. : Aucunesfois, les chiens, pour s'estre apoltronnez et rendus trop gras, perdent le sentiment); 2. trans. appoltroner 1752 (Trév.); 1823 apoltronner (Boiste). I et II dér. de poltron*; préf. a-1*; dés. -ir ou -er; la forme en -er semble actuellement plus employée que la forme en -ir.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 3.
BBG. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 171. − Rheims 1969.