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ALIZÉ, ÉE, adj. et subst. masc.
(Vents) alizés. Vents réguliers régnant toute l'année dans l'Océan Atlantique :
1. La nature est consonnante avec elle-même. Le soleil donne par sa chaleur, à l'atmosphère comme à l'océan, des courants généraux, qui sont les vents alizés, et des marées en sens souvent contraires, qui sont les brises. J.-H. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 142.
2. Lorsqu'on approche des tropiques, on rencontre ce qu'on appelle les vents alizés, vents éternellement de la partie de l'est. La science explique ce phénomène d'une manière satisfaisante. Lorsque venant d'Europe on commence à atteindre ces vents, ils soufflent du nord-est; à mesure qu'on s'avance vers la ligne, ils se rapprochent de l'est; on a généralement à craindre les calmes sous la ligne. Lorsqu'elle est dépassée, les vents gagnent graduellement vers le sud jusqu'au sud-est; et, quand enfin on dépasse les tropiques, on perd les vents alizés, et l'on rentre dans les vents variables, comme dans nos parages européens. E.-D. de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, pp. 110-111.
3. Sous les doux vents alizés qui règnent dans ces climats la mer uniformément irait d'un flot régulier, si elle ne trouvait ces digues vivantes qui la forcent de reculer sur elle-même, dissipent la vague en poussière et lui donnent un éternel tourment. J. Michelet, L'Insecte,1857, p. 36.
4. ... nous naviguions encore dans la zone bleue des alizés. Et c'était tous les jours, tous les jours, toutes les nuits, le même souffle régulier, tiède, exquis à respirer; et la même mer transparente, et les mêmes petits nuages blancs, moutonnés, passant tranquillement sur le ciel profond; ... P. Loti, Mon frère Yves,1883, p. 75.
5. Ils allaient conquérir le fabuleux métal Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines, Et les vents alizés inclinaient leurs antennes Aux bords mystérieux du monde Occidental. J.-M. de Hérédia, Les Trophées,Le Moyen Âge et la Renaissance, Les Conquérants, 1893, p. 111.
6. Ce que j'aime le plus au monde, c'est la Sicile, vous voyez bien, et encore du haut de l'Etna, dans la lumière à condition de dominer l'île et la mer. Java, aussi, mais à l'époque des alizés. Oui, j'y suis allé dans ma jeunesse. D'une manière générale, j'aime toutes les îles. A. Camus, La Chute,1956, p. 1496.
Rem. 1. Alizé s'emploie le plus souvent dans le syntagme vents alizés (ex. 1, 2, 3, 5). Le mot se rencontre rarement seul et au sing. 2. ,,Dans l'hémisphère nord entre le Tropique et l'Équateur, ces vents soufflent du N.-E. au S.-O.; dans l'hémisphère sud, dans la zone correspondante, ils soufflent du S.-E. au N.-O. Ces vents sont causés par l'échauffement continu de l'air dans la zone intertropicale et par la rotation de la terre.`` (Gruss 1952). 3. Dér. Alizéen, éenne, adj. Qui a rapport aux vents alizés, où règnent les vents alizés. Phénomènes alizéens, contrées alizéennes. (Attesté ds Littré, Nouv. Lar. ill., Lar. 20eet Quillet 1965).
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [alize]. 2. Dér. : alizéen. 3. Forme graph. − L'ensemble des dict. écrivent le mot avec z. Rob. écrit : alizé ou alisé (Besch. 1845 : alisé). Dér. Alizéen. Seule transcription ds Littré : a-li-zé-in, è-n'.
Étymol. ET HIST. I.− 1573 alizé (Dict. François-Lat., Paris, J. Du Puys, d'apr. Z. E. Dutko ds Fr. mod. t. 3, p. 162 [sans attest.]); 1643 alisée (Jannequin, Voyage de Lybie ds Arveiller ds Fr. mod., t. 25, p. 305 : un petit vent du Nort Alisée); 1678 alizé (Guillet, Dict. du gentilhomme ds Quem. t. 1 1959 : vents alizés). II.− Alizéen, 1575-84 (Jamyn, Œuvres, p. 924 ds Gdf. Compl. : Contrees alizeennes), attest. isolée; 1877 (Littré Suppl.). I orig. incertaine. Peut-être à rattacher aux descendants du lat. lixare « lisser », proprement « lessiver », croisé avec allisus (voir lisser, lisse adj.) : cf. a. prov. lis « lisse, doux (en parlant du temps) », bas berr. alizer « rendre uni, lisse », langued. alisá « polir, lisser », béarnais alisá « lisser » (ds S. Palay, Dict. du béarnais et du gasc. modernes, 1932), etc. (voir FEW t. 5, s.v. lixare). L'empr. à l'esp. (vientos) alisios « vents alizés » (Dauzat 1968, DEI, EWFS2), n'est pas possible, ce mot esp. n'étant attesté que dep. 1884 (d'apr. Cor. t. 1 1954, s.v.) et étant au contraire prob. emprunté au fr. Une dér. du m. fr. au lis du vent « dans la direction où le vent souffle » (Dutko ds Fr. mod., t. 3, pp. 162-163) est difficile à comprendre tant du point de vue sém. que du point de vue phonét. D'autre part cette expr. assez rare est elle-même d'origine très obsc. : Dutko, loc.cit., la fait remonter au frq. *listia, FEW t. 5 au lat. lectus « lit », et Jal 1848, s.v. lit du vent, au lat. licium « chaîne de l'étoffe ». II dér. de alizé; suff. -éen*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 66.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Barber. 1969. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Dainv. 1964. − Darm. 1877, p. 194 (s.v. alizéen).Delc. t. 1 1926. − Dutko (Z.-E.). Remarques étymologiques Fr. mod. 1935, t. 3, pp. 162-163. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Musset-Lloret 1964. − Thomas 1956. − Will. 1831.