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ALE, subst. fém.
Bière anglaise blonde et sans amertume :
1. Une trentaine de consommateurs occupaient dans la grande salle de petites tables en jonc tressé. Quelques-uns vidaient des pintes de bière anglaise, ale ou porter, d'autres, des brocs de liqueurs alcooliques, gin ou brandy. J. Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours,1873, p. 101.
2. ...il examina la liste des poissons, demanda un haddok, une sorte de merluche fumée qui lui parut louable et, pris d'une fringale à voir s'empiffrer les autres, mangea un rosbif aux pommes et s'enfourna deux pintes d'ale, excité par ce petit goût de vacherie musquée que dégage cette fine et pâle bière. J.-K. Huysmans, À rebours,1884, p. 180.
3. Ici le personnel est anglais, même le sommelier qui vous apporte votre ale ou votre stout sous pression dans un pot d'étain ou de métal (le stout en bouteille, tel qu'on peut le boire à l'étranger, est une horrible boisson qui a perdu sa merveilleuse odeur de réglisse et de malt). P. Morand, Londres,1933, p. 240.
4. Un petit séjour à Paris vous fera comprendre la contenance de ces pots et leur usage qui ne sont pas les mêmes que les pintes anglaises. Ici, on ne débite pas de bière et ce n'est pas de la pale-ale que l'on boit!... Il était plus que pompette. B. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 311.
Rem. 1. Comme le montrent les ex., on distingue la pale-ale, légère, de l'ale de garde, fortement alcoolisée. D'autre part on oppose l'ale à deux autres bières anglaises très amères, le stout et le porter. 2. Ale est donné du genre masc. ds Pt Littré.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [εl]. Passy 1914 transcrit : e:l. 2. Homon. : cf. aile. 3. Hist. − Besch. 1845 et Fél. 1851 transcrivent : êl (ê = [ε:] ouvert long) (cf. aussi DG); Littré : é-l'. Land. 1834 emploie comme vedette : ale ou aile; prononc. : ale, êle (cf. aussi Ac. abr. 1832, Land. 1834, Boiste 1834, Gattel 1841 et Besch. 1845 pour ces 2 graph.). Ac. Compl. 1842 enregistre uniquement la graph. aile avec la mention ,,V. lang.`` (cf. aussi étymol.).
Étymol. ET HIST. I.− Ca 1223 ale « sorte de bière faite avec peu de houblon » (G. Coinci, Mir. ND selon FEW t. 151, s.v. ale); ca 1280 id. « id. » (Registre aux Bans municipaux, cité par Giry, Hist. de Saint-Omer, p. 517 ds Bonn. 1920, p. 175 : Nus brasseres d'ale ne puet metre en s'ale autre chose ke blei, avoine et orge). II.− 1701 aile « id. » (Fur. : Aile [...] C'est un mot qui vient de l'Anglois ale, et qui est en usage à Paris. La première syllabe se prononce un peu long. C'est une sorte de bierre Angloise, qui se fait sans houblon, et qui est plus forte et plus chargée que la biere ordinaire). Alors que le fr. ale subsiste encore au xxes., le fr. aile semble disparaître vers la fin du xixes.; il est encore signalé en 1898 ds le Nouv. Lar. ill. mais dès 1835 on relève ds L. Platt, Dict. critique et raisonné du lang. vicieux ou réputé vicieux : locut. vic. : Boire de l'aile; locut. corr. Boire de l'ale (Sorte de bière). I emprunté au m. néerl. ale « sorte de bière douce », attesté ds Verdam 1964. L'hyp. d'un empr. à l'angl. est moins vraisemblable étant donné que les attest. les plus anc. se rencontrent ds G. Coincy, originaire de la région de Soissons, et en pic. (St-Omer). À noter aussi l'empr. parallèle, au xiiies. également, du m. néerl. goedale « bonne bière », entré en pic. et autres dial. du Nord sous la forme a. fr. godale (voir T.-L., s.v.) qui, par la suite, a pris le sens de « mauvaise bière »; II est emprunté à l'angl. ale, prononc. e:l « liqueur capiteuse, obtenue à partir de la fermentation d'une infusion de malt parfumée de divers ingrédients selon les époques », attestée en ce sens dep. ca 940. (Saxon Leechdoms, wortcunning and starcraft of Early England, II. 268 ds NED).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 37.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Behrens Engl. 1927, p. 115. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Chesn. 1857. − Comm. t. 1 1837. − Dumas 1965 [1873]. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Prév. 1755. − Tardel (H.). Das Englische Fremdwort in der modernen französische Sprache. In : Festschrift. 45. Versammlung deutscher Philologen und Schulmänner. Bremen, 1899, p. 379, 381.