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ALLÉGATION, subst. fém.
A.− Action d'alléguer, de mettre en avant :
1. On allait au bal, on revenait souper, et ce soir-là, à mon désir fou de la posséder, avant notre départ, à notre retour, elle opposait une résistance incompréhensible, un doux, mais entêté repoussement de mes baisers, de mes caresses, par des fuites de corps, des petites moues, des gamineries sérieuses, sans l'allégation d'une raison, sans une réponse à mes pourquoi, et seulement, quand elle était trop vivement poussée, avec une pantomine qui semblait me dire qu'elle craignait qu'on ne la vît dans cette chambre d'hôtel. E. et J. de Goncourt, Journal,juill. 1889, p. 1012.
B.− P. ext., ordin. péj. Affirmation, assertion (mal fondée, voire mensongère) :
2. Il prétendait qu'un agent secret lui avait révélé la trahison de Dreyfus, et refusa de nommer son agent. Et l'allégation du faussaire fut tenue pour preuve. G. Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 188.
3. Voyons, ma chère, ne dites pas que Saint-Loup, que nous aimons beaucoup, est dreyfusard. On ne doit pas répandre ces allégations à la légère, dit M. de Cambremer. M. Proust, À la recherche du temps perdu,Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 1094.
4. Cette allégation est un pur mensonge, bien qu'elle traîne partout, je le sais. H. de Montherlant, Malatesta,1946, III, 5, p. 504.
5. Comment, ensuite, attribuer quelque portée à certaines suggestions, suivant lesquelles les démocraties devraient reconnaître la France dans la personne des gens de Vichy plutôt que dans celle des chefs de la France combattante, sous prétexte que ces derniers n'auraient pas pris assez nettement position en faveur de la liberté? Il y a, dans de pareilles allégations, un véritable outrage aux démocraties elles-mêmes. Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,L'Appel, 1954, p. 532.
Prononc. − 1. Forme phon. : [al(l)egasjɔ ̃]. Passy 1914 et Pt Lar. 1968 transcrivent le mot avec [l] simple, Warn. 1968 avec [ll] double. Harrap's 1963 ainsi que Pt Rob. notent simplement la possibilité d'une prononc. avec [ll] (pour [ll], cf. allah, allécher et alléguer). 2. Hist. : [l] simple ds Fér. 1768, Gattel 1841 et Nod. 1844, [ll] double ds Land. 1834, Besch. 1845 et Fél. 1851.
Étymol. ET HIST. − 1235 « citation que l'on fait pour se justifier » (Huon de Mery, Torn. Antecr., 745 ds Gdf. Compl. : Que traison i ot pourtrait, A .1. faus jugement, estrait D'une fausse alegacion). Empr. du lat. allegatio, attesté dep. Cicéron, Verr., 2, 44 ds TLL, 1662, 52, au sens « délégation envoyée vers qqn », d'où en terme de dr. « fait qu'on apporte devant les juges (pour se justifier) » dep. Thryphoninus, Dig., 28, 2, 28, 3, ibid., 1662, 59, de même en lat. médiév. ca 1180-1240, Caes. Heist., Hom. exc., 168 ds Mittellat. W. s.v. 469, 47 : racionabilibus allegacionibus adverse parti institit.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 77.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Fér. 1768. − Lacr. 1963. − Prév. 1755.