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ANACHORÈTE, subst. et adj.
A.− RELIG. Religieux qui mène, retiré dans la solitude, une vie de sobriété et de contemplation. Synon. ermite.Un saint anachorète (Ac. 1835-1932) :
1. Les moines, ou plutôt, parmi les moines, les anachorètes, ont seuls imaginé de vivre sans famille, sans patrie, sans propriété. Mais on a appelé, avec raison, cette sorte de vie un suicide. P. Leroux, De l'Humanité,1840, p. 162.
2. Même les anachorètes et les cénobites, tous les religieux, cloîtrés ou non cloîtrés, parlent de ces langueurs spirituelles, de ces accides où le ciel les ennuie et où Dieu ne les charme plus. H.-F. Amiel, Journal intime,9 sept. 1866, p. 438.
3. Les reclus avaient jadis foisonné dans la vallée du Nil; des anachorètes avaient jugé que la vie, au grand air, dans une thébaïde, dans une laure voisine parfois des oasis et qu'égayaient les clartés juvéniles des aubes et les fuites en feu des couchants, était trop débonnaire et maudissant ces attraits de la nature qui les empêchaient de trop pâtir, ils s'étaient, tels que saint Antoine, Pierre le Galate, la vierge Alexandra, cachés dans un sépulcre abandonné; d'autres, comme Siméon Stylite, s'étaient enfouis au fond d'une citerne à sec; d'autres encore, ainsi qu'Acepsimas, que sainte Thaïs, que saint Nilammon, s'étaient claquemurés en une cave percée d'un trou pour qu'on pût leur passer des aliments; d'autres enfin s'étaient relégués dans des cavernes dont ils avaient chassé les fauves. J.-K. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, pp. 165-166.
Rem. Cénobite est l'anton. d'anachorète dans la mesure où celui-ci vit solitaire p. oppos. au 1erqui vit en communauté.
B.− P. ext., emploi subst. Personne retirée dans une vie austère et vertueuse. Repas d'anachorète (Guérin 1892), (mener) une vie d'anachorète (Ac. 1835-1932).
1. Subst. masc. :
4. la môme, qui se dirige vers MmeHautignol, à Petypon, qui lui emboîte le pas. − Oh! Je t'en prie, ne sois pas tout le temps sur mes talons! petypon (2). − C'est plus prudent! Merci! « La sobriété du chameau! » Pour peu que tu en lâches quelques-unes comme ça! la môme (1), qui machinalement suce le chalumeau du verre qu'elle porte. − Oh! Ben quoi? « Chameau, » « anachorète », c'est un mot pour un autre! (Elle tire à nouveau sur le chalumeau.) Et au moins le premier, on le comprend! G. Feydeau, La Dame de chez Maxim's,1914, II, 2, p. 33.
5. Laurent n'a pas un sou de côté. C'est le genre anachorète. La pauvreté, la chasteté, la science et le désintéressement. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Cécile parmi nous, 1938, p. 194.
2. Subst. fém., rare :
6. Je vous l'ai dit, j'ai trop de correspondances pour mes goûts. Quel intérêt d'ailleurs peut y mettre une triste anachorète comme moi? Ce n'est que pour vous que je puis être aimable. E. de Guérin, Lettres,1839, p. 340.
DÉR.
Anachorétique, adj.,,D'anachorète, qui est propre, qui appartient à un anachorète`` (Besch. Suppl. 1845-46) : ,,... il se rendit auprès du saint homme Palémon, qui menait (...) la vie anachorétique. Il le trouva qui (...) bêchait la terre selon sa coutume.`` (A. France, Thaïs,1890, p. 18).
Anachorétisme, subst. masc.Mode de vie des anachorètes; ,,amour pour la vie d'anachorète`` (Lar. 19e) : ,,Aimez-vous vous-même a laissé subsister le monde en dehors de la vérité, l'a abandonné à la fatalité, et a créé par le fait la société laïque. Aimez Dieu a engendré la dévotion ascétique, les moines, les couvents, l'anachorétisme, le clergé régulier.`` (P. Leroux, De l'Humanité,t. 1, 1840, pp. 210-211).
Prononc. : [anakɔ ʀ εt]. Fér. 1768 fait la rem. suiv. : ,,plusieurs retranchent l'h mal à propos``. Cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,L'h n'est là que par respect pour l'étymologie`` (pour la prononc. par [k] du groupe ch, cf. achillée). Dér. Anachorétique : [anakɔ ʀetik].
Étymol. ET HIST. − Fin xiies. anacorittes « religieux vivant dans la solitude » (Trad. des serm. de S. Bern., 87, 30 ds Gdf. Compl. : Si com dist nostre maistres sainz Benoiz des anacorittes); encore en 1545 forme anachorite « id. » (J. Bouchet, Epistres morales du Traverseur, I, 2 ds Hug. : Ainsi qu'on veoit de sainct anthoine hermyte Lequel estoit si bon anachorite); 1598 anachorete « id. » (Fr. Feu-Ardent, IIeSepmaine des dialogues, I, 226, cité par Vaganay ds Fr. mod., t. 5, p. 70, [sans attest.]); 1610 (P. Coton, Institution Catholique, I, 642, cité par Vaganay ds R. de Philologie Française, t. 43, p. 120 : Sainct Antoine... anachorete). Empr. au lat. eccl. anachoreta (du gr. eccl. α ̓ ν α χ ω ρ η τ η ́ ς de α ̓ ν α χ ω ρ ε ι ̂ ν « se retirer ») attesté au même sens dep. St Jérôme, Epist., 22, 34 ds TLL s.v., 13, 45 : anachoretae qui soli habitant per deserta; voir Théol. Cath., I, I; forme lat. anachorita ds Venance Fortunat, Notes tironiennes et Isidore (TLL s.v.), d'apr. la prononciation -ι- de -η- en gr. tardif. Anachorétique, 1846, Besch. t. 1 Suppl.; anachorétisme, 1840, supra.
STAT. − Fréq. abs. litt. : Anachorète. 120. Anachorétisme. 1.
BBG. − Archéol. chrét. 1924. − Bach.-Dez. 1882. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Colin 1971. − Dup. 1961. − Fér. 1768. − Foi t. 1 1968 (s.v. anachorétisme).Lav. Diffic. 1846. − Lep. 1948. − Marcel 1938. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 310. − Prév. 1755 (s.v. anachorette).Thomas 1956.